Le tournoi de tennis féminin 2012 (du 15 au 23 septembre) de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) s’appelle désormais « Lady’s open » (voir ci-dessous). Sans doute pour bien souligner le caractère international de cette compétition, le montant des prix offerts aux joueuses est exprimé en dollars (on notera, à ce propos, qu’il n’est plus guère d’évènement, sportif ou autre, tenu ici ou là, qui ne se prétende de dimension internationale).
Les 22 et 23 septembre se tenait également à Rennes ce qui était il y a quelques années encore un meeting aérien, qualifié depuis quelques années, comme je l’ai déjà fait savoir dans un courriel du 20 septembre 2007, de « Rennes Airshow » (voir également ci-dessous).
Ces deux exemples de parfaite actualité, parmi une foule d’autres, montrent bien que la langue française est désormais considérée comme totalement impropre à dénommer une manifestation quelconque (le fait qu’elle soit pourtant très généralement « parrainée » par diverses administrations publiques n’y change strictement rien). Comme les gens de publicité et de communication en général, les organisateurs d’évènements disent oeuvrer pour le bilinguisme, symbole, à leurs yeux, de « modernisme » et d' »ouverture au monde« .
C’est inexact. Ils ne traitent nullement les deux langues sur un pied d’égalité. Leur préférence va systématiquement, invariablement à l’anglais. Preuve en est que s’ils éliminent méthodiquement les mots français au profit de mots anglais, ils ne font jamais le chemin inverse. Le mouvement est toujours irréversible. En réalité, ce n’est pas pour le bilinguisme qu’ils militent, mais pour l’anglicisation. Ce n’est pas du tout la même chose !
Jean-Pierre Busnel