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Lord Durham vit toujours !

« À la suite des rébellions de 1837 et de 1838, les autorités britanniques envoient un homme de confiance, Lord Durham, enquêter en Amérique du Nord. Celui-ci se voit nommé gouverneur. En faisant son enquête, il arrive aux conclusions que l’Acte constitutionnel de 1791 a mené aux rébellions et qu’il faut apporter des changements constitutionnels dans les colonies du Haut-Canada et du Bas-Canada. »

 

« Comme bien des Britanniques de l’époque (devenus depuis, ici, les Canadiens anglais), Lord Durham est convaincu que les valeurs et les politiques anglaises sont supérieures à celles des autres nations et qu’en les appliquant, une société est vouée à la prospérité. À l’opposé, il considère les Canadiens francophones comme étant un peuple inférieur, sans histoire et sans littérature voué aux pires souffrances dont l’humanité est capable. »

 

Par cet humanisme tordu, voire raciste, des bien-pensants du temps, Durham juge qu’il faut précipiter, « accélérer le processus d’assimilation des francophones. Pour ce faire, il propose d’unir politiquement le Haut-Canada et le Bas-Canada. Si un seul gouvernement et une seule chambre d’assemblée représentent les deux territoires, les Canadiens auront forcément moins d’influence que les Britanniques qui sont plus nombreux. Durham propose aussi d’intensifier l’immigration britannique dans la colonie afin de marginaliser plus possible les francophones. »

 

Depuis 1867, héritier de la Couronne britannique et de l’esprit de Lord Durham, le gouvernement fédéral du Canada a adopté de nombreuses politiques et mesures ayant pour effet de soumettre le Québec et de diminuer son importance au sein de la fédération, et d’assurer une hégémonie de la langue anglaise qui met manifestement en péril la pérennité de la langue et de la culture française.

 

Et en dépit de mesures proclamant un changement de cap à la fin des années 1960, les héritiers de Durham ont gardé la main haute et n’ont certes pas chômé au cours des 50 dernières années. Certaines dispositions de première importance ont même été constitutionnalisées en dépit de l’opposition du Québec en 1982.

 

Voici un aperçu (non exhaustif) de politiques et de mesures fédérales que Lord Durham aurait volontiers faites siennes :

 

  1. L’intensification historique et actuelle de l’immigration dans l’objectif, souvent avoué, le plus souvent dissimulé, de réduire le poids du Québec et du français.
  2. Le refus d’Ottawa d’intervenir quand les provinces à majorité anglophone ont systématiquement aboli les écoles françaises et persécuté leurs minorités francophones au cours du premier demi-siècle de la Confédération.
  3. Le recours, au besoin, à des interventions armées, voire illégales, pour réprimer l’expression de valeurs identitaires québécoises (conscription en 1918, emprisonnement de 500 innocents durant la crise d’Octobre en 1970, manœuvres fédérales lors du référendum de 1995, etc.).
  4. Le rapatriement unilatéral de la Constitution en 1982 sans l’accord du Québec qui inclut des modifications à la répartition des pouvoirs et des ressources telles que négociées par les neuf provinces anglophones, de même qu’une formule d’amendement qui dépouille le Québec de son droit de veto, même dans ses propres champs de compétence.
  5. L’inclusion dans cette Constitution d’une Charte canadienne des droits et libertés qui a servi et sert toujours à invalider les lois québécoises visant à protéger les droits collectifs de la nation québécoise.
  6. La nomination de juges « partisans » à la Cour suprême, y compris des unilingues anglais qui s’appuient sur une Constitution et une Charte édictées par Ottawa (avec l’assentiment des provinces anglaises) pour juger et soumettre des lois québécoises.
  7. L’adoption en 1969 d’une Loi sur les langues officielles qui, en dépit de l’objectif proclamé d’établir l’égalité entre le français et l’anglais, continue à faire de l’anglais la langue exigée « mur à mur » dans la Fonction publique fédérale.
  8. La nomination d’unilingues anglais à des postes de direction au sein de l’État (conseil des ministres, gouverneur général, lieutenants-gouverneurs, etc.), dans l’appareil judiciaire, dans la Fonction publique fédérale et dans les sociétés de la Couronne.
  9. Le surfinancement au Québec des universités et cégeps de langue anglaise ayant pour effet de contribuer à leur expansion et à leur mission d’anglicisation.
  10. Une reconnaissance factice du Québec comme nation au sein du Canada, mais sans aucun pouvoir additionnel, et cela, même dans des domaines identitaires aussi importants que la langue, la culture, l’immigration, les médias, etc.
  11. L’imposition, dans la Constitution de 1982, d’une vision multiculturelle du Canada, faisant ainsi des francophones une communauté culturelle parmi tant d’autres.
  12. La participation, passée, actuelle et à venir, du gouvernement fédéral aux contestations judiciaires et politiques de lois identitaires québécoises (y compris la Loi 21 sur la laïcité de l’État) et la Loi 96 (français langue officielle et commune).

 

Et le Québec lui-même, ayant hérité de l’esprit de Lord Durham, y va de ses mesures :

  1. Refus d’étendre aux études collégiales et au 1ercycle universitaire l’obligation de fréquenter le système scolaire de langue française.
  2. Imposition de l’anglais intensif au niveau primaire du système scolaire de langue française.
  3. Absence de mesures, ou si peu, obligeant les migrants interprovinciaux et immigrants internationaux à apprendre la langue de travail, commune et nationale du Québec.
  4. La pratique québécoise de décerner des diplômes à des finissants des écoles, cégeps et universités de langue anglaise qui ne maîtrisent pas le français.

Source :

Jean-Paul Perreault

Président

Mouvement Impératif français

www.imperatif-francais.org

819 684-8460 (bur.) et 613 282-7119 (cell.)

 

Les citations sont extraites de https://www.alloprof.qc.ca/

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