SOMMET DE MONTEBELLO

Le Canada et le Projet d’Union Nord-Américaine (Sommet de Montebello, 20-21 août)

par Rodrigue Tremblay

« Une entente [avec les États-Unis] afin d’harmoniser les règles du commerce, de la sécurité ou de la défense, obligerait, en bout de ligne, le Canada et le Mexique à … céder aux États-Unis le pouvoir réel sur le commerce international, l’investissement international, la réglementation environnementale, l’immigration, et, en grande partie, sur la politique étrangère, et même sur les politiques fiscales et monétaires. » Roy McLaren, ex-ministre libéral fédéral

Attendez vous à une réaction fort négative de la part de la population canadienne, mais aussi de la part des Américains et des Mexicains, quand ils apprendront dans le détail ce que le trio de Bush-Calderon-Harper a concocté ces dernières années, dans le plus grand secret et en l’absence d’aucun débat public.

En effet, les trois gouvernements relativement impopulaires qui trônent présentement à Washington, Ottawa et Mexico, se sont associés à de très grandes compagnies, la plupart américaines, afin d’établir les bases d’une future Union Nord Américaine (UNA), aussi appelée le projet pour une « Intégration Profonde ». Il s’agirait d’une nouvelle alliance de type permanent à l’intérieur de laquelle les Américains auraient de facto une influence prépondérante. Elle obligerait le Canada et le Mexique à harmoniser de nombreuses lois et règlements en fonction des intérêts du monde du « Big Business » et de ceux des administrations américaines avant tout préoccupées par leurs ambitions impériales et non-démocratiques à travers le monde.

Il va de soi qu’un tel plan d’intégration continentale poussée, tant au plan économique que politique, s’éloigne considérablement de l’idée originale d’échanges équitables et libres, pour les biens et les services, grâce à l’abolition des barrières tarifaires et non-tarifaires entre les pays de l’hémisphère. Cette idée a d’abord pris forme avec l’Accord de libre-échange (ALÉ) de 1988, entre le Canada et les États-Unis. Par la suite, en 1994, le Canada dut accepter que le Mexique se joigne à l’Accord de libre échange nord-américain (ALÉNA), l’obligeant aussi à faire des concessions substantielles quant à l’application de la Loi sur Investissement Canada, laquelle régit les prises de contrôle étrangères de compagnies canadiennes, en plus de garantir aux États-Unis un accès privilégié aux ressources énergétiques canadiennes. Tout cela aurait dû suffire à ouvrir le marché américain aux entreprises canadiennes. Il semble, cependant, que ce ne soit point le cas. Les grandes sociétés et le gouvernement américain veulent se servir du prétexte de la lutte au terrorisme pour aller beaucoup plus loin et extraire encore plus de concessions de la part du Canada.

Pour plus de renseignements : http://www.thenewamericanempire.com/tremblay=1072b

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