Réf. :
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J’«investigue» les concessionnaires automobiles depuis quelques semaines
déjà, afin de troquer mon vieux bazou pour un véhicule qui saura traverser les
prochains hivers québécois sans trop de dommage.
Après consultation, comparaison, réflexion et attrition, j’en suis arrivée
récemment à ne retenir que deux compagnies, dont Toyota, susceptibles de venir
s’emparer de mes deniers en gagnant mon assentiment à titre de consommatrice
que, bien sûr, je présume «éclairée».
Or à constater la paperasse concernant vos produits, laquelle se voit
constamment associée au «Canada» et à ses «unifoliés» (il en est de même dans
vos publicités électroniques, télévisuelles, voire postales…), eh bien c’est
avec regret que je vous informe, gens de Toyota, que mon choix ne
s’arrêtera pas sur l’une de vos voitures.
Pourtant, vous aviez été prévenus au préalable, ici ou là, relativement à ces
manières fort douteuses de rejoindre le client en cette terre française
d’Amérique. Simple illustration au passage, parmi le nombre:
TÉLÉ-QUÉBEC SE FEND EN QUATRE SAISONS
Du «Canada» et des «Feuilles d’érable», depuis onze ans, j’en ai plus que ma
dose. Déjà que depuis une dizaine de jours je ne conduis plus ma «minoune» que
d’un oeil, et mi-ouvert encore, avec toute cette pollution visuelle de pancartes
électorales de cet enfer rouge, et que je suis en voie de devenir aussi
dangereuse, à toutes fins utiles, qu’un(e) ivrogne au volant à la recherche d’un
enfant à tabasser du pare-chocs, alors là vraiment…
J’en ai ma dose et ma surdose, en effet, de tout ce qui rappelle le Canada de
près ou de loin.
Vous aviez pourtant, par le passé, démontré beaucoup de finesse, de
sensibilité et d’intelligence eu égard au «marché québécois». Ce qui m’avait
d’ailleurs entraînée une première fois, en 1992, à opter pour l’un de vos
modèles, soit le Corolla (dont incidemment je fus satisfaite, je
dois bien l’admettre).
Alors, permettez aujourd’hui que je vous ramène amicalement à un principe de
base de la mise en marché: «On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre.»
On s’en reparlera dans quatre, cinq ou sept ans.
Peut-être.
Désolée,
Louise Galarneau
LG.Qc@Voila.Fr
Capitale nationale, Québec, 4 juin 2004
PS : étant bien au fait de la ferveur patriotique typiquement
japonaise, vous pourrez sans doute vous consoler en songeant que j’aurai tout de
même opté, en dernière analyse, pour un produit du pays du soleil levant.
Note : Texte acheminé simultanément au site Impératif français
et au journal Le Québécois.