Communiqué n° 1
Impératif français devant le CRTC le 18 mai 2006
Dans son Avis daudience publique 2006-1, le Conseil de la radiodiffusion et
des télécommunications canadiennes (CRTC) suscite plusieurs questions concernant
la radio commerciale. Certains des enjeux touchant lavenir de la radio
francophone seront abordés lors de cette audience. Le CRTC défend-il bien la
radio francophone ? Léquipe de recherche dImpératif français considère que le
CRTC doit être plus conséquent par rapport aux objectifs quil sest fixés et
qui sont cités dans ledit Avis daudience publique. Cest pourquoi Impératif
français présentera quelques suggestions au régulateur fédéral des ondes.
Communiqué n° 2
Plus de place aux artistes francophones sur la radio commerciale – Impératif
français.
Donnant suite à lAvis daudience publique 2006-1 du CRTC, Impératif français
a publié le 15 mars 2006 une lettre dobservations, dont une partie porte sur le
contenu vocal en français diffusé par la radio commerciale. Impératif français
recommande :
- une augmentation du contenu francophone des pièces vocales qui tournent à
la radio commerciale francophone, - une quantité minimale de pièces vocales en français à la radio anglophone,
- le maintien de lencouragement que les radios commerciales sont tenues
doffrir aux nouveaux talents et à la relève, sous forme de temps dantenne.
Impératif français comparaîtra devant le CRTC le 18 mai prochain pour
expliquer sa position.
Communiqué n° 3
Des pièces vocales en français à la radio anglophone, suggère Impératif
français
Impératif français comparaîtra le 18 mai prochain aux audiences du CRTC
portant sur la radio commerciale. Une suggestion novatrice, et plutôt inusitée
dImpératif français est lexigence de la diffusion par les stations
commerciales de langue anglaise de 10 % de pièces vocales en français à travers
le Canada et le double pour les stations anglophones diffusant au Québec. Selon
Impératif français, le CRTC doit faire preuve de courage pour affirmer que les
pièces vocales de langue française doivent avoir leur place à la radio au Québec
et même à lextérieur du Québec. Cette position est défendable si on tient
compte des objectifs du CRTC et des sommes énormes que le gouvernement du Canada
investit dans le bilinguisme. Deux autres intervenants ont suggéré que la
chanson de langue française soit exigée sur la radio anglophone, mais seul
Impératif français sera présent devant le régulateur des ondes pour défendre
cette idée.
MéMOIRE D’IMPéRATIF FRANçAUS AU CRTC
Gatineau, en ce 15 mars 2006
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes
1, promenade du Portage
Gatineau (Québec) K1A 0N2
Objet : Avis daudience publique de radiodiffusion 2006-1
- Pour la survie de la population francophone en Amérique du Nord, la santé
financière des médias francophones est primordiale. La distribution des médias
de langue française et leur disponibilité au plus vaste auditoire possible sont
des facteurs qui influent sur leur rentabilité. - Linterdépendance entre les médias francophones, les artistes francophones
et un auditoire déjà très bombardé par des médias étasuniens (ou anglophones à
contenu étasunien élevé) ne fait pas de doute. Les médias, les artistes et
lauditoire sont trois éléments qui se tiennent ensemble. - Impératif français est daccord avec les objectifs énoncés au paragraphe 8
de lAvis public 2006-1 et croit que les objectifs décrits dans ledit document
devraient se traduire en décisions du CRTC qui les appuient. - Les cinq prochains paragraphes portent sur « une radio commerciale
dynamique et bien financée dans les deux langues officielles et capable de
contribuer à la réalisation des objectifs de la politique énoncés dans la Loi »
(Objectif A). - Quelques données sont inquiétantes :
- les recettes brutes des stations de langue française ne représentent que 17
à 18 % de lensemble des recettes des stations AM et FM commerciales au Canada;- Le bénéfice avant intérêts et impôt des stations commerciales diffusant en
français est en baisse alors quil est en hausse à léchelle du Canada;- les stations indépendantes de langue française sont en situation plus
difficile que dans le reste du Canada, selon les données des paragraphes 26 et
27 du présent Avis public sur les recettes.
