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Nos gouvernements honorent un criminel !

Nous exigeons des autorités politiques des trois ordres de gouvernement qu’elles abandonnent tout hommage à ce criminel.

Article du 24 avril 1845 dans le journal Bytown Gazette & Ottawa Advocate publié 4 jours après l’incident – la Description de la furieuse agression commise par Andrew Leamy contre Donald McRae. L’endroit : « Raftman’s Bay » ou, de nos jours, « La Gappe », près de l’ancienne résidence de Philemon Wright Sr. habitée par la suite par l’assassin Andrew Leamy.

Mise en accusation pour le meurtre de Donald McRae : « The Queen vs Andrew Leamy / Indictment for Murder ». (La Reine c. Andrew Leamy)                                                                                                                                   

Une recherche documentée de l’historien Albert Lebeau

Aucun doute, ce nom doit disparaître du paysage visuel public du Québec : L’affaire Leamy – De nouvelles recherches troublantes ! Les témoignages et preuves s’accumulent !

L’historien Albert LeBeau poursuit ses recherches sur le criminel Andrew Leamy et ajoute ce qui suit aux trois textes du même auteur déjà publiés à https://imperatif-francais.org/articles-imperatif-francais/articles-2021/la-lumiere-est-faite-sur-leamy-ce-triste-personnage-3e-article-dune-serie-de-trois/

Au début de l’année 1845, n’ayant pas encore terminé avec les tribunaux de Sa Majesté pour l’affaire de sa « Banqueroute » frauduleuse Andrew Leamy, un criminel redoutable et bien connu de la justice, sera de nouveau en prison à Montréal pour répondre, cette fois-ci, d’une accusation de meurtre. L’affaire sera connue sous le nom de … « The Queen vs Andrew Leamy / Indictment for Murder ».

Le journal Le Droit vient de publier une série d’articles du journaliste Mathieu Bélanger sur l’Affaire Andrew Leamy qui se trouvent sur son site Web : « Les historiens de l’Outaouais ébranlés »; « Le règne de terreur des Shiners »; « Une tentative de meurtre signée par d’illustres personnages de l’Outaouais », et « Un regard nouveau sur l’histoire de l’Outaouais »

La Reine vs Andrew Leamy                                                                                                                           
Mise en accusation pour le meurtre de Donald McRae
Résumé par : Albert LeBeau

Au début de l’année 1845, n’ayant pas encore terminé avec les tribunaux de Sa Majesté pour l’affaire de sa « Banqueroute » frauduleuse Andrew Leamy, un criminel redoutable et bien connu de la justice, sera de nouveau en prison à Montréal pour répondre, cette fois-ci, d’une accusation de meurtre. L’affaire sera connue sous le nom de … « The Queen vs Andrew Leamy / Indictment for Murder ».

Petit aparté : En 1830 Philemon Wright est élu député du comté d’Ottawa, celui-ci englobe Bytown ainsi que Hull et les environs. Wright s’occupera à Québec des intérêts de ses commettants entre 1830 et 1834 sans négliger ses propres intérêts* Il obtiendrait de la « Crown Timber Office » l’exclusivité des droits de coupe sur la Gatineau pour ses trois fils: Ruggles, Tiberius et Christopher-Columbus, ainsi que pour les marchands forestiers Thomas McGoey et Peter Aylen sans oublier les plus gros joueurs de la région les propriétaires de la scierie et de la « slide » de Hawkesbury … George Hamilton et Charles A. Low. Les premiers auront droit annuellement à 2000 grumes de pins rouge chaque, tandis que les derniers auraient droit à  4000 grumes de pins rouge en plus de 14,000 grumes de scie (saw-logs) pour leur scierie. Les sommes dues seront payées à partir du nombre réel de la récolte de chacun, et sera calculé à l’embouchure de la rivière Gatineau … à la « Raftman’s Bay ». Les voleurs de ces grumes étaient très nombreux selon John W. Hughson et Courtney C.J. Bond, les auteurs de l’excellent « Hurling Down The Pine ». – Chaque baies ou petites anses cachées et chaque crique offraient des occasions pour scier les extrémités des grumes pour remplacer le « hammer-mark » ou le « bark-mark » par un autre et ainsi s’accaparer du bien d’autrui. Leamy et les Shiners étaient très habile à ce petit jeu criminel! Donc, tous les marchands de la Gatineau se devaient de bien protéger leurs bois et leurs biens contre ces criminels … avec usuellement de nombreuses pertes de vies.

