‘Langue de la République’ (art. II de la Constitution), le français est une condition du vivre-ensemble national et républicain, et, selon les sondages récents, il est pour 80% de nos concitoyens un des principaux piliers de ‘l’identité nationale’. Or, le français est aussi gravement menacé chez nous qu ‘au Québec, en Afrique francophone, en Wallonie ou en Suisse romande. Il l’est moins par l’air du temps que par une politique linguistique menée surtout par de grandes entreprises françaises avec l’appui de milieux politiques, certes européens et transatlantiques, mais d’abord hexagonaux.
Après Michel Serres, observant qu »il y a plus de mots anglais sur les murs de Paris qu’il n’y avait de mots allemands sous l’Occupation’, le linguiste Claude Hagège classe le français parmi les langues menacées dans son Dictionnaire amoureux des langues. L’heure est donc venue d’appeler tous les citoyens à la résistance linguistique.
Nos associations en appelent au peuple français et à tous les francophones du monde, à tous ceux qui savent ce que la liberté, l’égalité, la fraternité, mais aussi la littérature, la philosophie, le droit et les sciences doivent à la langue des Molière, Césaire, Verhaeren et Senghor.