Chers amies et amis,
je vous invite à lire ce texte paru récemment dans la revue française "COMBAT",
aussi intéressant au plan de l’information qu’à celui de l’analyse.
PETITES COMBINES ET GRANDES MANoeUVRES
Les visées hégémoniques de notre voisin du sud (é.U.) !
Lacte de vassalisation à G.W. Bush de 18 chefs dEtats dEurope ne relève
pas de la maladresse ni de la précipitation. Rappelons-en les signataires : la
Grande-Bretagne, lEspagne, lItalie, le Portugal, le Danemark, auxquels se sont
joints par anticipation la Pologne, la Hongrie, la Tchéquie qui ne seront admis
dans lUnion Européenne que lan prochain, puis les dix de Vilnius, à savoir,
les trois précédents plus la Slovaquie, la Slovénie, la Lituanie, la Lettonie,
lEstonie, Chypre et Malte. Cette initiative concertée est une opération
géopolitique denvergure menée par les Etats-Unis et leur commis ordinaire, le
Royaume-Uni. Les USA, dès la fin de la dernière guerre mondiale, ont voulu
lEurope. Mais laquelle ? Une Europe des marchés, sans personnalité propre,
bâillonnant les nations mais ouverte aux marchandises et aux capitaux
étatsuniens (cest le souci des USA dès la fin du XIXème siècle). Cette Europe
est achevée à quelques détails près. Mais elle doit rester un nain politique.
Nous ne sommes pas, à "Combat", partisans de cette Europe-là, ni de lEurope
supranationale chère à Giscard et consorts mais de ce quon peut appeler les
Etats unis, indépendants et souverains dEurope. Ils devraient être un creuset
de coopération scientifique, culturelle, économique, sociale et pourraient,
élaborer et mettre en oeuvre progressivement une conception commune démocratique
de la politique mondiale. Or les Etats-Unis sont déterminés à détruire dans
loeuf tout ce qui tend à sapprocher dun tel projet. Cest le sens de
lopération des 18 vassaux susnommés parmi lesquels on compte huit ex-pays
socialistes dont les dirigeants sont pour la plupart issus des instances
supérieures des partis communistes et se sont convertis illico presto à la
social-démocratie. Ils brûlent aujourdhui sans vergogne ce quhier ils
adoraient mais naguère apparatchics, ils restent les prébendiers quils étaient,
seul a changé le dispensateur de sportule. Ils présentent leurs nations en
victimes de lURSS. Certes on peut contester certains aspects des relations
entre les pays petits-frères et le pays grand-frère. On ne saurait cependant
nier que ce dernier portait sa famille à bout de bras et que le coût en a été si
élevé quavec laide au Tiers-monde et le fardeau écrasant de la guerre froide,
ces contraintes réunies ont freiné gravement lessor des conditions de vie des
peuples soviétiques et contribué à la décomposition du « camp socialiste ». Le
texte porté en hommage à Bush, sans aucun scrupule et au mépris de toute vérité,
encense les «Américains qui les ont libérés » ! (*).
On croit rêver ! Qui donc a chassé la Wehrmacht de la Pologne, de la Roumanie,
de la Hongrie, de la Tchécoslovaquie, de la Yougoslavie, de la Lettonie, de la
Lituanie, de lEsthonie ? Qui, sinon lArmée rouge. et non celle de Patton ou
dEisenhower. Nous ne sommes pas de ceux qui font la fine bouche devant les
critiques publiques que le Chef de lEtat a adressées à ces âmes de valets.
Elles sont légitimes et que lauteur en soit Chirac ne change rien à laffaire.
Le geste est en effet irresponsable de cautionner davance le crime contre
lhumanité que concoctent la Maison-Blanche et le Pentagone. Dautant quil
nest pas approuvé par lopinion publique des pays que les signataires engagent.
Il est préjudiciable et de mauvais augure quils fassent bande à part, hors de
tout débat, de toute concertation alors quils ont quémandé avec insistance leur
participation à lUnion Européenne. Ce nest pas ainsi que celle-ci sortira du
carcan des marchés et fera entendre sa voix propre, reflet de celle de ses
peuples, Il sagit, non dun faux-pas ou dune attitude de malappris mais dune
offensive stratégique qui vise à constituer au sein de lUE à 25 membres, une
majorité de 18 Etats acquis aux thèses étatsuniennes sur lEurope. Enfin on ne
peut éluder cet autre acte dallégeance économique, donc politique de la Pologne
commandant ses avions de combat (F16) aux avionneurs étatsuniens au moment où
ils bénéficient de la manne financière de « la vieille Europe ». Notons parmi
les tireurs de ficelle des mannequins, outre lentremetteur Blair, létatsunien
Bruce Jackson, suspect dêtre linitiateur de la lettre des 10 de Vilnius et
dont le curriculum vitæ est édifiant : ex-officier de renseignements de
lUS-Army, vice-président de Lookheed Martin, (géant de larmement et producteur
des F16), haut dirigeant de la banque dinvestissement Lehman brothers, généreux
dispensateur de bakchichs à lEst car désormais, dans lUnion européenne comme à
lONU, les voix sont à acheter à qui veut les vendre..
(*) Lacte dallégeance précise: libéré du nazisme et du
communisme, ce qui est aussi la thèse du sioniste Arno Klarsfeld. Qui donc donne
le « la » à tous ces américanolâtres ?
– Tous nos articles ou courriels peuvent être reproduits à volonté,
ou être redirigés vers vos relations.
Nous vous en remercions par avance.
(Le 10 mars 2003)