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LE BILINGUISME, CE THÈME EMPOISONNÉ

Il faut procéder à quelques distinctions utiles. L’anglais est une langue d’utilité qui assure dans le monde une communication minimale. L’anglais est aussi une langue de nécessité quand on occupe certains emplois. Si le Québec était un pays français, la langue de travail y serait le français, sauf pour des emplois désignés aux communications avec l’extérieur. L’État en établirait la liste et la surveillerait de près. L’anglais est aussi une langue de culture, mais très peu de gens accèdent à cette dimension. Sur ce plan, l’anglais entre en rivalité avec d’autres langues qui peuvent l’emporter sur lui. Si les États Unis disparaissaient de la planète, il ne manquerait rien d’essentiel à l’histoire du monde. La culture occidentale a connu des expressions bien plus élevées et plus complètes. Enfin, l’anglais est au cœur d’une pathologie de colonisé qui traverse et corrompt les discours que l’on tient sur lui. Atteinte dans ce complexe québécois, Mme Marois a senti comme intolérable le soupçon de ne pas savoir assez l’anglais, et depuis elle s’exerce à le faire oublier en s’acharnant au bilinguisme. Une seule langue suffit, la sienne, surtout si elle est française. La traduction pourvoit au reste.

Hubert Larocque, Gatineau

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