- Pour assurer la notoriété des stations commerciales de langue française,
le CRTC devrait appuyer davantage la distribution des stations radio de langue
française par des entreprises nationales de distribution par relais satellite
(EDRS). Voici quelques observations :
- Bell ExpressVu ne diffuse pas CKOI (la deuxième station FM en cote
découte dans le marché de Montréal)- Sur 19 stations radio, ExpressVu nen diffuse que 4 en français dont
seulement deux sont des stations commerciales ;- Aucune EDRS noffre une gamme de stations radio commerciale de langue
française en provenance de lextérieur de Montréal.- Depuis 1998, StarChoice diffuse des stations radio de Spokane (état de
Washington). Dans le renouvellement de licence (Décision de radiodiffusion
CRTC
2004-84), le CRTC renouvelle la licence de StarChoice avec les stations FM
suivantes dans la liste (voir paragraphe 5) : KMBI-FM, KXLY-FM, KISC-FM,
KDRK-FM, KEZE-FM, KZZU-FM et KPBX-FM.- Le CRTC a accepté ce renouvellement de licence par cette EDRS qui ne
trouve de la place que pour sept stations radio de langue française (cinq
stations commerciales) sur un total de 65 !
- Les chiffres même du CRTC indiquent une rentabilité plus solide des
stations radio appartenant à des groupes de propriété. Il aurait donc été
logique pour le CRTC daccepter des demandes de licences de propriétés de
groupes, par exemple lors de lattribution de licences de 2005 pour le marché de
Gatineau-Ottawa. Impératif français ne comprend donc pas le refus du CRTC énoncé
dans la
Décision de radiodiffusion 2005-257 à Corus Entertainment pour une
station radio commerciale. - La concurrence entre plusieurs joueurs contribue normalement à rendre un
secteur plus dynamique. Qui plus est, une meilleure gamme de services
radiophoniques en français réduirait leffet de transfert de lauditoire
francophone vers les stations anglophones. Impératif français fait état de la
situation dans les régions de Gatineau et Ottawa dans un
article paru le 29 mars
2005. - Impératif français ne traite pas de la pertinence des conventions de
gestion locale et les conventions sur les ventes locales comme modèles de
gestion. Cependant, il est important que les stations demandant ladhésion à de
tels arrangements demeurent autonomes sur le plan de linformation, du contenu
éditorial et de leur programmation. - étant donné le nombre de stations indépendantes francophones, dont
plusieurs exploitent de petits marchés, la création de coopératives (ou dune
coopérative) de radios commerciales indépendantes serait souhaitable. Ce genre
de coopératives permettrait la consolidation de ressources de marketing et même
de recherche sur les artistes et le contenu. - Les sept prochains paragraphes portent sur « une radio commerciale qui
appuie efficacement les artistes canadiens par la diffusion de musique
canadienne et de musique vocale de langue française, et qui contribue à la
promotion des artistes canadiens en fonction des résultats financiers de
lensemble du secteur de la radio commerciale » (Objectif B). - Non seulement Impératif français appuie lexigence de 65 % de contenu
vocal francophone de catégorie 2 formulée par le CRTC pour favoriser le
rayonnement de la langue française, mais il souhaite que ce seuil soit porté à
75 %. - Lexigence dau moins 55 % de pièces de langue française du lundi au
vendredi durant les heures de grande écoute est une politique louable. Ce
minimum devrait être haussé à 60 % et devrait aussi sappliquer aux heures de
grande écoute pendant les week-ends. - Daprès les observations (non scientifiques) de certains auditeurs, il
semble que les stations radio commerciales ne respectent pas toujours les
exigences minimales de contenu francophone vocal.
- Il serait donc souhaitable que le CRTC se dote doutils de surveillance du
contenu de langue française ;- Si cela ne se fait pas encore, le CRTC devrait demander aux stations de
soumettre un relevé des pièces vocales jouées durant des semaines sélectionnées
au hasard par le CRTC.
