En français moins de 15 secondes sur 2 heures à ce gala de la musique canadienne « tant anglophone que (mensongèrement) francophone » !!!
Lettre ouverte – Tel que discuté, je vous contactais ce matin au sujet de ce reportage que je considérais totalement mensonger et ne respectant aucune éthique journalistique à RDI sur la place du français au Gala des Junos qui titrait « Le français bien présent aux Junos » (Voir la photo ci-jointe).
Connaissant la longue histoire de marginalisation des francophones et du français à ce Gala, je trouvais ce reportage totalement fallacieux et insultant comme francophone. Rappelons qu’en 53 ans, ce gala n’a été animé que trois fois par des francophones et que Diane Dufresne a été, en mai 2023, la deuxième francophone à être admise au Panthéon de la musique canadienne mis sur pied par la même association qui organise les Junos, 24 ans après Luc Plamondon, un panthéon qui honore une soixantaine d’artistes. Comme je vous disais, on interviewait même une chanteuse québécoise qui disait que, malgré qu’elle chante en anglais, elle trouvait que le français est une très belle langue…. Et on donnait, selon mon souvenir, comme preuve de la présence du français les artistes québécois qui seraient présents ou honorés, nommément Charlotte Cardin, les Cowboys fringuants, Alexandra Stréliski, Elisapie Isaac, Talk (dont la mère est québécoise).
Déjà ça me faisait grincer des dents qu’en parlant des « deux galas » qui se déroulaient dimanche soir dernier, on accordait la priorité au Gala des Junos sur celui des Oliviers alors que le français et le contenu francophone sont pratiquement absents des Junos, contrairement aux Oliviers (une tendance choquante que j’observe depuis des années de donner la priorité dans la couverture médiatique à des événements qui se déroulent en anglais et même souvent aux États-Unis, la liste est longue). Et on suggérait à la fin aux auditeurs de zapper entre les deux. Je me suis amusé à aller écouter les nouvelles à CBC News Network et là évidemment on ne parlait que des Junos. Les Oliviers? Connais pas. Pas besoin de zapper.
Alors c’était pour moi la cerise sur le gâteau qu’on essaie de vendre aux auditeurs francophones d’écouter le Gala des Junos en le présentant comme LE gala de la musique canadienne « tant anglophone que francophone » et que « le français (y était) bien présent ».
Je me suis donc imposé d’écouter les deux heures du Gala des Junos pour vérifier si ce reportage était aussi mensonger que je le croyais. En résumé, sur deux heures, il n’y avait aucune prestation en français. Les seuls mots de français furent 1) un « Je t’aime » de Charlotte Cardin adressé à un membre de son équipe dans ses remerciements après avoir reçu un prix, alors qu’elle avait chanté en anglais, pour un disque en anglais et remercié en anglais. Et un « Merci » à la fin. 2) un « Bonsoir Halifax » au début de l’allocution de la ministre Pascale St-Onge (tout le reste était en anglais) 3) un dix secondes en français d’Alexandra Strelitski dans la présentation bilingue de son hommage musical (sans paroles) à Karl Tremblay avec un extrait au piano des « Étoiles filantes ». Au total, même pas 15 secondes de français dans un spectacle de 2 heures, soit à peine 0,2 % du temps de toute la durée. L’artiste Talk n’a pas parlé français et le prix du meilleur album francophone aux Cowboys fringuants était remis la veille lors d’une séance hors d’ondes.
En revanche, pour se montrer très « inclusifs », les organisateurs avaient prévu une prestation en pendjabi, Elisapie a chanté en inuktitut, deux artistes bispirituels sont intervenus en langues autochtones. Chacune de ces langues a ainsi occupé plus de temps d’antenne que les quelques phrases réunies en français. Et évidemment on n’a pas pensé en Nouvelle-Ecosse inviter un groupe acadien alors que la province recevra cette année le Congrès mondial acadien.
Alors je ne sais pas où le reporter de Radio-Canada est allé chercher que « le français (serait) bien présent aux Junos ».
Le tout m’apparaît davantage comme relevant d’une opération de propagande pour justifier de continuer à reconnaître les Junos comme LE gala de la musique canadienne « tant anglophone que francophone » malgré sa longue histoire de marginalisation des francophones et de la chanson francophone depuis sa création. En matière d’éthique journalistique, être aussi loin de la réalité est tout à fait condamnable.
Compte tenu de la politique « d’inclusion » dont se gargarise Radio-Canada, cette opération de camouflage ou au mieux cette attitude d’autruche mérite d’être dénoncée. Question de donner un exemple de résistance face à la marginalisation grandissante du français et des francophones et surtout de sa banalisation.
Qui finance ce Gala de la honte ? Que diriez-vous de leur écrire ! Canada, TD, etc.
https://junoawards.ca/partners/; https://junoawards.ca/partners/funding-partners/ (incluant le gouvernement du Canada !) et…
Merci d’intervenir aux adresses utiles ci-dessous pour commentaires :
Site des Junos où la francophonie n’existe pas à The JUNO Awards – Canada’s Music Awards
Gala des Junos : info@carasonline.ca; Allan@junoawards.ca; celine@junoawards.ca;
Ministre de la Culture du Québec : ministre@mcc.gouv.qc.ca
Ministre du Patrimoine canadien : pascale.st-onge@parl.gc.ca
ADISQ dont la mission est de « défendre les intérêts de ses membres et favoriser le développement de l’industrie de la musique au Québec » : info@adisq.com
Radio-Canada : ombudsman@radio-canada.ca;
CBC : ombud@cbc.ca
Partis politiques :
Bloc québécois : mario.beaulieu.p9@parl.gc.ca
Parti libéral fédéral : greg.fergus@parl.gc.ca
NPD : Alexandre.Boulerice@parl.gc.ca
Québec solidaire : Gabriel.Nadeau-Dubois.GOUI@assnat.qc.ca
Parti québécois : chef.pspp@assnat.qc.ca
Parti libéral du Québec : ChefMarc.Tanguay@assnat.qc.ca
Je joins à la présente :
1) le commentaire de Sophie Durocher sur Qub Radio (largement inspiré, mais vérifié, de mes dires)
https://youtu.be/H5jGHJOATiA?si=qNRxtmDCcW3y4n48
2) ma publication quelque peu vitriolique sur FB
https://www.facebook.com/100002074398503/posts/pfbid035338Hk72mRSaZ78TTn8TynLx3af1koDKXEQq1YpDW2QPP2LtmVWibWTVWfV896vWl/
3) le titre du reportage photographié à 10h11 ce dimanche 24 mars sur RDI dans le cadre de D’abord l’info (le titre exclut que ce soit simplement de l’opinion)
André Gagnon
Éditeur
Montréal, Québec
Andregagnon@etre.net