Les mots anglais apparaissent désormais de plus en plus fréquemment, partout, et d’abord sur les supports à vocation commerciale, y compris, même, sur les étiquettes des bouteilles de vin (voir image). C’est le cas pour une production viticole de la Loire dont une cuvée dite "Ker Causette" fera l’objet d’une manifestation de "présentation et dégustation", dans quelques jours à la Baule (où, décidément, on aime beaucoup l’anglais).
"Ultimate vintage 2006" ! Voilà sans doute, aux yeux des commerciaux, une appellation moderne, prestigieuse, puisqu’elle n’est pas en français, dont ils attendent qu’elle leur ouvre les portes du marché mondial. Les traditionnelles étiquettes en français auraient-elles en quoi que ce soit porté atteinte à la réputation des grands vins français dans le monde ? Évidemment pas. Bien au contraire, même.
Le temps n’est pas loin, décidément, où une grande majorité de Français devra se munir d’un dictionnaire pour aller faire ses achats en France. Comme le disait récemment l’illustre linguiste Claude Hagège, peu avant la (calamiteuse) ratification (en première lecture) par l’Assemblée nationale, fin Septembre, du Protocole de Londres sur les brevets : "Désormais, la France est en train de devenir un pays dans lequel on est prêt à vendre sa langue."
Jean-Pierre Busnel, jpabusnel@wanadoo.fr