* En 1834 le député Wright sera remplacé pour 4 ans (1834-1838) par Mr. Baxter Bowman … le patron de Jos. Montferrand.

Le meurtre de Donald McRae avait eu lieu le dimanche 20 avril 1845 sur la rive de la Gatineau près de la résidence de Leamy face à la « Raftman’s Bay »; un incident tellement violent et crapuleux (*) que le nouvel Inspecteur et Surintendant de la Police du District de Montréal, M. William Ermatinger (1811-1869) viendra lui-même en Outaouais pour procéder à l’arrestation du chef des Shiners – Andrew Leamy. Ermatinger, un ancien lieutenant-colonel de l’armée ayant fait la guerre en Europe, va identifier et interroger les principaux témoins du meurtre de McRae (30 ans) et ramènera Andrew Leamy (35 ans) pour son incarcération dans une cellule de la prison centrale de Montréal, en attente de son procès.

(*) Voir en pièce jointe l’article du journal « The Bytown Gazette & Ottawa Advertiser » du 24 avril, 1845.

Le service funéraire du «Raftman» McRae; marié, catholique d’origine écossaise, né dans le 9e rang de Lancaster, comté de Glengarry, aura lieu à l’église Notre-Dame de Bytown le mercredi 23 avril 1845. Le registre de Notre-Dame sera signé par le père Damase Dandurand (le premier Oblat Canadien) qui écrit ceci: « Donald McRae, killed by A. Leamy …». Fait plutôt rare dans le registre des sépultures; le père Dandurand souligne son affirmation que A. Leamy  … est l’assassin de Donald McRae (1815-1845)!

– Sans faire de conjectures il est facile de comprendre que le père Damase Dandurand (qui est exceptionnellement bilingue) aurait reçu dans les jours suivant le meurtre, de vive voix ou même au confessionnal, plusieurs confidences au sujet de ce meurtre crapuleux, autant de la part de ses paroissiens Irlandais que Canadiens de Bytown. Dandurand n’a aucun doute!

Une caution de 1000 £ivres avait été exigée par le juge Jean-Roch Rolland de la Cour du Banc de la Reine pour la remise en liberté de l’assassin Andrew Leamy, une somme considérable pour l’époque, du jamais vue. Mais trois mois plus tard, soit le 14 août 1845, Ruggles Wright le nouveau patriarche de la famille Wright, ainsi que Denis Lemen, un ami de Buckingham, viendront à Montréal rencontrer le Chef de Police William Ermatinger afin d’obtenir la libération du prisonnier.

Les conditions de la caution de 1000 £ivres étaient de : « garder la paix, et être d’un comportement exemplaire avec tous les fidèles sujets de Sa Majesté » et également de revenir se présenter devant l’Inspecteur Ermatinger le 1er février suivant pour une réévaluation de son statut. Le procès, avec les délais et les avocasseries, n’aurait finalement lieu que dans un an … à savoir les 5, 6 et 7 août, 1846. Beaucoup de temps pour l’assassin Leamy qui veut bien préparer sa cause ! Mais il faut quand-même apprécier le fait que pendant cet intermède: « le nombre d’accidents mortels lié aux opérations de drave dans le bassin de l’Outaouais allait tomber de façon appréciable; soit de 80 victimes l’année précédente à environ 55 victimes en 1846 »(1). Une vie ne valait pas chère à l’époque des Shiners!

