Marc Favre d’Échallens – Tribune | Lundi 14 Novembre 2011
Lors de la commémoration du 11 novembre 1918, le général français Christian Baptiste ait préconisé l’anglais comme langue de communication entre Français et Allemands. Ce qui n’a pas plu à Marc Favre d’Échallens, secrétaire de l’académie de la Carpette anglaise et administrateur de Défense de la langue française
(Wikimedia – Wox-globe-trotter)
Tranquille comme Baptiste !
Vendredi 11 novembre 2011, l ‘émission « C dans l’air » d’Yves Calvi sur France 5 a eu, à l’occasion de la commémoration du 11 novembre 1918, pour thème : « Ces guerres qui ont forgé l’Europe. »
À la fin de l’émission, Yves Calvi, avec justesse, relève, au-delà des beaux discours, l’échec de la coopération franco-allemande notamment dans l’enseignement de l’allemand en France et du français en Allemagne. Sur cette intervention, le général Christian Baptiste intervient et indique : « Si vous voulez converser avec un Allemand, vous conversez en anglais et vous n’aurez pas de problèmes ».
Ce général n’est pas un intervenant ordinaire, en ce 11 Novembre, il est porte-parole adjoint du ministère de la Défense et également délégué adjoint à la Délégation à l’information et à la communication de la Défense. Ainsi, un général de l’Armée française portant la parole officielle préconise l’utilisation de l’anglais comme langue de communication en Europe.
Il est loin de temps où Péguy, mort au combat en septembre 1914, écrivait dans L’Argent « Que la Sorbonne le veuille ou non, c’est le soldat français qui lui mesure la terre. C’est le soldat français et c’est le canon de 75 et c’est la force temporelle qui ont jalonné, qui ont mesuré, qui mesurent à chaque instant la quantité de terre où l’on parle français. »
Ainsi, en 2011, quand la Grande Muette s’exprime, elle souhaite aux Français – tranquille comme Baptiste… – un avenir en anglais ; après l’armée coloniale, voilà l’armée colonisée et fière de l’être. La langue, c’est l’âme d’un peuple. « Quand un peuple n’ose plus défendre sa langue, il est mûr pour l’esclavage » écrivait jadis Rémy de Gourmont, c’est encore vrai en 2011.
Une question à nos généraux ; pourquoi et pour qui combattons-nous aujourd’hui ?