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VILLERS-COTTERÊTS, LE CAMOUFLET…

Un camouflet à toute la Francophonie

Amis à la DGLFLF,

De: albert.salon0638@orange.fr
Date : 9 avril 2024 15:12 PM

En réponse (aux lettes ci-dessous, à la fin) de M. Paul Petit, de la DGLFLF, de Philippe Carron, président du Collectif Langue française de la Suisse, membre du Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF), et de Daniel de Poli, membre d’ALF, auteur d’une première alerte pertinente,

Au nom du Haut Conseil international dont la plupart des destinataires ci-dessous sont d’ailleurs membres (cf la liste jointe), je salue et apprécie la création et les objectifs de fond de l’Alliance européenne pour les technologies des langues, ALT-EDIC.

L’idée de lui donner la France pour siège, en particulier la Cité internationale de la Langue française à Villers-Cotterêts, serait excellente si la langue française, logiquement, y était – en droit et en fait – la langue de travail et de communication principale, et faisant foi.

Quitte à ce que l’allemande – qui fut jusqu’en 2020 théoriquement langue de travail avec la française et l’anglaise dans les institutions de l’UE – voire l’espagnole et d’autres langues à l’occasion, n’en soient pas exclues.

Il suffirait de faire usage des immenses progrès accomplis par la traduction.

Pourquoi l’écarter et priver cette Alliance – projet de l’UE ! – des services de traduction d’icelle, assez proches de Villers-Cotterêts ? Ils furent très performants jusqu’à l’arrivée du commissaire britannique déconstructeur Neil Kinnock ; ils pourraient encore rendre de bons et rapides services.

En effet, dans la ville des trois Dumas, le travail qui sera accompli – surtout de recherche, moins soumis à l’urgence – pourrait s’accommoder des échanges Villers-Bruxelles pour la traduction.

Mais l’imposition de l’anglo-américain posé ainsi d’emblée comme langue sinon unique, du moins d’évidence largement dominante, est inadmissible dans ce haut lieu, quasi sacré.

Un peu d’imagination doit pouvoir écarter ce calice, tant de nos associations que des Français dans leur ensemble, ainsi que de leur gouvernement lui-même !

D’autant plus que le Haut Conseil ILFF a plusieurs fois attiré l’attention sur les 4 échéances 2024 a priori propices à d’importantes actions pour la langue française et la Francophonie, ainsi qu’à l’information du public sur les combats menés pour elles.

Il s’agit des élections européennes du 9 juin, de la célébration des 30 ans de la Loi Toubon, de la tenue des JO d’été en France, et surtout de la réunion du Sommet de la Francophonie en octobre : le 4 à Villers-Cotterêts, le 5 à Paris, devant les représentants des 88 États et gouvernements censés être présents et les media du monde entier.

Lorsque, le 4 octobre, notre Président de la République fera fièrement visiter, dans le château magnifiquement restauré de Villers-Cotterêts, la Cité internationale de la Langue française qui fut dès 2001 notre très ambitieux projet associatif (ALFFFI-France, CAS puis Haut Conseil) adopté en 2017 par le couple élyséen, ils verraient, ou sauraient déjà, qu’à côté d’un superbe musée-mausolée du français (mais dans cette quasi-seule fonction muséale), la première entreprise internationale à s’y installer serait non pas belge, québécoise, marocaine…mais de l’UE poussée par la Commission et appelée clairement à fonctionner en anglo-américain !…

De quoi troubler la satisfaction officielle, voire faire honte à la fois à la France et aux responsables – annus horribilis – si, de surcroît :

  1. La proposition parlementaire préparée depuis deux ans par nos associations pour renforcer considérablement la loi Toubon était empêchée ou freinée, alors même que le Québec, lui, a eu le sursaut salvateur, en mai 2022, de faire voter par son Assemblée nationale une évidente et puissante loi 96, devenue 14, modifiant très sensiblement la loi 101 de 1977 ;
  2. les Jeux Olympiques d’été où la première langue olympique (et langue officielle du pays hôte !) devait, comme on peut le craindre malgré de lénifiants discours, être encore une fois dominée par la seconde jusque dans son berceau, et ce, sous la responsabilité du gouvernement français organisateur et hôte ;
  3. les absences au Sommet de divers chefs d’État et de gouvernement africains se faisaient plus nombreuses après les évènements au Sahel, et parce que la politique du Président français s’est plutôt distancée de l’ancienne priorité gaullienne à l’Afrique francophone, ambiance et réalité francophones devenues muséales et crépusculaires, nuisant ainsi gravement aux intérêts de nos pays.