En effet, certains témoins se font offrir dès l’automne de 1845 d’aller travailler dans les chantiers les plus éloignés du haut de la rivière Madawaska, à plus de 100 kilomètres de Bytown. Il va de soi que ceux-ci ne seront pas disponible quand, au début de l’année 1846, un constable de la cour de Montréal viendrait servir des subpoenas aux témoins de la Couronne. D’autres comme James Farley, le principal témoin identifié en 1845 par l’Inspecteur de Police William Ermatinger, se voyait offrir une somme d’argent, assez considérable pour l’époque, pour quitter la région de façon permanente.Voyons à ce sujet le témoignage, sous serment, du constable Henri Hébert réalisé à Montréal le 12 février 1846 …

Au début février 1846, le constable Henri Hébert de Montréal reçoit l’ordre de la Cour du Banc de la Reine de se rendre en Outaouais pour livrer des subpoenas, de façon officielle, aux personnes qui auront à faire le long trajet à Montréal afin de témoigner pour la Couronne au procès du caïd Andrew Leamy. Selon son témoignage, Hébert arrive à Bytown le vendredi 6 février 1846 et il se met à la recherche du fameux témoin James Farley ainsi qu’un certain Donald Campbell « lumberer de Charlottenburgh, Ontario », mais sans succès. Quelqu’un à l’Hôtel du Castor lui affirme que Farley a été vue dernièrement à Aylmer de l’autre côté de la rivière, où il aurait séjourné à l’auberge d’un certain Monsieur Pinard.

Arrivé à Aylmer, le constable Hébert rencontre en effet Louis-Hyacinthe Pinard et son fils Joseph (20 ans) qui sont aubergistes de la dite place depuis plusieurs années. Pinard affirme qu’ils sont, comme tous les gens de l’Outaouais d’ailleurs, très ‘au courant’ de cette affaire de meurtre du « Raftman » McRae et Pinard lui raconte ce qu’il savait au sujet de son ancien client James Farley, qui avait quitté Aylmer depuis peu de temps.

L’aubergiste Pinard affirme au constable Henri Hébert que : « James Farley (55 ans) qui était présent quand le meurtre de Donald McRae a eu lieu, a ici-même dans son auberge, reçu la visite de personnes

de l’entourage du prisonnier dans cette affaire (Andrew Leamy). Ces personnes qui, en présence des deux Pinard, avaient offert à James Farley et à une autre personne qui était là, la somme de $300 dollars(2) pour qu’ils puissent quitter la région (‘for the purpose of absconding’) jusqu’à la fin du procès ».(3)

Afin d’obtenir son silence, ou un témoignage complaisant, James Farley a donc reçu une somme équivalente à 3 ans, ou saisons hivernales, de pénibles travaux dans un chantier forestier de l’Outaouais. Il sera recherché par les autorités judiciaires, où ira-t-il se réfugier? De fausses pistes seront émises: « la Rivière-aux-Lièvres ou ensuite à RockBerry, trente mille au nord ». Eh non, les autorités judiciaires le retrouve de retour à Québec bien sûr, avec sa femme Margaret McCarthy.

Andrew Leamy aura encore beaucoup de chance avec son procès car James Farley ainsi que Donald Campbell, les principaux témoins de la Couronne, auront de nombreux blancs de mémoire. Par la suite Farley retournera à Québec à l’été 1846 avec ses $300 en poche. Il y sera d’ailleurs au printemps 1847 pour accueillir les premiers voiliers arrivants d’Irlande avec abord des milliers d’immigrants fuyant la grande famine. Ceux-ci sont malheureusement infectés par le typhus(4), ce qui provoquera une crise humanitaire sans précédent en Amérique. Farley sera une des premières victimes (il y en aura plus de 10,000 victimes au Québec entre 1847 et 1848 – Denis Goulet, p.39) et il sera foudroyé par cette terrible épidémie de typhus dès le 17 mai,1847(archives Notre-Dame de Québec).

L’auteur de ces lignes a également découvert que les familles Leamy et Farley, deux familles d’origine irlandaise et catholique, se connaissaient très bien et se fréquentaient. Robert, le fils aîné des Farley avait précédé ses parents à Bytown et il aurait été suivi par ses frères et sœurs. D’ailleurs, le 25 novembre 1847 (archives Notre-Dame de Bytown) sa sœur Margaret Farley allait épouser James Leamy, le frère cadet du leader des Shiners … Andrew Leamy.

