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Lettre à Emmanuel Macron

Lettre du Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie au Président de la République

Extrait de la lettre : « Monsieur le Président, cette langue française coupée aux Jeux nous rappelle votre campagne de 2017 : les « helpers ; start-up nation », la conférence en seul anglais lors de votre présentation à Berlin, à l’Université Humboldt. Puis, au long de vos mandats, discours en anglais jusqu’en France, et tous vos « French Tech ; Choose France »…Jusqu’à la diffusion de votre jeu de mots « Once ippon a time…». »

À Monsieur Emmanuel Macron, Président de la République,

55, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008, Paris

Monsieur le Président de la République,

Le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF) constate que les Jeux Olympiques ont eu, sur la cause qu’il défend, deux effets révélateurs de votre « en même temps » :

Le premier effet est le triomphal succès des Jeux dans l’organisation, la sécurité, les performances des athlètes, notamment français battant tous records. Marseillaise, nos drapeaux, public français enthousiaste, fierté portée et criée par notre peuple. Monsieur le Président, nous vous en félicitons sincèrement. Vous avez adopté ces Jeux, puis suivi dans le détail leurs conception, préparation, déroulement. Vous les avez voulus vôtres : ils sont donc aussi votre succès.

Mais leur deuxième effet, sous-jacent, discret, largement occulté par les médias, s’avère hélas néfaste pour notre cause. Il semble que vous ayez voulu, bien au-delà de l’idéologie olympique, faire passer par ces Jeux, dans les cérémonies d’ouverture et de clôture, un message politique plus personnel, critiqué par ailleurs, qui nous paraît desservir la cause du français et de la Francophonie.

En ce qui concerne la langue française, votre gouvernement nous avait, en 2023, annoncé qu’il saisirait cette magnifique occasion de redonner au français sa première place à la fois de langue olympique et celle du pays hôte. Or, était en seul anglais tout ce qui était écrit et filmé par les caméras de télévision à l’intention de plus d’un milliard de téléspectateurs. En dépit des promesses reçues, et d’une résolution votée par l’Assemblée nationale. Dans le défilé des bateaux, les caméras n’ont pu filmer que le bâbord où les pancartes désignant les pays étaient en anglais…Plus grave : athlètes et spectateurs présents ou devant leur télévision, n’ont eu, de toutes les épreuves sportives, que des présentations et résultats écrits en anglais, sans français. Donc, pour le monde devant l’écran, peu de différence avec les JO antérieurs très anglicisés. Quant à l’oral, les œuvres chantées diffusées firent une bonne place à l’anglo-américain. Les commentateurs en français des épreuves ont dû nommer en anglais diverses disciplines modernes (« skateboard »…), alors que les commissions de terminologie animées par la DGLFLF avaient bien travaillé. Impossible de s’aider de la lecture de mots français puisque tout l’écrit était en seul anglais…Pourquoi les versions françaises produites n’ont-elles pas été mises à leur disposition avec prière de les utiliser ?

Monsieur le Président, cette langue française coupée aux Jeux nous rappelle votre campagne de 2017 : les « helpers ; start-up nation », la conférence en seul anglais lors de votre présentation à Berlin, à l’Université Humboldt. Puis, au long de vos mandats, discours en anglais jusqu’en France, et tous vos « French Tech ; Choose France »…Jusqu’à la diffusion de votre jeu de mots « Once ippon a time…». Un président français devait-il jouer les bardes médiévaux « grand-bretons » pour immortaliser en conte de fées l’ippon triomphal de Teddy le « Winner » ? : Cela nous rappelle surtout votre très grave refus de fait de saisir, au 1er semestre de 2022, l’occasion de votre tour de présidence du Conseil européen des chefs d’État pour lui faire rétablir la place reconnue au français et à l’allemand dans la législation de l’UE. Mme U. von der Leyen, l’avait bafouée, en 2020, post-Brexit, dans son coup État (1er sur 4 !), en déclarant l’anglais « langue commune » de la Commission. Votre Secrétaire d’État nous avait pourtant rassurés deux fois par écrit en 2020 et 2021. Donc : déjà désaveu, mépris, forfaiture, trahison, subis par nos associations, les traducteurs, votre administration même, et – surtout – par le français, la France, la Francophonie. Résultat : l’anglais règne en maître, dans les institutions de l’UE. Et Mme v.d. Leyen contestée vient d’être réélue à la Commission, sans opposition française…

Autre redoutable effet actuel de votre « en même temps » dans nos domaines : cette Cité internationale de la LF à Villers-Cotterêts. Vous avez adopté dès 2017 (merci !), l’ambitieux projet lancé en 2001 sur place par nos associations. Il est aujourd’hui le superbe élément positif, physique, de votre mantra dans ce domaine, censé compenser…tous les effets néfastes évoqués. Or, à l’instar des JO, la réussite physique bien tangible de la Cité s’accompagne d’un détournement de l’esprit d’origine. Conçu par nous comme un bel instrument (23 000 m2 utiles) de coopération internationale pour la mondiale Francophonie – ce mot ayant hélas été rayé de notre intitulé – le projet semble aujourd’hui destiné à rester le beau musée interactif de 2 000 m2, sorte de mausolée de la langue française. Mépris de fer, mépris flambard à l’égard de nos associations – d’ailleurs occultées dans votre discours d’inauguration – et surtout de la cause. La Commission européenne doit y installer l’Alliance pour les technologies des langues. Pouvons-nous encore espérer qu’elle n’aura pas, dans ce temple-mausolée du français, comme langue de travail (prescrite dans une offre publique d’emploi du directeur), le seul anglais ? … Pied-de-nez ?!

