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Les lauréats des concours de créations Impératif français – 2020

Félicitations à nos lauréats !

Gatineau, le 11 mai 2020 – Impératif français est fier d’annoncer les noms des lauréats et des lauréates des Prix Concours de créations.

Les Prix Concours de création ont pour objectif de sensibiliser le grand public à l’importance de la création culturelle en français.

Nous tenons à remercier nos partenaires pour leurs généreux dons offerts pour les bourses et les certificats d’attestation :

Maude Marquis Bissonnette – Syndicat de l’enseignement de l’Outaouais – ASULF – Michel Prévost – SOL Épicerie santé – UQO – CEGEP – Accueil parrainage Outaouais – Conseillers municipaux Mike Duggan, Audrey Bureau et Maude Marquis Bissonnette.

Les lauréats du Concours de poésie et du concours d’affiche, dont le thème cette année était Le français jusqu’au bout des doigts, sont :

  • Océane Garant - Son joyau

    Son joyau

    Il l’a passé autour de son cou
    Il frissonna, l’opale sur sa peau, sa gorge, sa nuque
    Tout doré, ou argenté
    Il était… le Prince d’Élide,
    Lié, ou délié, par ce collier
    Fait de l’émail des huîtres
    Dans le blanc cristal des bancs de sable,
    Le sel…
    Le gout âcre de ses larmes de nacre
    Ce bijou, c’est le rose de ses joues
    Son esprit qui divague, zigzag,
    Entre ces bagues, une vague,
    Un raz-de-marée, un tsunami!
    Les perles qu’il touche du bout de ses doigts et qui glissent sur sa langue
    La houle sur ses lèvres qui murmure
    Les cristaux de ses mots
    Et à travers la brise de la mer, sa parole
    Dans ses profondeurs, un trésor de pirate
    Un coffre qui déborde, à l’abordage!
    Son collier, sa parure, son règne, ses mots… il s’exprime!

    – Océane Garant

  • Hamza Debbakh – En te regardant

    En te regardant…

    Dans la certitude fugace des jours chargés de tonne de peine
    Dans le rythme glauque des survivantes du travail de rue
    Dans le monde alpha beta, data, méga vente et que sais-je
    La misère flotte au-dessus des géographies déformées par des tarés
    Dans la démarche d’une écorchée vive, soupesant voluptueusement ses pas
    Une lumière gitane s’invite dans le tunnel des amants
    Oh ceux-là ! ils s’avouent heureux et toussent le souffre des mensonges urbains
    Dans la voix outre-tombe de Maria Casarès, je sens la grandeur et la tragédie du Grec
    Dans ton parfum citronné lové dans les bouleaux de la rivière Outaouais
    À cette aube douloureuse, en te regardant, j’aurais voulu t’écrire ceci :

    C’est miracle que d’être ensemble
    Que la lumière sur ta joue
    Qu’autour de toi le vent se joue
    Toujours si je te vois, je tremble
    Comme à son premier rendez-vous
    Un jeune homme qui me ressemble

    H. Debbakh
    Ottawa
    Hiver 2020

  • Welongo Ngena – Involontairement volontaire

    INVOLONTAIREMENT
    VOLONTAIRE

    Je n’œuvre pas sur commande,
    Je compose par passion,
    Par impulsion poétique,
    Par l’inné acquis du moment

    Français ou francophone,
    La nuance est délicate, alors
    Le débat est couvert, mais
    Franchement, j’ignorais la sémantique

    Involontairement volontaire,
    Ou conditionnement impératif,
    La vie d’un poète
    Est une langue de bois franc

    Au-delà des mots et des expressions,
    Au-delà des sons et de leurs échos,
    Les papilles linguistiques
    Rêvent d’une finalité patriotique

    WELONGO NGENA
    14 février 2020

  • Johanne Dion – Du cœur au bout des doigts

    Du cœur au bout des doigts

    Tu te souviens de ce jour ? Le premier où l’on s’est rencontrés ?
    Tu m’as accueillie avec douceur, tendresse, bienveillance.
    Tes mots doux ont chatouillé mes oreilles, ont bercé mon âme et m’ont rassurée.
    Je sentais ta joie résonner et ton amour vibrer.

    Jour après jour, tu m’as accompagnée.
    Chaque fois, je tendais l’oreille pour mieux écouter et percevoir tes subtilités.
    Mots papillons, mots poire et melon, mots rire et violon,
    mais parfois, mots noirs égarés ces soirs de désespoir et d’épuisement.
    Tous les jours, tu m’accompagnais.
    Et moi, avide de toi, j’ai commencé à t’imiter, à te reproduire,
    à te parler et à te chanter jusqu’à te lire et t’écrire.

    Je t’ai fait mienne, gardienne de mes pensées,
    mes interrogations et mes apprentissages.
    Tu es devenue mon alliée, mon amie.
    Toi, langue mère, langue terre, langue corps, langue phare qui me guide
    et m’habite de la tête aux pieds, du cœur au bout des doigts.
    Toi, langue française, langue de mes ancêtres que je lègue à mes élèves,
    mes enfants et mes petits-enfants.
    Je continuerai à te nourrir, te partager, te transmettre, te faire connaître
    avec tes règles et tes exceptions, mais surtout avec tes beautés et tes subtilités.

