Extrait de www.journallarevue.com :
Les trois cinémas principaux de la région (de Gatineau) présentent tous des films en version originale anglaise (VOA). Réalité propre à une région frontalière ou question de goût?
Outre le Cinéma Aylmer et ses quatre salles réservées surtout aux VOA, le StarCité du secteur de Hull demeure le « grand champion » présentement avec seulement 5 films doublés en français ou en VOF sur 16 salles. Il offre aussi des sous-titres français sur un long-métrage. StarCité appartient à Cineplex, la plus grosse compagnie canadienne du genre.
Si plusieurs cinéphiles préfèrent la version originale, peu importe la langue, le phénomène pris à grande échelle paraît mal dans une ville québécoise comme Gatineau, d’après le président du mouvement Impératif français, Jean-Paul Perreault.
«Impératif français a remis son Prix Citron trois fois au StarCité rappelle M. Perreault. Il n’a pas de volonté de changer, il a décidé de nous imposer une culture qui n’est pas la nôtre.»
«Pourtant, à Montréal, dans la majorité des cas, quand il y a un film en version anglaise, il y a une version française. Mais ici, les propriétaires ont décidé de traiter le territoire de Gatineau comme un marché ontarien. Ils nous obligent à voir des versions anglaises parce qu’eux préfèrent cela», ajoute M. Perreault.
Le Cinéma 9 du secteur de Gatineau, propriété du fondateur du Festival du film de l’Outaouais, Didier Farré, présente aussi plus de films en langue originale anglaise qu’avant, même en langue étrangère lors de projections de films de répertoire. Mais les longs-métrages en version anglaise demeurent surtout des « blockbusters », pour une raison évidente. Au moment d’écrire ces lignes, les trois films en VOA (007 – Skyfall, Twilight et Flight ) risquent de générer des millions à travers le monde.
«La clientèle doit réclamer davantage de films en français, mais il est certain que l’anglicisation et l’américanisation de la culture n’aident pas. Or, on sait aussi qu’avec l’offre et la demande, les propriétaires ont une responsabilité. Mais il y a une grande déficience présentement et du côté du StarCité, c’est de la délinquance», martèle Jean-Paul Perreault, sous-entendant que la logique des bénéfices prévaut. (…)