Bonjour gens de CBC-French,
Raymond Lévesque est mort ce 15 Février.
Il a « choisi » ce quantième pour rejoindre le patriote Chevalier de Lorimier. Disparu ce jour même il y a 182 ans.
Sous le joug extrêmement violent, à l’époque, de l’Occupation britannique.
Autre temps ? Point sûr du tout je demeure.
Ce n’est pas chantant, certes.
Mais parlant, certainement.
Mais trêve de mots.
Je suis trop peiné, sur l’heure, pour jouer avec ou sur les mots.
Un détail. Seulement.
Mais qui en dit long sur ce qu’est devenue la SRC.
Dans un court reportage sur cette véritable icône de la Chanson québécoise (et, plus largement, française), au Téléjournal de Radio-Canada, ce soir dudit 15 en question (un reportage, qui plus est, « prêt » de longue date…), la journaliste, dont j’oublierai ici le nom par charité païenne (n’est pas Monique Giroux qui veut), nous informait (sic) que cette immortelle intitulée Bozo les culottes (en référence au Bozo de Félix [1946], mais aussi, en prolongement, aux Bozos de la rue Crescent, in Mount Real en 1959) date de 1963.
Erreur.
Point dramatique, j’en conviens. Mais erreur tout de même.
Si le FLQ a commencé cette année-là à s’amuser avec les boîtes aux lettre de la Canada Post, c’est à la faveur de l’année de l’Expo, comme le chantait joliment Beau Dommage quelques années plus tard, que Raymond nous proposait cette poignante « réflexion », alors que son homonyme René, dans la foulée, fondait – matrice du Parti Québécois, l’année suivante – le Mouvement Souveraineté-Association (MSA). Un vibrant « Vive le Québec libre ! » d’un certain Charles en arrière-fond (mais certainement pas en sourdine, n’est-ce pas).
Un Bozo langé dans cette sobriété, proverbiale chez l’auteur, dont pourraient s’inspirer les jeunes pousses de notre temps – moins inclinées, hormis rarissimes exceptions, pour le texte solide et la mélodie inspirée que par l’égo-portrait de leur nombril tatoué. Mais je m’égare. Déjà. Dans mes habits de vieux mon’oncle.
Car enfin, disais-je, Raymond Lévesque, c’est bien autre chose, aussi, que cette légendaire création, en 1956, de Quand les hommes vivront d’amour. Conçue simultanément, si on me permet l’anecdote, dans le même Paris où Jacques Brel, son ami et comparse dans l’adversité, qui n’en menait pas large non plus à l’époque, nous offrait une immortelle de même assonance : Quand on n’a que l’amour.
Les belligérants d’Algérie et les chars soviétiques, à Budapest, n’avaient qu’à bien se tenir ! Sans compter les forces franco-israélo-britanniques en Canal de Suez.
Foi de Point de mire au surplus ! Et René à sa barre (décidément, pour le coup, les évêques en ce temps laissaient «progres»sivement place aux Lévesque). Émission de télévision demeurée mémorable née le jour même, cet automne-là, des 28 ans du point de mire des présentes lignes.
Je m’en souviens fort bien.
C’était l’année de ma naissance…
Raymond, bientôt six pieds sous terre tu frèreras encore
Jean-Luc Gouin,
Québec, 15 Février 1839 et des poussières