CHANTER EN ANGLAIS

Au lendemain d’une véritable chasse aux sorcières médiatique menée contre ceux qui ont « osé » soulever un questionnement sur la pertinence de programmer un spectacle tout en anglais comme événement phare des fêtes du 400e de Québec, j’ai été estomaqué d’entendre la présentation d’un reportage au Téléjournal (le topo est présenté environ au métrage 42:20) du soir à Radio-Canada, dans lequel on faisait, sans broncher et sans gêne, l’apologie du virage de la chanson québécoise vers l’unilinguisme anglais.

La présentatrice Geneviève Asselin soulignait en introduction du topo qu’il y a à peine une dizaine d’années, peu d’artistes québécois avaient suffisamment d’audace pour chanter en anglais, mais que les choses avaient maintenant beaucoup changé (sous-entendu « heureusement »)… Le reportage était un éloge mur à mur de ceux de nos artistes qui ont «compris » et qui chantent dorénavant en anglais. Le journaliste soulignait avec fierté qu’en 2008, au palmarès des ventes de disques d’artistes québécois, on comptait maintenant 3 places sur 10 occupées par des disques unilingues anglais!!! Il remerciait d’ailleurs à cet égard Gregory Charles, qui a ouvert la voie à cette nouvelle tendance en réussissant le premier l’exploit de remporter, l’an dernier, le titre de disque québécois le plus vendu avec un CD entièrement en anglais…

Et il faudrait écouter de tels propos de colonisés sans broncher, de peur de se faire rabrouer par l’omniprésente censure implicite des médias? Eh bien non! Je crois qu’il faut au contraire dénoncer cette dérive idéologique orchestrée et crier haut et fort que « Le roi est tout nu »!

Robert Morin
Saint-Jean-de-Matha

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