    – Johanne Dion

  • Caroline Kobela – Stylo magique

    « Le stylo magique »

    De ma main droite ou de la gauche

    Coulante et dansante de cloches

    Par un stylo qui jette à la mer son ancre

    Et se fixer pour but au bout des doigts un sacre

    Et par cette plume créer mon œuvre

    Ventouses saisissantes d’une pieuvre

    Plongeant dans cette eau comme ma grand-mère

    Habile en nage, lettre et grammaire

    Langue parlée, écrite, qui nous inonde

    Et par ce canal je viens du bout du monde

    Auteur : Yano

  • Amelia Gutu - S’échapper de ses malheurs pour découvrir le bonheur

    S’échapper de ses malheurs pour découvrir le bonheur

    Les étoiles brillaient de mille feux,
    À travers la noirceur dans ses yeux,
    Ses larmes d’un éclat cristallin,
    Cherchaient à s’esquiver en vain,
    S’envoler elle tentait,
    Découvrir le monde elle voulait,
    Elle ouvrit grandement ses ailes,
    Et s’élança dans le ciel,
    Mais quelque chose l’en empêcha,
    D’une grande peur elle se retourna,
    Envoûtée par son regard,
    Elle lui dit au revoir,
    Son sourire mit un baume sur son coeur brisé,
    Il la réconforta d’un baiser passionné,
    Elle connaissait sa destinée,
    Le quitter était une nécessité,
    Puis un miracle exceptionnel se produit,
    Un sourire se dessina sur ses lèvres attendries,
    Cette jeune fille était enfin libre,
    La colère s’échappa de son coeur sensible.

    – Amelia Gutu

  • Johanne Lussier – La langue française

    La langue française

    Je suis la mémoire des générations futures
    Je me suis battue pour préserver ton identité
    Je rêve que les sacrifices des générations passées
    Ne capituleront pas devant l’autocensure.

    J’ai peur que l’impact de la mondialisation
    Te fasse oublier ta langue maternelle
    Que tu t’étoignes petit à petit de son giron
    Et qu’on arrive à te couper les ailes

    Petit à petit ton environnement se modifie
    D’autres langues te courtisent pour travailler
    Tu veux découvrir le monde et te faire des amis
    Ne m’oublie pas car je serai toujours ton alliée

    Je suis les racines de ta personnalité
    Du fond des temps je coule dans tes veines
    Sois fier de tout ceux qui t’ont précédé
    Ils ont parfois sacrifié leur vie à grand peine

    – Johanne Lussier

  • Lise Rheault – Langage-toi

    Langage-toi!

    D’Acadie en Colombie,
    De Sudbury à Belle Vallée,
    Que tu aies dix ans
    Ou quatre-vingt-dix ans,
    Langage-toi!

    Avec fierté, parle la langue de tes aÏeux!
    Patois, accents et régionalismes :
    Ce bagage est précieux.
    Il te définit et te propulse devant
    Pour apprendre et communiquer,
    Pour travailler et t’amuser.
    Collée à ta peau, à ton âme,
    C’est ton cœur qui la disperse.
    Pour la garder vivante et florissante,
    Langage-toi!

    Pour ceux que tu aimes,
    Qui vivent et grandissent avec toi,
    Pour tes enfants et tes petits-enfants,
    Pour qu’ils parlent aussi la langue de ton cœur,
    Langage-toi!

    – Lise Rheault

  • Louis Girard-Bock – Fragrance oubliée

    Fragrance oubliée
    (Sonnet classique)

    Une écorce souple qui me tourne le dos,
    Et une noire vivace, née de notre Ancien Monde,
    Le regard de Méduse, cette vipère immonde,
    Des chemins sinueux, héritage de Mauro.

    Sans mouvement, aucun, ainsi je te découvre,
    Moi, croyant voyager, là où tous les fruits naissent,
    Toi, regardant au loin, Éole soufflant tes tresses,
    La peur me prend alors, l’instant où mon coeur s’ouvre.

    Oh, mon Seigneur, pourquoi ne serons-nous jamais?
    Je ne suis Montaigu, elle non plus Capulet,
    Pourquoi ainsi tuer ce qui n’a vu le jour?

    Aujourd’hui, je souris à ces larmes versées,
    Pour ce coeur intouchable, cette âme de velours.
    Je ris, Ô noble Dame, du jour où j’ai aimé!

    – Louis Girard-Bock

  • Michel Constantinidis – La noyée

    La noyée

    Gisant dans l’écume qui refluait des flots
    La vague l’assaillait et retournait son corps
    Si gracieusement que l’on l’eût dit point mort

    Ses yeux fixaient toujours dans un regard falot
    Parfois ils se fermaient comme pour me héler
    Ses paupières clignaient et semblaient m’appeler

    Aux algues ses cheveux se mêlaient tête-bêche
    En ondulant dans l’eau et les rendant épais
    Ils balayaient son front comme un vent le saurait

    Autour de ses cuisses tout comme une escabèche
    Se mêlaient créatures flux troubles des fonds
    Attirés par ce corps sans vie tel un chiffon

    Durcis par l ‘eau froide ses seins s’épanouissaient
    Tendus violacés on eût dit que par l’onde
    Ils avaient des nuits joui d’amours fécondes

    Sa main sortait des eaux quand elles refluaient
    Et me montrait du doigt d’un geste lent et sourd
    Qui semblait quelques fois me crier au secours

    Deux pas nous séparaient que je n’osais franchir
    Car il me semblait voir chaque onde frémissante
    Venir recommencer cette étreinte changeante

    Elle épousait la mer pour plus s’en affranchir
    J’ai tourné les talons et sans me retourner
    J’ai gardé le secret de leur intimité

    – Michel Constantinidis

  • Concours d'affiche : Carolina Penagos

  • Concours d'affiche : Rachelle Rocheleau

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