Monsieur le Président, tout cela est aussi votre « succès ». Ces faits et pratiques néfastes confortent en effet en Europe la voie royale de l’anglais pour porter un pouvoir euro-atlantique dont nos peuples ne sont pas tous friands…

Le Sommet de la Francophonie d’octobre 2024 entendra louanges et comptes rendus flatteurs sur ces JO et la Cité internationale, voilant les mauvaises nouvelles du français et de la Francophonie mondiale. En vue de ce Sommet, ALF travaille à des manifestations pacifiques, et le Haut Conseil à présenter – en contre-point positif ! – une autre politique d’État bien nécessaire à notre cause.

Veuillez, Monsieur le Président, recevoir l’expression de notre fervent espoir de retrouver bientôt à l’Élysée – par un nécessaire changement radical de votre « logiciel » ?? – un pouvoir suprême servant les intérêts fondamentaux du pays.

Le français et la Francophonie en sont : cela fut fort brillamment illustré depuis François 1er, jusque dans notre dernière grande époque 1958-74.

Pour le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie, son cofondateur Georges Gastaud, professeur de philosophie, Président d’un mouvement progressiste et de l’association C.O.U.R.R.I.E.L ; et son cofondateur et Secrétaire général Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur, cofondateur et président d’honneur d’Avenir de la Langue française (ALF).

Et les 51 autres signataires associatifs et personnels, dans le relevé ci-joint.

Note : Veuillez trouver en annexe la liste des 38 associations et 195 personnalités membres du HCILFF, avec les qualités des signataires ; et la note de présentation de ses chantiers.

 

À Monsieur Emmanuel Macron, (lettre de l’été 2022)

Président de la République

55, rue du Faubourg Saint-Honoré 75008, Paris

Monsieur le Président de la République

Le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF) déplore que votre premier quinquennat ait été marqué par une politique du français et de la Francophonie très éloignée dans les actes de l’annonce que vous en fîtes sous la Coupole le 20 mars 2018, lors de la journée mondiale de la Francophonie. Le Haut Conseil a vivement regretté, en particulier, que vous n’ayez pas tenu la promesse à lui transmise plusieurs fois par écrit par votre Secrétaire d’État Clément Beaune, alors chargé des Affaires européennes, d’utiliser votre semestre de présidence du Conseil européen pour rétablir à Bruxelles une situation « normale » – au moins pour la France et l’Allemagne – des langues de travail à la Commission européenne, au Parquet et à la Cour des Comptes. Ces trois institutions ont en effet, après le Brexit, pris de de leur propre chef une décision qui n’appartenait qu’au dit Conseil : promouvoir l’anglo-américain au rang de « langue commune », en fait de langue unique de travail. Coup d’État qui perdure contre le Conseil européen, contre l’Europe…

Décision illégitime, puisque l’Europe est diversité politique, surtout linguistique et culturelle. Décision illégale, violant les textes de base de l’Union : le traité de Rome de 1957, la Charte des Droits fondamentaux, et le Règlement n° 1 de 1958 sur les langues. Notre recours devant le Tribunal européen a été rejeté » en 2021.

Comme nous par notre Académie de la Carpette anglaise, nos partenaires associatifs allemands ont, par deux fois, condamné Mme Ursula von der Leyen « Sprachpanscher des Jahres » pour ce coup d’État.

Monsieur le Président, vous allez bientôt inaugurer solennellement à Villers-Cotterêts la Cité internationale de la Francophonie. C’était le projet, lancé du château en 2001 par deux de nos associations : ALF et FFI, dûment reconnaissantes au couple élyséen de l’avoir adopté dès 2017. Mais ce volet du « En même temps » n’équilibre pas le désastre du reste de la politique menée, décrit dans le communiqué de presse et les documents joints.

Le Haut Conseil international a donc tenu à vous rappeler, et à présenter au public, le dossier complet des voies et formules proposées depuis 2001 par les associations concernées pour faire de ce magnifique instrument qu’est la Cité bien plus qu’un simple musée : un foyer vivant de recherche, de formation, de rencontre, d’échanges – y compris avec les sociétés civiles – et de création pour la Francophonie mondiale, ce que vous pourriez confirmer avec force lors de l’inauguration prochaine.

