Les témoignages de colère grondent contre les politiques Français et Européens sur le futur Centre de référence européen des technologies des langues
Le gouvernement français a besoin d’une bonne volée de bois vert ou encore d’une raclée :
Merci de faire part de vos commentaires aux adresses courriel figurant dans ce texte et en plus, à la suivante de la ministre de la Culture, Rachida Dati, à https://www.culture.gouv.fr/fr/Ecrire-a-la-Ministre. N’hésitez surtout pas pour en ajouter d’autres !
Après le texte suivant de M. Daniel De Poli, vous pourrez lire la lettre-courriel « officielle » écrasée et anglomane de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France, la DGLF.
M. Paul PETIT
Délégué général adjoint
Délégation générale à la langue française et aux langues de France
Ministère de la Culture
bruchet.josseline@wanadoo.fr
paul.de-sinety@culture.gouv.fr>
Monsieur,
J’ai bien reçu votre courriel envoyé hier (publié à la suite de ce courriel), et souhaitais réagir à certaines affirmations :
>La Cité internationale de la langue française à Villers-Cotterêts accueillera ce centre européen qui bénéficiera au plurilinguisme (et donc à la langue française) (…).
Cette affirmation est totalement fausse. En effet, en quoi un organisme où la langue de travail est la langue nationale du Royaume-Uni – État non membre de l’UE – pourrait-il apporter un quelconque bénéfice à la langue française ? C’est absurde, aberrant. D’autant plus qu’Ursula von der Leyen est farouchement opposée au plurilinguisme, et a évincé le français en tant que langue de travail de la Commission européenne, comme le montre le gazouillis suivant du journaliste Jean Quatremer :
Cette éviction s’est faite sans la moindre réaction des autorités françaises. De même, celles-ci ont également été silencieuses lorsque l’Allemand Klaus-Heiner Lehne a, lui aussi, évincé le français en tant que langue de travail à la Cour des comptes européenne, sise à Luxembourg, comme le montre l’autre gazouillis suivant du journaliste Jean Quatremer :
https://twitter.com/quatremer/status/1452542548652789762?lang=fr
Réunissant des experts non francophones au sein du jury européen, la procédure de recrutement du directeur du centre européen est imposée en anglais (…).
Elle est imposée en anglais car, comme d’habitude, les autorités françaises n’ont rien fait pour s’opposer à ce scandale. En effet, comment est-il possible qu’on choisisse pour langue de procédure de recrutement au sein d’un organisme de l’UE une langue qui n’est plus la langue nationale d’un seul pays de l’UE, et qui a, au sein de l’UE, un poids géopolitique dérisoire, avec moins de 1% locuteurs de langue maternelle ? On croit rêver devant une telle aberration. La langue de procédure de recrutement devrait bien évidemment être le français, et ceci pour tous les organismes dépendant d’institutions européennes. En effet, alors que l’anglais n’a plus aucune légitimité pour être une langue de travail, le français a, lui, toute légitimité pour être une langue de travail employée partout, dans la mesure où les trois capitales de l’Europe sont des villes francophones, et que la majorité des pays de l’UE (18 pays sur 27) fait partie de l’Organisation internationale de la Francophonie ou veut en faire partie. Voir la carte suivante :
https://www.francophonie.org/sites/default/files/2019-09/Carte_88%20etats%20et%20gvts%20OIF.pdf
>(…) mais la maîtrise de la langue française constitue un critère évident.
Mais à quoi va donc servir le français s’il n’est pas langue de travail ? À discuter avec la femme de ménage autour de la machine à café, ou à commander ses plats à la cantine ? C’est exactement ainsi que cela se passe à l’Agence bancaire européenne (ABE), sise à La Défense, où l’anglais – langue nationale d’un pays non membre de l’UE, je le répète – est la seule langue de travail, et le français totalement absent. Ainsi, le site internet de l’ABE, située à Paris, n’a aucune version en français :
On imagine aisément ce qu’il en sera à Villers-Cotterêts : le français sera quasiment absent, comme il l’est de tous les organismes dépendant de la Commission européenne.
>Le régime linguistique, inscrit au règlement intérieur du futur établissement, sera naturellement plurilingue.
Plurilingue, pourquoi pas ? Mais sans une langue – l’anglais – qu n’a plus aucune légitimité en tant que langue de travail au sein des institutions européennes. Si on voulait vraiment que l’UE cesse d’être vassalisée mentalement aux États-Unis d’Amérique (voir l’affaire scandaleuse Fiona Scott Morton de l’été 2023), la Commission européenne devrait reconnaître comme langues de travail les langues des trois principaux pays fondateurs de l’UE : le français, l’allemand et l’italien. On aurait ainsi une UE vraiment européenne, et non une organisation qui donne l’image ternie et déplorable d’une annexe des États-Unis d’Amérique.
>La DGLFLF veillera à l’application du cadre légal pour l’emploi du français dont elle garante.
Mais comment peut-on faire confiance à la DGLFLF alors que celle-ci ne fait même pas son travail de veille de la bonne application de la loi du 4 août 1994 (loi Toubon) ?
« 3.1. Rôle de la délégation générale à la langue française
La délégation générale à la langue française, qui a pour mission de coordonner et de promouvoir la politique en faveur de la langue française, est chargée de veiller à la bonne application de la loi du 4 août 1994. À ce titre, elle conduit les actions d’informations nécessaires pour faire respecter la législation par les milieux professionnels et les usagers. Lorsqu’elle est saisie de manquements à la loi, elle adresse des avertissements aux organismes concernés. »
Face à cette inaction scandaleuse, que pourrait donc faire la DGLFLF face au centre européen de Villers-Cotterêts qui ne travaillera qu’en anglais ? Fera-t-elle pression sur Ursula von der Leyen, alors même qu’Emmanuel Macron – prix 2022 de la carpette anglaise – ne le fait jamais, et se fiche complètement de la défense de la langue française ?
Encore une fois, le seul espoir qui reste est une action en justice afin que les employés français du centre européen de Villers-Cotterêts (et ceux de l’ABE) puissent travailler réellement en français, comme c’est le droit de tous les salariés français en France. Je n’imagine pas une seconde qu’il ne puisse exister aucune voie juridique afin de faire respecter ce droit. La société américaine GEMS a bien été condamnée en 2006 pour avoir fait travailler ses salariés français en anglais. Il serait donc tout à fait logique que la Commission européenne fût elle aussi condamnée pour utiliser les mêmes pratiques, d’autant plus que le français est théoriquement une langue de travail des institutions européennes.
En conclusion, toute cette affaire est profondément navrante, et montre une fois de plus, s’il en était encore besoin, que la France n’est plus qu’une simple colonie des États-Unis d’Amérique, comme l’a brillamment montré l’universitaire Charles-Xavier Durand dans son ouvrage intitulé « Une colonie ordinaire du XXIe siècle » :
Bien à vous,
Daniel De Poli
Post-scriptum : vous trouverez ci-dessous le lien de l’article du Figaro intitulé « Emmanuel Macron, élu pire défenseur de la langue française » :
Réponse écrasée et anglomane de la DGLF :