On constate depuis quelques années que de plus en plus d’élèves de langue française ou de langue maternelle autre que l’anglais fréquentent gratuitement les cégeps anglais. Pourtant, l’histoire nous apprend que ces établissements ont été créés légalement pour répondre aux besoins de la minorité anglaise au Québec dans l’esprit de la constitution du Canada concernant les deux langues officielles. Les cégeps anglais existent donc expressément pour desservir les seuls anglophones. Leur financement actuel par l’État pour d’autres élèves est une violation flagrante de l’esprit de la loi.
En vertu de la législation existante, le français est la langue officielle au Québec. L’État fournit un régime d’éducation public général et gratuit dans la langue officielle, soit la langue française, à tous les citoyens, peu importe leur langue maternelle. Il se comporte alors comme tous les États. En outre, il assure aux anglophones un régime parallèle garanti (imposé ?) par une loi fédérale.
Il y a donc un double régime d’éducation au Québec, l’un pour la population en général et l’autre pour la minorité anglaise. L’État établit ses prévisions en conséquence pour assurer le bon fonctionnement des établissements d’enseignement dans ce double système. Les non-anglophones qui fréquentent le réseau de langue anglaise au lieu du régime général occupent alors les places prévues pour les anglophones dans leur réseau et ils privent en même temps le réseau public de la fréquentation prévue pour eux normalement.
L’idée pour un jeune de fréquenter un cégep anglais pour apprendre cette langue n’est pas folle à première vue. Mais en y pensant bien, il y a un prix à payer pour cette pratique. L’élève fait plus qu’apprendre l’anglais, il complète sa formation générale en apprenant les différents savoirs dans cette langue : philosophie, histoire, sciences, arts, littérature, etc. Il baigne dans une autre culture et sera porté naturellement à poursuivre sa formation spécialisée dans une université anglaise et à vivre en marge de la société francophone du Québec.
Si un non-anglophone tient à faire son cégep en anglais, libre à lui, mais qu’il le fasse dans un établissement qui peut le recevoir et qu’il en paie le prix. L’État n’a pas à être un partenaire financier dans ce cheminement personnel.
Il faut se rappeler que les cégeps de langue anglaise existent légalement pour accueillir des anglophones, point. Que l’État paie pour l’éducation de ces seuls élèves dans ces cégeps et qu’il mette fin immédiatement au régime actuel.
Voir les tableaux ci-dessous.
Robert Auclair
ASSOCIATION POUR LE SOUTIEN ET L’USAGE DE LA LANGUE FRANÇAISE
asulf@globetrotter.net
Adresses utiles pour commentaires :
Jean-François Roberge
Ministre de l’Éducation
ministre@education.gouv.qc.ca
Simon Jolin-Barrette
Ministre responsable de la Langue française
ministre@justice.gouv.qc.ca
Leader.SJB@assnat.qc.ca