Matière à réflexion sur l’immigration francophone

Le Canada minorise, aplatit, écrase, arrache la francophonie canadienne par ses politiques et pratiques d’anglicisation systémique globale

Un article paru ce matin dans le Journal de Montréal porte à réflexion sur l’impact réel de l’immigration francophone au Canada. Si c’est vrai pour le Québec, peut-on s’imaginer la situation pour les Francophones hors-Québec?

Pas besoin d’être démographe chevronné avec doctorat en main pour comprendre les vrais enjeux de l’immigration francophone pour le Canada, à moyen et long termes.

Oui, bienvenue chaleureuse à l’immigration francophone mais il faut ouvrir les yeux pour réaliser que, fort malheureusement, ce ne pourra jamais devenir LE salut annoncé par le gouvernement fédéral et les éternels optimistes aux lunettes roses pour “sauver” la francophonie. À travers les siècles, les gouvernements à majorité anglophone, dont le fédéral, ont tout fait pour amoindrir la francophonie : refus de reconnaître ou carrément retrait des droits, politiques d’assimilation, déportation même. Et en certains endroits aujourd’hui, ça continue. Nous ne serions pas rendus à contempler le déclin inexorable de l’évolution linguistique de notre francophonie d’un recensement fédéral à l’autre. Dire que notre SEUL salut est l’immigration francophone tient d’un optimisme-mirage : trop peu, trop tard, hélas.

Pour chaque immigrant francophone, mille autres arriveront faire exploser les rangs de la majorité anglophone, réduisant de façon significative notre poids dans la grande balance socio-politique. En politique, le pourcentage démographique d’un groupe a beaucoup plus d’impact que son nombre sur les politiques à adopter par les gouvernements. L’histoire passée et actuelle le démontrent clairement.

En passant, certains d’entre vous m’avez signalé que le mot francophone lorsqu’utilisé comme nom ne prend pas une lettre majuscule. Je réponds que puisque nous sommes une nation, un peuple, nous méritons alors pleinement une majuscule comme pour tous les autres gentilés. Mon interprétation, mon choix. Majoritaire dans mon cœur, majoritaire dans ma tête, lettre “majeure” à mon identité.

Voici l’article :

«Ce n’est pas un gain»: Québec a tort de cibler uniquement l’immigration francophone, affirment les organismes de francisation

Le gouvernement Legault a tort de cibler uniquement l’immigration francophone, selon les organismes de francisation.

« Restreindre l’immigration à des gens qui viennent seulement de pays francophones, pour nous, ce n’est pas un gain pour le Québec », lance en entrevue Carlos Carmona, le coordonnateur du Regroupement des organismes de francisation du Québec.

Plus encore, le Québec devrait favoriser une immigration plus diversifiée et moins homogène en termes d’origines géographiques, selon l’organisation représentant une soixantaine de groupes à travers la province, qui était de passage mardi en commission parlementaire. Des consultations se tiennent actuellement au sujet de la planification des seuils d’immigration et du rehaussement de la part de l’immigration francophone.

« Notre expérience et notre intuition indiquent que le taux de rétention des immigrants non francophones est potentiellement supérieur à celui des immigrants francophones », plaide même le regroupement, dans son mémoire présenté à la ministre de l’Immigration, Christine Fréchette.

Carlos Carmona souligne que le Québec se priverait ainsi d’une immigration riche. « Moi, je viens du Chili, je viens de l’Amérique du Sud, si je devais immigrer aujourd’hui, je ne serais pas accepté ou j’aurais moins de chance d’être accepté parce que ma langue maternelle n’est pas le français ! » insiste-t-il.

Une autre langue à la maison

D’ailleurs, les organismes de francisation jugent « injuste » d’attribuer une part du déclin du français au Québec à l’immigration ou au fait que les nouveaux arrivants s’expriment dans une autre langue à la maison.

Le fait de parler une autre langue dans leur domicile témoigne plutôt de la diversité et de la richesse culturelle que les immigrants apportent au Québec, souligne le regroupement. « En arrivant au Québec, ils n’abandonnent pas leur langue et leur culture à la frontière », peut-on lire dans le document présenté aux élus.

Parler une autre langue à la maison ne signifie pas pour autant qu’ils n’utilisent pas la langue de Molière dans l’espace public.

« Moi, je suis un des plus ardents défenseurs du français au Québec et à la maison, je peux parler espagnol comme je peux parler français, illustre M. Carmona. C’est qu’on veut garder notre culture d’origine, tout en acceptant la nouvelle. »

Pénurie de profs et anglicisation

Comme le réseau scolaire, le ministère de l’Immigration est aux prises avec une pénurie d’enseignants, qui n’est pas sans conséquences sur la francisation des nouveaux arrivants. À l’heure actuelle, des groupes entiers d’immigrants ne peuvent entamer leur apprentissage de la langue, ce qui peut retarder leur intégration de plusieurs mois, selon le regroupement.

L’impact sur les nouveaux venus peut être « dramatique ». « Difficulté dans la recherche d’emploi, dans l’accès à des formations spécialisées, dans l’inscription scolaire pour leurs enfants, et le risque de s’angliciser », stipule le mémoire remis aux parlementaires.

Source : https://www.journaldemontreal.com/2023/09/27/selon-les-organismes-de-francisation—quebec-a-tort-de-cibler-uniquement-limmigration-francophone

Adresse utile : Regroupement des organismes de francisation du Québec à
coordination@rofq.org

Jean POIRIER Alfred Ontario

Ancien député franco-ontarien, vice-président, Assemblée législative de l’Ontario
Ancien Chargé de mission, région des Amériques, Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF)
Ancien membre, Bureau de direction, Assemblée parlementaire de la Francophonie, Paris, France
Ancien et premier président, Section du Parlement de l’Ontario, Assemblée parlementaire de la Francophonie
Ancien président, Assemblée de la francophonie de l’Ontario (anc. ACFO)
Diplômé, études en Environnement (B.E.S. 1972), University of Waterloo, Ontario

Commandeur, Ordre de la Pléiade, Assemblée parlementaire de la Francophonie
Officier, Ordre National du Mérite de France
Médaille d’honneur, Sénat de France
Membre, Ordre des Francophones d’Amérique
Prix Séraphin-Marion et Médaille Bene Merenti de Patria, Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
Prix Lyse-Daniels, Impératif français, Québec

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