Extrait de http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/archives/2012/03/20120329-041336.html
MONTRÉAL – Le nouveau grand patron par intérim de SNC-Lavalin, Ian A. Bourne, a une connaissance trop approximative du français pour accorder une entrevue dans cette langue. Il est incapable de communiquer en français avec les employés de la compagnie sur une base régulière.
C’est ce qu’a admis la porte-parole de SNC-Lavalin, Leslie Quinton, en réponse à une question de la chaine Argent. « M. Bourne a une connaissance de base du français, mais n’est pas en mesure de donner des entrevues dans cette langue », a-t-elle écrit par courriel.
Selon elle, M. Bourne « a été désigné comme chef de la direction de manière intérimaire avant tout pour ses compétences notamment au plan de la gouvernance et pour sa capacité à assurer la transition vers le prochain chef de la direction ».
Plus tôt en après-midi, Mme Quinton avait reconnu de manière plus évasive le niveau de français plutôt incertain du nouveau grand patron.
« M. Bourne s’est déjà adressé aux employés dans les deux langues officielles, et nous sommes confiants que ses aptitudes en matière de communication répondront aux besoins liés à ses tâches en tant que chef de la direction par intérim », avait-elle dit.
Ce genre de raisonnement fait bondir Jean-Paul Perreault, d’Impératif français.
Indignation
M. Perreault s’indigne que la connaissance du français ne soit pas davantage considérée lorsqu’on cherche à remplacer un dirigeant.
« C’est comme avec l’entraîneur-chef du Canadien de Montréal, Randy Cunneyworth. On ne semble pas comprendre que même un PDG par intérim doit savoir bien s’exprimer en français au Québec. C’est un incontournable », a-t-il dit.
M. Perreault souligne que Gwyn Morgan, le président du conseil d’administration de SNC-Lavalin, ignore aussi la langue de Molière, une situation qu’il juge inacceptable. « On dirait que le modus operandi, de plus en plus, c’est de nommer des unilingues à des postes importants, de laisser venir les coups, et ensuite de dire que la personne prendra des cours de français », a-t-il lâché.
M. Perreault parle d’une brèche en ce qui a trait à la place du français à la direction de grandes entreprises québécoises. « C’est en train de devenir un trou béant », a-t-il dit, citant les cas de la Caisse de dépôt et de la Banque Nationale, ainsi que des HEC de Montréal qui offre un MBA intégralement en anglais.
« SNC-Lavalin fait 55 % de son chiffre d’affaires au Canada. C’est important que le grand patron sache le français », a dit pour sa part Michel Nadeau, président de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques.
Un coup d’œil sur la composition du conseil d’administration de l’entreprise montre d’ailleurs qu’au moins six administrateurs sur 12 ne résident pas au Québec.
Adresse utile : http://www.snclavalin.com/contact.php?lang=fr