- Impératif français suggère que le CRTC exige des stations à contenu
musical élevé de langue anglaise au Canada que celles-ci diffusent au moins 10 %
de leur musique vocale dartistes francophones dont au moins les trois quarts
dartistes francophones canadiens et québécois, et ce, sept jours sur sept, et
autant durant les heures de grande écoute (6 h à 18 h) que durant les heures de
moins grande écoute. - Impératif français suggère que le CRTC exige des stations à contenu
musical élevé de langue anglaise au Québec que celles-ci diffusent au moins 20 %
de leur musique vocale dartistes francophones dont au moins 80 % dartistes
canadiens et québécois, et ce, sept jours sur sept et autant durant les heures
de grande écoute (6 h à 18 h) que durant les heures de moins grande écoute. - Dans le cas des studios de stations situées à lextérieur du Québec, mais
dont le périmètre de rayonnement est situé en grande partie en sol québécois ou
dont lantenne émettrice est située au Québec (par exemple les stations
radiophoniques FM dOttawa diffusant à partir de Camp Fortune), Impératif
français suggère que le contenu musical exigé de langue française se situe au
même niveau que dans le cas des stations anglophones du Québec, ou au moins, à
un niveau intermédiaire de 15 %. - La règle voulant que les pièces musicales de langue française soient
diffusées intégralement doit être maintenue ; le CRTC devrait se doter doutils
de surveillance pour sassurer quil ny a pas de délits. - Les trois prochains paragraphes portent sur lObjectif C : « une radio
commerciale qui offre une plus large gamme de genres musicaux et
denregistrements dartistes canadiens dans les deux langues officielles ». - La définition de nouveaux artistes canadiens qua déjà utilisée le CRTC
lors dune étude menée en 1997 et en 2005, et dont il est question dans les
paragraphes 88 à 91 dudit Avis public semble adéquate. - Daprès les études du CRTC de 1997 et 2005 sur les artistes dits de la
relève, il est évident que les stations radio commerciales de langue française
font quelques efforts pour encourager les nouveaux artistes, du moins, si on les
compare aux stations anglophones. Impératif français se réjouit du progrès
observé en 2005 (16,4 % pour les stations de langue française recensées) et
suggère quun seuil minimal de 15 % soit maintenant exigé. - Lors de lattribution de nouvelles licences ou du renouvellement de
licences de radiodiffusion, le CRTC pourrait exiger un plan de promotion des
nouveaux artistes et une prévision du temps dantenne qui leur sera consacré. - Les trois prochains paragraphes portent sur lobjectif D : « une radio
commerciale qui reflète le caractère multiculturel et multiracial de la société
canadienne ainsi que la place particulière quy occupent les peuples autochtones
». - Le CRTC devrait encourager limplantation de radio commerciale
multiethnique représentative des communautés culturelles du Québec. - Les stations multiethniques du Québec devraient utiliser exclusivement le
français comme langue de transition et la station multiethnique dOttawa devrait
par contre faire une plus large place au français, notamment dans les
transitions, compte tenu du contexte de capitale du Canada et de son périmètre
de rayonnement, en bonne partie au Québec. - Les deux prochains paragraphes portent sur lobjectif E : « une radio
commerciale qui diffuse suffisamment démissions régulières de nouvelles et
dinformations produites localement. » - Impératif français suggère que le CRTC maintienne son exigence dun tiers
démissions locales pour les stations FM dans des marchés concurrentiels. - Impératif français suggère que le CRTC se dote dune politique visant à
éliminer la programmation reçue des états-Unis ou dailleurs durant la journée
et la soirée autant sur la bande AM que FM, en semaine et durant les week-ends
afin de protéger le contenu canadien et maintenir un niveau déquité entre les
stations dun même marché. Plusieurs stations diffusent des émissions importées
des états-Unis : Rick Desse, Ryan Seacrest, émissions à ligne ouverte de
stations spécialisées dans le sport ou avec la Dr Laura Schlessinger ainsi que
les émissions dun certain Howard Stern retransmises au Canada. - Le prochain paragraphe porte sur lobjectif E : « une radio commerciale
capable de passer à la transmission numérique et dexploiter les nouvelles
plates-formes de distribution de façon à servir les objectifs de la Loi. » - Dans le passage à la radio numérique, les stations francophones font face
aux mêmes défis que les stations anglophones bien que leurs ressources
financières soient en général plus limitées ; cette situation risque de nuire à
linvestissement dans cette technologie. - Impératif français suggère que le CRTC soit sensible à la situation
parfois précaire des stations de radio commerciales francophones exploitant de
petits marchés ; en ce sens, une programmation distincte numérique pourrait être
encouragée mais ne devrait pas être obligatoire jusquà ce que limplantation de
la technologie numérique soit plus généralisée. - Pour encourager limplantation de la technologie numérique, le CRTC et
Patrimoine canadien devraient élaborer un plan daide financière en particulier
à lintention des stations radio à faible revenu exploitant de petits marchés.
Sommaire
- Impératif français est daccord avec les objectifs du CRTC en matière de
radio commerciale. - Le CRTC doit par contre agir en conséquence de ses propres objectifs et
devrait notamment :
- Encourager la distribution des stations radio commerciales francophones
par satellite.- Encourager les artistes canadiens en exigeant des seuils de diffusion
dartistes francophones canadiens et québécois- Encourager la programmation locale et canadienne
- Aider financièrement certaines stations qui doivent investir dans le
passage à la technologie numérique.
Jean-Paul Perreault, Président
Impératif français
Recherche et communications
C.P. 449, succ. Aylmer
Gatineau (Québec)
J9H 5E7
Tél. : (819) 684-8460
Téléc. : (819) 684-5902
https://www.imperatif-francais.org
— Fin du document —
(Le 10 mai 2006)