Vous trouverez ci-dessous copie intégrale de la chronique de Thomas Mulcair parue ce matin dans le Journal de Montréal. Vous vous rappellerez que celui-ci est l’ancien chef du parti Néo-démocratique au niveau fédéral.
En le lisant, n’ai-je pas eu la surprise (additionnelle) d’apprendre que le programme du Collège Boréal visant à former en français des technicien.ne.s adjoints de vétérinaires a perdu son accréditation.
Ce programme, offert autrefois au Collège d’Alfred, est offert au campus d’Ottawa de La Cité et au campus de Sudbury du Collège Boréal. Incroyable de lire que l’association (ontarienne anglophone) de techniciens vétérinaires a décidé unilatéralement de retirer l’accréditation à ce programme en français. Voir le texte de Mulcair ci-dessous.
Intéressant d’apprendre cette nouvelle désastreuse visant l’Ontario français en lisant un site québécois de nouvelles!!! Heureusement!
Il semble qu’il n’y a pas de limites au saccage permis de l’Ontario français. Et ce parfois, en toute discrétion (lire hypocrisie), comme cette fois-ci.
C’est la danse du tango de la francophonie qui continue : quelques pas minimes en avant, beaucoup plus de reculons.
Dans son texte, M. Mulcair mentionne…“… dans la région qui compte le plus grand nombre de Franco-Ontariens”. Avec tout le respect que je porte à ma famille franco du Nord de l’Ontario, c’est plutôt ici dans l’Est où l’on retrouve le plus grand nombre de Francos en Ontario.
Voici le texte du Journal de Montréal : je me suis permis de souligner certains mots clés et de mettre d’autres en caractères gras.
Jean Poirier
SACCAGE DU FRANÇAIS EN ONTARIO :
QUE FERA JUSTIN?
Par THOMAS MULCAIR
Le gouvernement Trudeau a récemment publié sa politique linguistique. La ministre Mélanie Joly a promis que désormais leurs actions allaient tenir compte du fait incontournable que c’est le français qui est la langue minoritaire au Canada. Le gouvernement fédéral s’engageait à répondre présent pour défendre et promouvoir les institutions de la communauté francophone hors Québec.
Or, deux événements récents démontrent que les institutions d’éducation francophone postsecondaires sont en train d’être sabordées en Ontario. Si le gouvernement fédéral ne fait rien pour renverser la situation, l’ensemble de la francophonie canadienne saura que les belles promesses de monsieur Trudeau sur la protection du français étaient des paroles en l’air.
Le premier exemple concerne un tout petit programme offert en français par le Collège Boréal pour former des techniciens vétérinaires.
Le cours se donne à Sudbury et à Ottawa.
Il existe une association de techniciens vétérinaires qui a décidé que le seul programme donné en langue française va perdre son accréditation.
Sans accréditation de leur cours, les finissants auraient énormément de difficulté à se trouver un emploi dans leur domaine.
Si on regarde les peccadilles évoquées pour justifier cette perte de statut, c’est difficile de ne pas conclure que cette association vise à enrayer le seul cours en français, pour ne plus avoir à évaluer… un cours en français !
L’exemple le plus criant et le plus menaçant pour le fait français au Canada est la décision incompréhensible du gouvernement de Doug Ford de permettre la fermeture de douzaines de programmes et le licenciement d’une centaine de professeurs à l’Université Laurentienne de Sudbury.
Une faillite gouvernementale
Aussi ridicule que ça puisse paraître, les instances universitaires, dont de nombreux membres sont nommés par le gouvernement de l’Ontario, ont décidé (tenez-vous bien) d’avoir recours à la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (!) pour régler un problème budgétaire en éducation.
Après avoir essayé de saborder le projet d’université francophone pour l’Ontario, Doug Ford et ses ouailles vont maintenant assister au démantèlement des programmes universitaires en langue française dans la région qui compte le plus grand nombre de Franco-Ontariens.
Effet sur la collectivité francophone
L’élimination de programmes de deuxième et troisième cycles aura des conséquences néfastes pour les étudiants qui étaient en train de suivre leurs programmes.
À plus long terme, l’épée de Damoclès qui menace perpétuellement leurs institutions mine la capacité de cette large communauté francophone du nord de l’Ontario de retenir ses jeunes et de survivre.
Ce qui est vraiment ahurissant dans cette situation est le fait que les sommes en cause sont vraiment minimes. Disons que moins que 1 % de l’argent qui vient d’être garroché à Air Canada aurait largement suffi pour renflouer l’Université Laurentienne et assurer la pérennité de ses programmes en langue française.
Obligation d’agir
M. Trudeau a dû s’excuser auprès des Acadiens en mai 2007 pour avoir mis en doute la pertinence d’enseigner dans les deux langues.
Il a maintenant une occasion unique de vraiment corriger le tir et renverser l’historique des attaques de l’Ontario contre l’éducation francophone.
Le règlement 17 vient d’être réédité par Doug Ford contre les études universitaires de langue française en Ontario.
Les libéraux ont maintenant l’obligation de démontrer que leur récente reconnaissance du français comme la langue minoritaire du Canada est plus qu’une posture préélectorale.
Lien : https://www.journaldemontreal.com/2021/04/16/saccage-du-francais-en-ontario-que-fera-justin