Vous souhaitant bonne lecture, et en espérant que certains points vous intéresseront à l’approche de la « Semaine de la langue française et de la francophonie ». (Ilyes Zouari / Secrétaire général adjoint de la revue Population & Avenir, ex-Administrateur de l’association Paris-Québec et auteur du « Petit dictionnaire du Monde francophone » (L’Harmattan, Avril 2015) )
Le gouvernement tunisien a réaffirmé son attachement au statut privilégié de la langue française, porteuse de valeurs et passerelle vers la vaste Afrique francophone. Cette décision répond aux intérêts supérieurs du pays, tant géopolitiques qu’économiques.
Suite à la polémique déclenchée en octobre dernier par le ministre tunisien de l’Éducation, M. Néji Jalloul, qui proposait de faire de l’anglais la seconde langue du pays, le gouvernement a réaffirmé le statut privilégié du français en Tunisie, quelques jours plus tard.
Dans ce pays arabo-francophone, celui-ci est appris au plus tard à partir de la troisième année du primaire, constitue la langue d’enseignement des matières scientifiques et économiques à partir du second cycle du secondaire, et représente, au même niveau que l’arabe, la langue de l’administration, des affaires et des médias. Chose qui peut surprendre bon nombre de francophones du Nord, tant furent nombreux les articles affirmant que le français y était en régression. Et ce, au plus grand étonnement des Tunisiens eux-mêmes, qui n’ont jamais été aussi nombreux à le parler et à le maîtriser.
Le français, valeurs et géopolitique
Comme d’autres langues, mais probablement davantage, le français, langue des Lumières, est connu pour être porteur de valeurs humanistes, telles que l’égalité, le partage ou encore le rejet de toute forme d’extrémisme. Ainsi, ce n’est pas un hasard si les seuls pays et territoires à avoir interdit le port du niqab sont francophones ou francophiles. En Europe, la France et la Belgique ont été rejointes par le canton suisse italophone du Tessin (où le français a le statut de première langue étrangère enseignée) et, partiellement, par les Pays-Bas qui l’ont interdit dans certains lieux publics (et où la majorité des élèves apprennent le français au premier cycle du secondaire). En Afrique, le Tchad, le Congo et le Sénégal ont également proscrit le niqab, suivis par le Cameroun et le Niger pour les parties de leur territoire voisines du Nigeria.