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L’arrogance d’un autre Trudeau

 

LA POUTRE DANS VOTRE OEIL
Lettre de René Lévesque

200 personnes réclament l’abolition du poste de la québécophobe Amira Elghawaby

«Québécoises, Québécois, vous n’êtes plus un Peuple ni une Nation selon les amendements Trudeau-Chrétien de 1982… Nos droits linguistiques, culturels et civils, incluant les pouvoirs économiques, sont enfermés unilatéralement à double tour dans un coffre-fort juridique constitutionnel depuis 1982».- Me Jean Allaire. Document payé et autorisé par l’agent officiel adjoint André Ménard sur les conséquences du coup d’état du père de Justin Trudeau contre le Québec en 1982.

LETTRE À P.E. TRUDEAU – LA POUTRE DANS VOTRE OEIL

Samedi 12 décembre 1970

(Extrait de Chroniques de René Lévesque, Juin 1970- Septembre 1973. Édition Québec-Amérique

Mr Prime Minister

Ainsi donc, vous auriez aperçu du « racisme » dans le Parti Québécois. Vous l’auriez dit à la radio, jeudi soir. Vous ayant manqué en direct, je me fie au compte-rendu.

Le PQ n’est pas raciste dans l’ensemble, vous fait-on dire. Votre serviteur non plus. Merci du peu. Mais nous compterions un bon nombre de gens—vous auriez fortement insisté là-dessus—dont le nationalisme serait très à droite. Donc raciste, selon vous.

Entendons-nous sur les termes. Le racisme, c’est une attitude (qui, chez Hitler par exemple, peut devenir celle de tout un État) selon laquelle une race ou un peuple est supérieur aux autres. Cela mène aussi bien au mépris et à l’exploitation de l’autre—quand on a le dessus—qu’à la haine et à l’envie de tout casser—quand on a le dessous-.

Chez ceux des nôtres qu’on a trop (bavés) et dont le seuil de révolte est plus vite atteint que la moyenne, il peut en effet se trouver de ces racistes du dessous. J’en connais que vous, très personnellement, avez conduits là, à force de dédain et de morgue à leur endroit. À l’endroit de tout ce que le Québec français recèle d’aspiration à la dignité, à la libre disposition de lui-même, à l’épanouissement de dons qu’un statut collectif minoritaire et dépendant empêchera toujours.

Pourquoi? Par conservatisme d’abord, parce que vous n’êtes au fond qu’un pure administrateur de statu quo. Mais aussi, hélas, à cause de cette hargne viscérale que, depuis Duplessis et vos anciennes déceptions, vous ne cessez de manifester au nationalisme québécois—lequel, osiez-vous écrire en 1962, « croît à une énergie créatrice qui donnerait du génie à des gens qui n’en ont pas, et qui apporterait le courage et l’instruction à une nation indolente et ignorante.»

De tels propos, avec l’attitude qu’ils révèlent et que vous affichez constamment à l’égard du Québec français, c’est une véritable invitation au racisme des écœurés, des gens du dessous. Vous en avez créé plus que votre part. Et ce qui est terrible, c’est qu’intelligent comme vous l’êtes, on doit vous soupçonner de l’avoir fait exprès. Pour déconsidérer et affaiblir les forces d’émancipation qui, chez un petit peuple mal pris, ont à veiller sans cesse à l’équilibre et à la santé de leur action.

Mais vous aimez jouer avec le feu. Politicien de salon, un accident majeur vous a confié des leviers et une tribune dont vous abusez comme le meilleur des extrémistes. Pour le bon motif bien sûr.

Vous venez sur ce point de donner votre mesure en octobre et novembre. Le FLQ vous en a fourni l’occasion. Messieurs Cross et Laporte n’ont plus été pour vous que des pions sur l’échiquier où vous aperceviez dès lors la chance de mettre une bonne fois le Québec échec et mat.

La poutre dans votre œil

Vous n’avez pas réussi tout-à-fait, mais quel bon coup, n’est-ce pas? Le faible gouvernement québécois dans votre poche, « s’en remettant à Ottawa pour la solution d’un problème difficile », exactement ce que vous déploriez naguère. La majorité des gens transformés par vous, Bourassa, Marchand, Drapeau et Cie, conjointement avec le FLQ en un troupeau affolé, féroce, qui faisait de vous, bien plus lamentablement que sous Duplessis, le « Cheuf » incontestable. Comme vous étiez pourtant fort en fait, et de plus en plus, quels beaux appuis vous avez mobilisés contre toute critique! Les malades des bas-fonds. Les personnalités tordues que votre ouragan-maison a fait surgir comme des vers sous la pluie. Le dégoût de ces appels nocturnes : « Si tu parles contre Trudeau, c’est toi qui va y passer… » De ces torchons anonymes : « Keep it up and we’ll get you as we did in 1759, you bastard Frenchie! »

Du racisme, du vrai, du solidement nauséabond, vous Mr Prime Minister, vous en avez suscité là comme jamais je n’en avais senti. Des hommes comme David Lewis ont eu aussi à l’endurer, pour rester devant vous fidèles à leur conscience démocratique.

« Chaque matin pendant plusieurs jours, vient de raconter M. Lewis, j’ai été littéralement intimidé par le courrier que je recevais, certains correspondants, me sachant d’origine juive, m’abreuvaient d’injures…Ce qui est encore plus grave, c’est que la plupart des gens me crachant leur appui au gouvernement Trudeau, justifiaient cet appui en se fondant sur la nécessité de mater le Québec une fois pour toutes. »

Je crains que la crise d’octobre n’ait fait remonter à la surface de l’opinion canadienne anglaise les préjugés les plus venimeux à l’endroit du Québec et des Canadiens français.

Ça c’est du racisme. Le vôtre, car c’est vous qui l’avez réveillé, cautionné, porté par vos excès à ce sinistre point d’ébullition. Vous ne le saviez pas? J’en doute. Vous êtes d’une arrogance folle, mais pas si inconsciente que ça. Cette dégringolade derrière vous dans le grégaire et la « droite » haineuse et bouchée, vous l’avez vue et acceptée.

Du racisme, donc, et du totalitarisme bien larvé, c’est dans votre coin autrement plus que dans le nôtre qu’on en retrouve. Cessez de grossir hypocritement la paille qui est dans votre œil, inquiétez-vous plutôt de la grosse poutre que vous vous êtes vous-même fichée dans le vôtre!

René Lévesque

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«Une population dont le territoire est planifié par d’autres, aménagé par d’autres, géré par d’autres, exproprié par d’autres, et au profit des autres, est réduite à l’insignifiance.» -René Lévesque

Lorraine Dubé

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