M. Jean Charest, Premier ministre,
Gouvernement du Québec,
Québec, Québec
Monsieur le Premier ministre du Québec,
La présente fait suite à une récente réunion des représentants de la section
Ludger-Duvernay de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
Cest avec une grande consternation que tous les Québécois apprenaient
dernièrement que votre gouvernement, celui de tous (les Québécois), décidait de
priver votre peuple, le nôtre aussi, dun montant suffisant lui permettant
dorganiser le défilé de sa fête nationale.
Devons-nous vous dire Monsieur le Premier ministre, quen posant ce geste
vous privez votre peuple dun défilé qui existe depuis plus de 100 ans. Je
devrais dire quil existe depuis la création de la Société Saint-Jean-Baptiste
de Montréal qui vous a permis de continuer de vivre et de vous développer en
français sur ce continent anglo-saxon inhospitalier pour notre peuple.
Devons-nous vous rappeler que ce défilé de «fierté nationale de vos
compatriotes Canadiens français québécois» a permis de démonter au cours des
ans, tout ce que ce petit peuple, le vôtre Monsieur Charest, a pu réaliser
depuis 1834, année de la mise sur pied de notre société nationale.
Est-il opportun de vous rappeler que la SSJB de Montréal a été à la source de
tous les projets économiques et culturels du Québec au cours des 171 années de
son existence.
Souvenons-nous quelle a mis sur pied la première salle de concert de
Montréal, (Monument national) avec ses deniers, cette salle qui a permis que son
peuple puisse se développer harmonieusement dans sa culture.
Na-t-elle pas accueilli chez elle le peuple «Juif» et ses artistes, dans un
grand esprit de fraternité et dintégration, alors que toutes les portes lui
étaient fermées?
Notre société Nationale ne fut-elle pas celle qui a créé les «premiers cours
du soir» capables de former vos compatriotes et les nôtres dans des disciplines
quils nauraient pu obtenir autrement.
Nest-ce pas cette société qui a mis sur pied les bourses détudes sous le
nom de «Prêts dhonneur», bourses qui permirent à des milliers de
Canadiens français dobtenir des formations universitaires et techniques dont
ils nauraient pu bénéficier autrement.
Retenons quelle a mis sur pied au cours du siècle dernier, une société de
Fiducie, une société dassurance/vie et une société dassurances générales, en
plus de participer à la naissance de lécole des Hautes études commerciales et
de participer au développement social et économique du Québec, la province dont
vous dirigez les destinées.
Le défilé de la Saint-Jean-Baptiste fut au cours des ans, le rappel
historique des oeuvres de la SSJB de Montréal et celles du Québec, et un outil de
fierté pour le peuple de langue française de toute lAmérique du nord.
Dailleurs sil existe toujours des SSJB au Québec, au Canada et aux
Etats-Unis dAmérique, nous devons dire un grand merci à la Société
Saint-Jean-Baptiste de Montréal.
Par votre démarche, et celle de votre gouvernement, serez-vous celui qui aura
mis fin à ce grand moment de fierté rejaillissant sur le Québec et sur votre
gouvernement le 24 juin de chaque année?
Ce nest certainement pas ce que vous désirez. Cest tout de même ce que vous
faites, lorsque vous privez notre société nationale du montant nécessaire à la
mise sur pied de son traditionnel «défilé de la Saint-Jean-Baptiste», assise de
la journée de la «Fête nationale de tous les Québécois», votre peuple et le
nôtre devons-nous vous le souligner?
Monsieur le Premier ministre, il est extrêmement urgent dagir pendant quil
en est encore temps.
Vous vous devez de sauver le défilé de la «Fête nationale» alors quil en
coûte si peu à notre gouvernement,
Monsieur Charest, vous avez la réponse au dilemme de la «Fête nationale du 24
juin prochain».
Serez-vous considéré par lhistoire, comme le fossoyeur du défilé de la «Fête
nationale du peuple du Québec», par votre refus, et celui de votre gouvernement,
dinvestir 1,5 million de dollars dans une fête qui célébrera cette année les
171 années dexistence de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et la
résistance de votre peuple à son assimilation?
Votre fierté de Canadien-français et de Premier ministre du Québec, doit
transcender les problèmes politiques que nous vivons.
Votre magnanimité sera aussi grande que la réponse que vous donnerez à votre
peuple, en lui faisant part de votre décision et de celle de votre gouvernement,
de participer au financement de sa fête nationale par loctroi dune subvention
nécessaire à lorganisation du défilé de la Saint-Jean.
Dans lattente extrêmement urgente de votre réponse , affirmative nous en
sommes certains, nous vous prions , Monsieur le Premier ministre, dagréer
lexpression de nos sentiments les plus distingués.
Jacques Bergeron, Président,
Section Ludger-Duvernay de la SSJB de Montréal
514-387-1098 ou 514-918-0570 ou 514-381-4323
courriel : jacberger@yahoo.fr
(Le 30 avril 2005)