Le Haut Conseil international LFF avec ses 31 associations membres vont proposer aux médias français, belges et luxembourgeois francophones, voire allemands, de donner leur avis.

Ils pourraient, tout comme nos associations pour le français, être de bon conseil.

L’imagination à déployer pourrait nous sauver tous…

Amis à la DGLFLF, vous savez que nous mesurons l’inconfort de votre situation. Vous gardez notre estime…et surtout vous portez encore nos espoirs, que nous exprimons aussi à Messieurs les Conseillers élyséens, ainsi qu’à Mme Rachida Dati rue de Valois, et à M. Franck Riester, chargé de la Francophonie…

Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur de la France, cofondateur et Secrétaire général du Haut Conseil international LFF, président d’honneur d’Avenir de la Langue française (ALF), et membre de DLF.

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Lettre courriel de Carron Philippe : VILLERS-COTTERÊTS, LE CAMOUFLET…
Envoyé : lundi 8 avril 2024 10:51

           EXPERTS NON FRANCOPHONES et DIRECTEUR IMPOSÉ … EN ANGLAIS AU CHÂTEAU DE VILLERS-COTTERÊTS (02)

A l’attention des membres de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France  (DGLFLF)

Madame, Monsieur,

Comme Louis Maisonneuve, Joël Broquet et L’Observatoire européen du plurilinguisme (OEP), je me permets de vous donner mon sentiment sur le « projet de l’Alliance européenne pour les technologies des langues, ALT-EDIC », dont vous esquissez les grandes lignes ci-dessous.

Vous précisez, en fin de document, que cette entreprise réunira des experts non francophones au sein du jury européen et que la procédure de recrutement du directeur du centre européen est imposée en anglais ». Cette dernière précision  « surréaliste » en guise d’oukase frappé du sceau d’une Commission européenne renégate « relègue » une nouvelle fois la langue française à son statut de piètre figurante, et ceci chez elle…  et toute une nation française à la misérable condition de néo-colonisés à l’intérieur de ses propres frontières. Ciel ! Quelle trahison ! Villers-Cotterêts est le lieu même où a été décidé ce que deviendra la langue française sous le ciel de France et de Navarre… et vous nous annoncez avec un cynisme consommé une perfidie de plus empruntant les chemins de ce bourg de l’Aisne, dans les Hauts-de-France, alors que notre langue est en train de boire le calice jusqu’à la lie sous la charge monstrueuse de l’anglo-américain…

Les termes en exergue ci-dessus ont cependant le mérite d’appeler un chat un chat. Mon Dieu, mais c’est bien sûr ! Que n’y avais-je songé ? Depuis le lancement de ce projet au château de Villers-Cotterêts, qui était censé faire la part belle à la langue de Molière, le pensionnaire de l’Elysée a su, comme à son habitude –   avec une rouerie confondante et des mensonges à répétition – détourner les affectations auxquelles étaient destinées initialement ce superbe ouvrage. Les dés étaient pipés d’avance et vous vous êtes bien gardés de nous faire savoir que le président de la République entendait, dès les tout débuts, se plier aux exigences « idéocrates » de l’UE, la nomination d’un directeur anglo-américain et des experts non francophones étant le point d’orgue d’une entreprise savamment orchestrée et menée de mains de maîtres par des « autocrates » qui savaient très bien, dès sa conception, ce qu’ils allaient faire de ce bijou architectural.

  • Comment en est-on arrivé à un tel « magouillage » digne des républiques bananières ?

Je ne vous pardonne pas de nous avoir menti de la sorte et mené en bateau depuis des années toutes nos associations de défense de la langue française, nous faisant « gober » que vous aviez la situation en main  « et qu’on allait voir ce qu’on allait voir ». Résultat des courses : l’américanisation est à son paroxysme du haut en bas de la société française. Votre duplicité jette dès lors totalement le discrédit sur votre délégation. Etant vraisemblablement  comme « cul et chemise » avec un ministère de la Culture et un Exécutif « anglolâtres », il ne vous aura pas été difficile d’introduire le loup anglo-saxon dans ce lieu unique, de l’inviter à venir souiller, « profaner » le berceau mémoriel qui symbolise à lui tout seul l’histoire de la langue française, un lieu chargé d’un symbole pour toute la francophonie, sans que cela ne vous étrangle ni ne vous offusque, cela va sans dire..