Pour le Haut Conseil international de la Langue française et de la Francophonie (HCILFF), son cofondateur et Secrétaire général Albert Salon, docteur d’État ès lettres, ancien ambassadeur, cofondateur et président d’honneur d’Avenir de la Langue française (ALF).

 

Liste des associations et personnalités de la société civile approuvant la lettre ouverte au Président de la République

Associations approuvant la lettre ouverte au Président de la République :

  • Daniel Ancelet, vice-président de l’Académie de la Poésie française ;
  • Gérard Bissainthe, recteur et ministre Haïti, pt du FFI-Monde;
  • Catherine Distinguin, présidente d’Avenir de la Langue française (ALF) ;
  • Philippe Carron, président du collectif Langue française, Suisse romande ;
  • Pierre-Louis Douheret, Président de Justice pour la Langue française (JLF);
  • Serge Dubief, président de l’Entente-Île-de-France-Québec, d’ALF ;
  • Valérie Faisien, présidente du mouvement Dites-le en français;
  • Denys Ferrando-Durfort, président de Le Français en partage ;
  • Henri Fouquereau, SG du Forum pour la France ;
  • Georges Gastaud, président-fondateur de O.U.R.R.I.E.L; cofonda HCILFF ;
  • Alfred Mignot des Campani, directeur-fondateur de AfricaPresse ;
  • Daniel Miroux, (Nelle Calédonie), Présdt de l’Alliance Champlain à Nouméa ;
  • Jacques Myard, Pt de l’Acadé du Gaullisme, député hon. ; maire Maisons-Laffitte. ;
  • Sébastien Nantz, président du Rassemblement pour la France;
  • Jean-Paul Perreault, président d’Impératif français, au Québec;
  • Jean-Luc Pujo, président des Clubs Penser la France ;
  • Philippe Reynaud, prést : Défen. de la Langue fr. (DLF) en Pays de Savoie;
  • Jean-Marie Roussignol, prt Institut Coopérat. av. l’Europe orientale (ICEO) ;
  • Albert Salon, fondateur et SG du Haut Conseil (HCILFF) ; pt du FFI-France;
  • Ilyes Zouari, (fra-tunisien) présdt CERMF, mb. de Académie Carpette anglaise;
  • …/…

Personnalités hors associations :

  • Ivan Barko, (Australien), prof honor universités Australie : Études françaises ;
  • Alain Bentolila, universitaire linguiste ;
  • Lucien Berthet, SG DLF-Savoie;
  • Gérard Cartier, poète ;
  • Gérard Charpentier, architecte-archéologue ;
  • Alain Corvez, colonel d’armée (H) ;
  • Christian Darlot, chercheur ENST; livre « le français dans les sciences » ; mb ALF ;
  • Serge Duhamel, ancien Inspecteur général de l’Éducation nationale ;
  • Charles Durand, essayiste militant pour les sciences en français ;
  • Laure Fouré, haut fonctionnaire desFinances, conseillère jurid. d’associations HC;
  • Francis Gandon, doct d’État scien. du langage, prof. honor. 2 univ de Madagascar ;
  • Claude Gaucherand, contre-amiral (2S) de l’Aéronautique navale ;
  • Jean-Yves Gresser, mb de la Commission de Terminologie des Finances;
  • Helios Jaime, (Argentin), astrophysicien en France, épistémologue des sciences ;
  • Alain Layet, administrateur de l’AFRAV et d’Oser le français ;
  • Jeannie Longo, pluri-championne olympique et du monde en cyclisme ;
  • Jean-Pierre Luminet, astrophysicien, Observatoires de Paris et Marseille ;
  • Delphine-Élodie Mairiaux, cheffe d’entreprise engagée : Tyche Corp.;
  • Yves Mansuy, retraité de la Fonction publique, mb d’ALF;
  • Muriel Morin, ex présidte de l’ Informaticiens de LF (AILF) ; SGa d’ALF ;
  • Michel Mourlet, écrivain, auteur du « Discours de la langue » (1985) ;
  • Alain Naudet, ancien présdt du Cercle littéraire des Écrivains Cheminots (CLEC) ;
  • Jacques Nikonoff. haut fonctionnaire, économiste ;
  • André Pérois, anc.pdt Chambre Nationale Entreprises de Traduction ; ALF;
  • Christophe Réveillard, professeur de géostratégie à la Sorbonne ;
  • Jean-Marie Rouart, de l’Académie française, écrivain (« La Bataille » et alii) ;
  • Marc Rousset, économiste, essayiste ;
  • Ralf Stehly, prof. émérite Univ. de Strasbourg, histoire. des religions et islamologie ;
  • Françoise Tétu de Labsade, prof Uni Laval, fonda. « Année francoph.internatio. »;
  • Claude du Trémolet, général (2S), pt Amicale l’École militaire de Haute Montagne ;
  • Françoise Zemmal, documentaliste, chargée de mission au
  • …/…

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