Parallèlement, bien que la santé soit de compétence québécoise, François Legault et son gouvernement y vont de leurs contributions et de leurs efforts quotidiens diffusés, ici et ailleurs, par tous les médias pour angliciser le Québec et multiplier l’image qu’au Québec, il n’est pas nécessaire d’apprendre la langue commune d’usage « public », la langue nationale et la langue officielle !!!
Alors que de leur côté, Santé Canada, le gouvernent « fédéral » du Canada et son premier ministre Trudeau sont tenus à l’équité linguistique, ils adoptent néanmoins des comportements et des mesures suprémacistes qui menacent la vie, la santé et la sécurité des Québécois et des Canadiens français !
À utiliser abondamment – Adresses utiles :
Justin Trudeau, premier ministre du Canada, page pour commentaires : https://pm.gc.ca/fr/nous-joindre/contact
Mélanie Joly, ministre des Langues officielles : Melanie.Joly@parl.gc.ca
Jean-François Blanchet, chef du Bloc Québécois : Yves-Francois.Blanchet@parl.gc.ca
Jagmeet Singh, chef du Nouveau Parti démocratique : Jagmeet.Singh@parl.gc.ca
La COVID-19 mène à un «relâchement» des obligations linguistiques
PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE
Deux politologues reprochent à la ministre Mélanie Joly, responsable du dossier des langues officielles, mais aussi membre du comité du cabinet sur la COVID-19, d’avoir été « muette » sur certains des accrocs aux « normes » en matière de respect des lois sur le bilinguisme.
(Ottawa) La situation d’urgence dans laquelle la pandémie de la COVID-19 a plongé les gouvernements ne justifie pas des accrocs à l’obligation de fournir des services dans les deux langues officielles, plaident des experts. « Ça n’a pas de bon sens », convient la ministre Mélanie Joly.
Publié le 29 avril 2020 à 14h07Mis à jour à 16h31
MÉLANIE MARQUIS
LA PRESSE
« Depuis l’éclosion de la COVID-19, il y a eu un relâchement des obligations linguistiques de la part d’institutions publiques et de gouvernements dans diverses juridictions au Canada », écrivent les professeurs Stéphanie Chouinard et Martin Normand dans la Revue canadienne de science politique.
Or, il est « injustifié de la part des gouvernements de suspendre ou de brimer de tels services dans une situation d’urgence, pour des raisons de sécurité et de santé publique », arguent dans ce texte les deux politologues, ardents défenseurs de l’accès aux services dans les deux langues officielles.
Ils reprochent à la ministre Mélanie Joly, responsable du dossier des langues officielles, mais aussi membre du comité du cabinet sur la COVID-19, d’avoir été « muette » sur certains des accrocs aux « normes » en matière de respect des lois sur le bilinguisme.
Au cours des derniers jours, le ministère fédéral de la Santé a revendiqué deux infractions : il a autorisé une une exemption réglementaire sur l’étiquetage obligatoire bilingue de contenants de produits désinfectants et antiseptiques, puis pour les produits d’entretien.
Un accroc linguistique « provisoire » qui sera « appliqué uniquement pendant la pandémie », et que l’on justifie par la « demande sans précédent et le besoin urgent » de ces biens dans un contexte de crise sanitaire, a signifié Santé Canada.
« Ça n’a pas de bon sens », réagit Mélanie Joly
La ministre Joly est sortie du mutisme que les auteurs du texte lui reprochaient. « Ça n’a pas de bon sens. On doit faire mieux, et on cherche des solutions », a-t-elle lancé en entrevue avec La Presse, mercredi.
La veille, son patron, Justin Trudeau, avait cautionné la mesure « loin d’être idéale, ni pour l’identité de notre pays ni pour la sécurité de nos concitoyens ».
Mais « dans une situation extrême comme celle dans laquelle on est maintenant », il faut équilibrer « différentes vulnérabilités, et dans certaines situations, on est prêts à permettre un étiquetage unilingue », a-t-il argué en conférence de presse.
Cela place-t-il la ministre Joly en porte-à-faux avec son patron ? « C’est mon boulot d’être là pour protéger les droits linguistiques. On doit être en mesure de protéger les gens », a offert la députée montréalaise au téléphone.
Sans dire si elle pouvait s’engager à ce que de telles situations ne se reproduisent, Mélanie Joly a soutenu qu’elle tentait de « trouver des solutions créatives », car il y a beaucoup d’équipement qui arrive au Canada de l’étranger, et dont on a besoin pour combattre la propagation du virus.
Aux Communes, le député bloquiste Alain Therrien a soulevé l’enjeu au cours de la longue période de questions de 135 minutes, déplorant que la Loi sur les langues officielles « soit bafouée sur l’autel de la dignité des francophones du Canada» .
Le député néo-démocrate Alexandre Boulerice trouve aussi que « cela n’a aucun sens ».
« Il s’agit non seulement d’un mépris des francophones ainsi que des Acadiens et Acadiennes, mais d’un réel danger pour la santé publique ! Je m’explique mal comment Santé Canada peut justifier cette décision », a-t-il déclaré dans un courriel envoyé àLa Presse.
« Les commentaires du premier ministre à cet égard sont choquants. Une situation de crise n’est pas une justification pour suspendre les droits des francophones. Ottawa doit immédiatement corriger le tir et s’assurer que cela ne se reproduise plus », a ajouté M. Boulerice.
L’Ontario mauvais élève, le Québec bon élève
Dans leur texte, Stéphanie Chouinard et Martin Normand critiquent aussi la performance du gouvernement de l’Ontario. « Avant la troisième semaine d’avril, les séances d’information quotidiennes [sur la COVID-19) étaient en anglais seulement », remarquent-ils.
Le gouvernement québécois, à l’inverse, « brille en comparaison » à d’autres, car depuis le début de la crise, les conférences de presse du premier ministre François Legault se déroulent dans les deux langues officielles, même si « la Charte de la langue française ne l’y oblige pas », lit-on.