Il était pourtant de votre mission et de votre devoir de veiller à la défense d’une langue française qui saigne de partout et qui n’en peut plus… et que vous semblez désormais accompagner sans broncher jusqu’à ce que trépas s’ensuive. Vous est-il seulement venu à l’esprit que cette décision scélérate de l’UE pourrait contrevenir à un certain article de la loi Toubon, que vous feignez d’ignorer, d’ailleurs… de même que vous feignez d’ignorer l’illégal et intégral bilinguisme français-anglais qui a le vent en poupe sur tout le territoire touristique de l’Hexagone, premier pays au monde en la matière, ce au mépris de ces mêmes dispositions de loi et malgré nos inlassables et incessants appels dans votre direction.

Est-il besoin de citer Charles de Gaulle qui disait qu’il y en France, chez certains hauts responsables, « la suprême manie de se coucher et que, chez eux,  faire des courbettes est devenu une seconde nature » ? Je résume ici grossièrement ses dires mais toujours est-il que la France est trahie par ses élites à Villers-Cotterêts même, et que votre annonce désinvolte ne fait qu’accélérer le travail de démantèlement d’une langue prestigieuse avec la bénédiction de ceux-là mêmes censés la protéger et la promouvoir, la DGLFLF soi-même. Le comble de l’ignominie est que nous allons voir « débouler » tout soudain, dans ce haut lieu emblématique, des « experts » engoncés dans leurs costards de CEO, ces zélateurs du tout-anglais imposés arbitrairement par une gigantesque technostructure sans aucun scrupule, une nébuleuse étrangère dont la gouvernance n’entend plus s’encombrer et de « l’humeur populaire » du pays « vassal » et de l’incompétence « présumée » du commun des mortels.

Cela ne m’empêchera pas de revenir dans l’Hexagone prochainement en autocaravane* avec ma compagne, muni  – une énième fois – de force affichettes afin de montrer au grand public qu’il y a encore des gens qui ne sont pas dupes du jeu pervers et du Président de la République et d’une UE qui se sont jurés d’en finir une fois pour toutes avec la langue française,  a fortiori de la culture immense qu’elle a générée, une langue qui doit sentir le souffre parce qu’elle en jette trop de sa prestance. Des langues et des cultures européennes, n’en parlons pas, elles font tout autant les frais d’une mise au rebut, et ce malgré le Brexit !

J’exhorte vivement tous les défenseurs de la langue française (en cc) à dénoncer et dans les médias et en haut lieu une telle ingérence étrangère sur le devenir de la langue du peuple de France et celui de toute la francophonie… et à empêcher à tout prix que pareille supercherie ne voie le jour à Villers-Cotterêts, ce qui n’aurait jamais pu se concrétiser sans l’active complicité de cette même DGLFLF.

Philippe Carron**

Membre du collectif OSEZ LE FRANCAIS

*camping-car en franglais

**d’une Suisse romande pareillement vassalisée linguistiquement

Copie à tous les responsables des partis politiques français représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, et à ceux qui n’y sont pas

Lettre courriel du Carrefour des Acteurs sociaux

Que le travail remarquable de Ch. Tremblay ait été ignoré lorsu’on parle de plurilinguisme peut relever d’une mémoire défaillante  (j’ai décidé malgré l’heure tardive de rester poli) mais écire  « Depuis lors, nos partenaires européens, avec l’appui de la Commission, ont décidé de se doter d’une infrastructure commune de référence visant notamment à contrer l’hégémonie des acteurs anglo-saxons de l’IA dans le domaine des technologies des langues »  est singulièrement agaçant car je me souviens d’avoir accompagné Gérard Pelletier, directeuir général du Datafranca (dont nous sommes les représentants en France) au siège de la DGLFLF pour rencontrer M. Th. Grouas afin de lui présenter le « lexique francophone de l’IA » . Rencontre et échanges de bonne compagnie sans aucun effet pratique  comme d’ailleurs les contacts ultérieurs avec la DGLFLF.

Or Datafranca [DataFranca] – comprendre vient de réaliser – outre un lexique français de l’intelligence artificielle – QUINZE conférences dans 4 universités ivoirienne et prépare des enseignements dirables dans le domaine de l’IA grâce à des coopérations québécoise, canadienne, etats-uniennes, ivoirienne, roulmaine mais rien de français !!!

Par ailleurs datafranca vient de passer une convention avec l’Agence Universitaire de la Francophonie dans le domaine de l’IA. mais cela a sans doute échappé aux promoteurs français de « Alliance européenne pour les technologies des langues »

Que cette alliance s’installe à VC est peut-être une bonne chose car lorsqu’on est dans la difficulté pour défendre pleinement son patrimoine culturel reste la solution de louer son patrimoine architectural et d’y sauver quelques meubles.

Il ne faudrait tout de même pas que ce château restauré à grand frais devienne une maison de passe.

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