GATINEAU : UTILISATION DOUTEUSE DES FONDS PUBLICS

Monsieur le Maire Yves Ducharme

Mesdames et Messieurs les échevins

Le 12 octobre des citoyens ont tenté de sensibiliser les élus de Gatineau à
deux questions fondamentales. D’abord leur opposition à l’utilisation de fonds
publics pour mousser les affaires de promoteurs qui sont tout à fait capables de
payer leur propre publicité et ensuite, en l’absence de politiques culturelles
et linguistiques adéquates, l’inquiétude d’une partie de la population
francophone face à la rupture possible de l’équilibre linguistique.

On dira qu’il est évident que les contribuables n’ont pas à payer la facture
de publicité de gens qui font des affaires d’or. Pourtant M. Ducharme a dû
admettre qu’il a bien l’intention de s’engager dans cette voie sous prétexte que
l’afflux de nouveaux résidents est synonyme de rentrées de fonds. Son équipe
semble incapable de comprendre que l’évolution naturelle de l’économie portera
les mêmes résultats. L’économie réalisée sur le recyclage finira donc dans les
coffres d’une autre firme de communication dont nous soupçonnons déjà le nom.

Quand à la dimension culturelle du problème, le conseil, à quelques
exceptions près, nous a donné un spectacle pathétique. à ceux qui réclament une
politique de promotion du français pour contrer un mouvement démographique en
provenance de l’Ontario (province qui carbure régulièrement au Québec bashing)
on répond qu’il ne faut pas être (M. le maire a failli lâcher un mot horrible)
hostile aux étrangers. M. le Maire a parlé de politiques linguistiques
agressives. La perception générale est plutôt à l’effet que la nouvelle
administration est agressivement bilingue. Que l’Outaouais soit la région du
Québec où le sens d’appartenance, de l’identité régionale soit le plus faible,
cela ne fait frémir personne au 15, rue Laurier. La culture, la langue et
l’appartenance, ce serait l’affaire du gouvernement provincial. à Gatineau il
faut du développement domiciliaire, plus de revenus quelle qu’en soit la source
: Québec, Ottawa, la CCN ou les contribuables.

Le 25 juin 1996, M. Ducharme a apposé sa signature à un protocole d’entente
ayant pour objet l’entretien du boulevard de la confédération. à cet égard le
public sera peut-être surpris d’apprendre qu’à l’article 2.4 (p.4) de cette
entente il est stipulé que la CCN est responsable de l’installation, de
l’entretien et du remplacement de … tous les drapeaux et bannières qui se
trouvent sur la propriété. L’Annexe B du même document confirme que ce privilège
concédé à la CCN s’applique des deux côtés de la rue Laurier et peut s’étendre
aux développement futur du boulevard de la Confédération (Art 6.2) dans la ville
de Gatineau : Maisonneuve, St-Laurent etc.

De fait le drapeau du Québec brille par son absence au Centre d’information
touristique de l’ATO, à la sortie du pont Alexandra malgré les subventions de
500 mille dollars (près de 50% du budget) qui proviennent de Québec. Ainsi les
dignitaires et les touristes peuvent traverser le pont du Portage, emprunter la
rue Laurier et retourner à Ottawa sans se rendre compte qu’ils ont circulé au
Québec malgré l’aberration que constitue le pavoisement hors norme à Monferrant.

Si notre administration municipale a aussi peu de considération pour nos
symboles nationaux, il y a lieu de croire que la promotion du français comme
langue de communication normale sur le territoire québécois ne viendra pas de la
Maison du citoyen.

La vigilance s’impose.

Gérard Laurin, Gatineau
laurin.ag@sympatico.ca

Adresses utiles :

Conseil municipal de Gatineau :

(Le 14 octobre 2004)