Gatineau, le 14 août 2017 – Le français ne cesse de reculer au Canada comme le confirment depuis leur existence les différents recensements fédéraux. Statistique Canada vient de nouveau de démontrer, à partir des plus récentes données du recensement 2016, le recul dramatique du français à tous les niveaux au Canada et au Québec. Le bilan est paniquant pour l’avenir!
Ces reculs confirment sans aucun doute l’échec des politiques linguistiques, culturelles et migratoires canadiennes ou la réussite de celles-ci si elles sont considérées sous l’angle des recommandations du « célèbre » rapport Durham! Tous les dix ans, le nombre de locuteurs ne connaissant que l’anglais augmente au Canada de plus de 2,6 millions et cela même au Québec. Pour sa part, le mythe du bilinguisme canadien ne sert qu’à camoufler la réalité, soit l’anglicisation des francophones et des Québécois.
Au lieu d’annoncer des mesures concrètes et fortes pour renverser cette lourde tendance structurelle et constante en faveur de la minorisation, de l’affaiblissement et de l’effacement constant de la francophonie et du Québec, le gouvernement fédéral maintient le cap. Pire, il se complaît dans cette situation. Son silence est un choix politique éloquent! Nous serions en droit d’entendre le premier ministre Trudeau dévoiler un programme de réparation historique, une série de mesures concrètes et la mise en place d’audiences publiques pour promouvoir le français, langue officielle canadienne, l’identité francophone et québécoise du Canada. Mais non, c’est le silence radio!
Plus tragiques encore sont les silences du premier ministre du seul État francophone en Amérique, Philippe Couillard, de son gouvernement et des conseils municipaux de deux principales agglomérations françaises du Québec fortement affectées par la défrancisation, Montréal et Gatineau! Dans les domaines relevant de leur compétence, ces gouvernements de proximité choisissent de se taire n’ayant toujours rien annoncé et préférant multiplier concrètement les pratiques d’anglicisation systématiques de leur fonctionnement. L’inconscience ou la léthargie semble régir leur ordre du jour.
Tout le monde se tait : l’Organisation internationale de la Francophonie, le gouvernement canadien, les gouvernements des provinces anglophones, le gouvernement du Québec, les maires des grandes villes québécoises…
Faudra-t-il attendre que la situation soit irréversible pour que les gouvernements « fassent même semblant » de s’en préoccuper?