Nonobstant ce qui précède, le 5 août 1846 le ‘valeureux’ procureur de la Couronne Henry Driscoll(5), contre toutes attentes, procède quand-même avec ce qui semblait s’annoncer comme un autre simulacre de justice. A cause de l’omertà imposé en Outaouais par Andrew Leamy et ses Shiners le procureur Henry Driscoll n’avait que deux ‘témoins’ et il savait pertinemment qu’ils avaient été soudoyés par l’accusé et qu’ils étaient très réticent à comparaître. De son côté Louis T. Drummond ainsi que M. Bouchette, les avocats de l’accusé, avaient six témoins plutôt complaisants pour la défense de leur client Andrew Leamy. Le procureur de la couronne Henry Driscoll ne fera témoigner ni les deux Pinard, ni le constable Henri Hébert!(6)

Un des témoins de la défense, un certain Jean Chauret, était l’opérateur d’une des premières mines de phosphate de l’Outaouais, située justement sur des terres près des Wright à l’ouest des « Cascades ». Encore, sans faire de conjectures, il est facile d’en arriver à certaines conclusions au sujet de ce ‘procès pour meurtre avec préméditation’ qui allait conclure, de façon assez prévisible, avec un verdict de … « not guilty ». Comme en 1839, le caïd Andrew Leamy aura de nouveau évité la potence.

Nota Bene :

Ce résumé est réalisé à partir des notes du procès d’Andrew Leamy qui sont aux archives du BAnQ de Montréal; portant le No. O6H_TL19,S1,SS11 – 6 août, 1845.

  • Registre numérique de Notre-Dame de Bytown no. –  d10p_33330244.jpg

Notes :

1- Voir … The Timber Trade in the Ottawa Valley, 1806-1854 – Sandra J. Gillis, Ottawa, Parks-Canada,

Manuscript Report No. 153, p.158-160.

2- Le salaire mensuel moyen pour un travailleur des chantiers forestiers était de $20 à $30 dollars. La valeur des grumes de scie était de $2,50/ch et les grumes de charpente (pins blanc ou pins rouge) étaient de $0,15 à $0,25/pied ou $10,00 par longueur de 40 pieds.

3- Avant son arrivé en Outaouais James Farley, d’origine Irlandaise, était un petit négociant et aubergiste qui résidait dans la ville de Québec. Farley hébergeait à chaque printemps/été les cajeux et « Raftman » de l’Outaouais.

4- Denis Goulet – Brève histoire des Épidémies au Québec, Du choléra à la Covid-19 : Septentrion, 2020, 180 pages.

5- À Montréal le procureur de la Couronne Henry Driscoll, un Irlandais de l’Ulster, avait la réputation d’être un bon-vivant … et d’ailleurs, il avait reconnu sa paternité au sujet de plusieurs enfants ‘hors-mariage’.

6- Nous sommes en présence de ce qui semble être la corruption de représentants de l’État. La Couronne aurait pu reporter l’audition de cette cause jusqu’au moment ou d’autres témoins (non soudoyés) du meurtre de Donald McRae seraient retrouvés. Et, entre temps retenir l’accusé Andrew Leamy en prison pour avoir menacé et soudoyé les témoins de la Couronne, ce qui contrevenait à la condition première de sa caution et libération!

Complément d’information :

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« La Reine vs Andrew Leamy – Mise en accusation pour le meurtre de Donald McRae », «

« Les Misérables de Bytown … et les Shiners »

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Ministre de la Culture et des Communications
Mathieu.Lacombe.PAPI@assnat.qc.ca
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Députée de Hull
Suzanne.Tremblay.HULL@assnat.qc.ca

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Commission de toponymie de Gatineau
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Parcs Canada
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Albert Lebeau, historien

Andrew Leamy – Mise en accusation pour le meurtre de Donald McRae :
« The Queen vs Andrew Leamy / Indictment for Murder ».
(La Reine vs Andrew Leamy)

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