Alors que Rona L’entrepôt diffuse lui-même, dans les médias, de vastes campagnes publicitaires, le propriétaire de la succursale gatinoise, M. Martin Lacasse, refuse de diffuser dans ses établissements les stations radiophoniques outaouaises pour « éviter les nombreux commerciaux qui polluent les stations radiophoniques »!
Il déclare aux citoyens qui se plaignent d’être agressés culturellement par les stations de langue anglaise diffusées dans ses établissements qu’il refuse « d’endosser sans réserve de syntoniser [sic] un poste francophone et, de surcroît, une station dite locale ».
Il préfère aux stations de la région les stations (de langue anglaise) de Bell ExpressVu!
Ci-dessous, la réponse d’un client mécontent, M. Guy Marcotte, à M. Lacasse de Rona L’entrepôt :
Cher Monsieur Lacasse,
Permettez-moi de vous exprimer ma grande déception suite à votre décision de maintenir la diffusion de la radio anglophone.
Votre argumentation m’étonne un peu, voici pourquoi:
D’entrée de jeu, je partage entièrement vos valeurs d’inclusion, de diversité, d’ouverture et de respect.
Or, lorsque vous diffusez une radio anglophone, vous vous tirez dans le pied. En effet, la très grande majorité des radios anglophones pratiquent l’exclusion et la fermeture, et n’ont que très peu de diversité puisqu’elles ne diffusent que de la musique anglophone.
En revanche, comme vous le mentionnez, les radios francophones locales (et presque toutes les radios francophones du Québec) diffusent de la musique dans les deux langues officielles. Sauf erreur, le pourcentage de musique francophone diffusée par nos postes francophones est d’environ 60% en français pour 40% en anglais. En matière d’inclusion, de diversité et d’ouverture d’esprit, et sachant que le Québec est composé de 85% de francophones et de 15% d’anglophones, avouez qu’il est difficile de faire mieux.
À la lumière de ces pourcentages et dans le contexte où vous diffusez en alternance un poste francophone et anglophone, nous nous retrouvons très largement en déficit culturel puisqu’après deux jours (une journée en anglais, une journée en français) il en résulte une diffusion de 70% de musique anglophone pour 30% de musique francophone pour une communauté à 85% francophone. Trouvez l’erreur!
Au chapitre de la publicité qui pollue les postes de radio, je dois avouer que je partage votre argument. Cependant, au niveau strictement affaires , il est surprenant qu’une entreprise comme la vôtre qui achète et diffuse de la publicité dans nos postes de radio soit réticente à syntoniser ces mêmes postes et ainsi prive sa clientèle de l’écoute de sa propre publicité le cas échéant. De plus, à ce que je sache, la publicité n’est pas l’apanage des radios francophones, les radios anglophones en diffusent également.
Ceci dit, si toutefois, votre niveau d’intolérance à la publicité qui est diffusée dans nos postes de radio est à un point tel qu’il est hors de question pour vous de syntoniser ces mêmes postes, permettez-moi de vous suggérer la piste de solution suivante. Il vous serait possible de diffuser dans vos magasins un choix de musique préenregistrée. Bien qu’il vous en coûterait quelques sous pour mettre en place cette solution, elle a l’avantage d’éliminer les radios anglophones ( qui vont à l’encontre de nos valeurs communes d’inclusion, de diversité et d’ouverture) et éliminer toute forme de publicité en accord avec votre réticence à ce sujet.
Si vous choisissez cette avenue, je vous suggère que le contenu musical soit composé de 60% de musique francophone et 40% de musique d’autres cultures. En plus d’être en accord avec nos valeurs communes d’inclusion, d’ouverture, de diversité et de respect, cette proportion 60%-40% nous permettra de démontrer notre attachement et notre fierté à notre culture francophone en terre d’Amérique.
Bien à vous,
Guy Marcotte
Gatineau
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