Discours de M. Pierre McNicoll, comédien et co-président ambassadeur de
L’Outaouais en fête – la Fête nationale du Québec, édition 2000.
HéRITAGE
En voilà un beau mot
Plein de responsabilités
Qu’il vienne de loin ou de haut
C’est à mon tour de le charrier.
Lorsqu’on est choyé par sa lignée
Et que d’une cendre à l’autre on attende un héros
On se dit: Ai-je demandé
Non –mais merci, j’aime bien mon lot.
J’aurais pu d’âme ou de corps n’être que biafrais
Ou naître ni avant ni après
Ou quelqu’un torturé au présent dépassé
Ou en histoire dans une géographie de couleur opprimée
Et bien non
L’Héritage est tatoué
L’Outaouais est Am-oé.
Qui dit Fête de la St-Jean dit Fête des Canadiens français ou Fête nationale ou
Fête des Québécois mais surtout soyons écolos, c’est la fête de nos racines,
celles qui font de nous un peuple.
L’Outaouais a la particularité d’être à cheval sur son identité et son
employeur.
L’Outaouais a la fâcheuse réalité d’avoir des anglicismes comme
régionalismes .
ça nous démarque des coins de province où les accents sont si charmants, tellement
remplis de folklore.
L’Outaouais a le désavantage d’être une région politique d’abord et
avant tout ce qui nous porte souvent à défendre qui nous sommes, à en presque
s’excuser devant tous ceux et celles en transit qui passent en jugement notre
géographie unique.
Et pourtant c’est tellement beau l’Outaouais, tellement un bel endroit pour y
vivre et livrer bataille jour après jour dans un murmure de sous-entendu, dans le silence
d’une qualité de vie incroyable, dans le bruit infernal des peurs voilées et dans
la fierté de résister sans cesse, ne serait-ce que par instinct de survie, à la
réalité assimilante du contexte nord-américain surtout en région frontalière.
Aujourd’hui c’est le vingt-cinquième anniversaire d’Impératif
français notre chien de garde. à lui et à tous ses descendants, je dis longue vie et
merci de protéger notre bien, au risque de passer à tort pour des moralisateurs à la
virgule fragile.
Mais bon Dieu …. qui y’a t-il de gênant à vouloir s’élever, à se tenir
debout alors qu’il est toujours plus facile de baisser pavillon.
Dixit Alain Bentolila linguiste peu connu du grand public: « La liberté passe par la
maîtrise de la langue ». Impératif signifie: qui s’impose comme une vérité
absolue. Il est donc impératif que notre langue soit non seulement préservée, mais
cultivée.
Parlez toutes les langues que vous pouvez, vous en serez enrichis, mais de grâce ne
perdons jamais la nôtre par indifférence. Ce serait la honte d’un peuple perdu.
Soyons fiers d’être québécois et francophone.
Elle est loin et proche à la fois ma basse ville d’Ottawa, bien enracinée en
moi.
Elle est présente ma jeunesse sur les berges du lac Deschênes, les belles années
d’humbles chalets d’été à Fraser, notre Aylmer adulte
d’aujourd’hui.
Elle est comblée ma vie depuis autant d’années à Hull, vie remplie de satisfaction
d’une réussite hors sentier.
Je suis Outaouais pure laine, franco-ontarien de naissance, écossais de 7ième
génération et québécois d’adoption.
La langue française est mon drapeau, la fête nationale mon crédo.
Bonne fête à l’Outaouais francophone et à notre langue.
Pierre McNicoll
Comédien
Co-président ambassadeur
L’Outaouais en fête – la Fête nationale du Québec
édition 2000