Alain Lavallée – Longueuil 17 juillet 2010
Dans Le Devoir du 8 juillet dernier, Dominique Goulet, du Festival d’été de Québec, nous présente le scénario de «l’anglobalisation planétaire». La «chanson française [aurait] peu d’avenir», «ici ou en France, les jeunes […] chantent en anglais». Il ne s’agit là, bien entendu, que d’une des multiples versions d’un credo qui nous est prêché sans relâche: l’anglais, langue d’Internet et du cyberespace, langue de l’avenir, langue des expressions culturelles…
Avant tout, soulignons qu’affirmer qu’«ici ou en France, les jeunes, peu importe le style musical choisi, chantent en anglais» est bien entendu réducteur et faux. Yann Perreau, Coeur de pirate et des centaines d’autres jeunes Québécois en font quotidiennement la preuve.
Signalons aussi que cette formulation contient la forme d’un cercle vicieux, d’une «prophétie autoréalisatrice». Si cette affirmation venait à être perçue par l’opinion publique, et par les jeunes en particulier, comme étant une «vérité inéluctable», que celle-ci soit vraie ou fausse n’aurait que peu d’importance. Sa répétition finirait par orienter le choix des jeunes artistes auteurs et interprètes et, en conséquence, par la réaliser tôt ou tard. (…)
Depuis 2007 en particulier, la communauté internationale réalise qu’écologiquement, il n’est pas prudent de mettre en avant un scénario visant à «formater» les esprits dans une même langue minimaliste. Il est urgent d’oeuvrer à préserver les diverses manières de connaître et de penser le monde afin de préserver la créativité, la diversité.
Pour la suite : http://www.ledevoir.com/culture/musique/292730/la-chanson-au-quebec-voies-multiples-vers-l-international-et-l-universel