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LES ESCOMPTES LECOMPTE

LES MURMURES DE L’ANGLAISEMENT

Objet : Plainte officielle auprès de
Office de la Langue française contre l’entreprise suivante
(magasin à rayons)

« Les Escomptes Lecompte »
(Att : Mlle Sylvie Lecompte)
Centre commercial «Centre-Ville»
101 – 714, rue St-Joseph Est
Québec, QUéBEC
G1K 3C3
Tél. : 418 – 529-2743 (T-copie : – 8190)
(Note : Je crois savoir, quoique sous toute réserve, que cette
compagnie possède plus d’un site ‘physique’ sur l’ensemble du territoire de
l’état du Québec)

« C’est par leur murmure que les étangs
mettent les fleuves en prison »
Jacques Brel, « Le Prochain amour »

Depuis déjà plusieurs années, et ce à titre de client,
j’informe ce commerce de maintes et récurrentes irrégularités relatives à la
règlementation linguistique québécoise. Or non seulement la situation ne s’est
jamais améliorée, mais outre que celle-ci, a contrario, se détériore, les
différentes personnes (dites responsables) à qui j’ai soumis les problèmes au
fil du temps ont démontré une indifférence (le plus souvent) arrogante. Ce qui
d’ailleurs explique sans doute le marasme dans lequel se maintient l’entreprise
eu égard aux dispositions non respectées de la Charte de la Langue française.

Nombreux sont les manquements. Il suffit – le regard
vigilant – de déambuler tranquillement dans les allées de l’établissement pour
constater la fort désagréable situation.

Illustrations -. Nombre de présentoirs unilingues
anglais (tantôt évidents [plus grands] et/ou de nombreux autres de plus petite
dimension et, par conséquent, moins aisément visibles ou repérables de manière
spontanée) ; présentation de produits et d’articles (à l’unité), voire de modes
d’emploi, uniquement en anglais ; étiquetage massivement unilingue anglais : ‘each’,
‘2 for 3$’, etc.

Les commerçants tentent souvent de se déresponsabiliser
en prétextant que ce sont les fournisseurs qui ne respectent pas ladite Charte.
Or en se faisant les relais de ces entreprises fautives auprès du grand public –
et ce n’est pas moi qui l’apprendrai aux services de l’Office de la Langue
française du Québec
-, les commerces de détails comme celui ci-identifié
(entreprise totalement québécoise et en pleine capitale nationale, au surplus,
ce qui ajoute en quelque sorte l’insulte à l’injure) se montrent non moins
‘coupables’ de contravention que ceux-ci à la Loi s’appliquant en la matière.

Plus généralement, et par-delà ce cas singulier, je
tiens à déplorer auprès de votre Organisme l’espèce de laisser-aller qui prévaut
désormais (et manifestement) au plan du respect de la langue française au sein
de la société québécoise. Il me semble constater – par mille petits (ou moins
petits ou innocents) détails – que le Québec actuel tend à ressembler au Québec
des années d’avant la Loi 101, sinon carrément à l’«ambiance» qui prévalait dans
les années Soixante. Entre autres phénomènes, je signalerai :

  • Bilinguisation généralisée.
  • Lorsque celle-ci est autorisée en vertu de la
    Charte, on tend par ailleurs – insensiblement, à pas feutrés pour ainsi dire –
    à ‘rogner’ de plus en plus impunément la législation (exemples :
    suprématie de l’anglais sur le français, polices de caractère de même
    dimension pour les deux langues [et ce, jusque dans les circulaires
    commerciales hebdomadaires… alors que les mêmes circulaires restent,
    pourtant, farouchement unilingues anglaises en territoire canadien hors-Québec
    !]), etc.

J’apprécierais être tenu au courant de vos démarches.
Merci.

Jean-Luc Gouin
Peregrin@Q-bec.com

Québec, le 7 août 2003

Office de la Langue française :
Info@Cplf.gouv.Qc.ca


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