Lorsque le gouvernement du Québec, sous le couvert d’une fusion, a aboli en 2002 la Commission de protection de la langue française (CPLF) pour intégrer celle-ci à l’Office québécois de la langue française (OQLF), il savait ce qu’il faisait. Il voulait faire taire cette « police de la langue » pour ne plus déplaire aux médias anglophones et aux organismes de promotion de l’anglicisation du Québec. Par ailleurs, nulle surprise, les États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec présidés par Gérald Larose « recommandaient » déjà, en 2000, la fusion des organismes issus de la loi 101.
Une fois la CPLF disparue, ce n’était qu’une question de temps pour que, vu ses multiples missions de promotion de la langue française, l’OQLF vive mal ses nouvelles responsabilités de protection de celle-ci et cherche à s’en défaire. Très vite, sous la gouvernance de l’OQLF, le traitement des plaintes perd de son importance et se résume de plus en plus à l’envoi automatique de lettres standards insignifiantes sans numéro de dossier et sans signature pour accuser réception de la plainte. De leur côté, les plaignantes et plaignants sont de plus en plus nombreux à constater sur le terrain le peu de suivi accordé à leurs plaintes.
Pire, de moins en moins de dossiers sont transférés au Directeur des poursuites criminelles et pénales et les nombreuses entreprises délinquantes sont ainsi rarement mises à l’amende, alors que pourtant partout au Québec la société civile dénonce le recul du français et les nombreux cas d’agressions linguistiques. On aurait voulu décourager les plaintes et les plaignants qu’on n’aurait pas agi autrement.
La paranoïa gouvernementale, en réponse aux pressions des médias et groupuscules anglophones, ne s’arrête pas là. Il faut davantage faire taire celles et ceux qui réclament le respect de leurs droits linguistiques fondamentaux; il faut davantage décourager les plaintes.
Ainsi, dans la foulée du scandale orchestré du « pastagate » et des retombées de celui-ci qui a galvanisé les forces de la francophobie, du besoin de publicité sensationnelle pour certains restaurateurs et du désir de l’OQLF de poursuivre le démantèlement du mécanisme de plaintes, le gouvernement pousse plus loin son travail de sape du traitement des plaintes et par conséquent des droits linguistiques citoyens. Pour ce faire, il invente le système de « (dé)gradation des plaintes ».
Depuis l’implantation de ce « nouveau système de tri des plaintes », l’OQLF multiplie les accusés de réception insipides du genre : « nous vous informons que l’OQLF ne donnera pas suite à ce dossier » bien qu’il y ait « irrégularité » ou encore « l’Office ne vous communiquera pas les résultats de son intervention », etc. Alors qu’avant, les plaignants dénonçaient l’absence de suivi à leurs plaintes, dorénavant l’OQLF leur dira d’avance : qu’il n’y aura pas de suivi!
Puisqu’il est de plus en plus évident que l’OQLF est incapable de veiller adéquatement à la protection de la langue française et au respect de la Charte de la langue française et des droits linguistiques fondamentaux des Québécoises et des Québécois, il est donc de première importance, selon Impératif français, de rétablir un organisme autonome distinct ayant les ressources nécessaires qui aura comme responsabilité exclusive de le faire. D’ici là, l’OQLF pourrait, à tout le moins, nommer au traitement des plaintes une ou un gestionnaire qui au lieu de trouver des raisons de ne pas intervenir en trouverait pour faire respecter la Charte de la langue française, loi identitaire du Québec pluriel.
Adresses utiles :
Office québécois de la langue française
info@oqlf.gouv.qc.ca
Madame Diane De Courcy
Ministre responsable de la Charte de la langue française
cabinet@micc.gouv.qc.ca
Source :
Jean-Paul Perreault
Président
Mouvement Impératif français
Nous avons besoin de vous
Contribuez à Impératif français en faisant un don ou en devenant membre !