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PROCÈS DU MAIRE DE TOKYO

NDLR – Lire sur le même sujet :

MAIRE DE TOKYO

Chère sympathisante, cher sympathisant,

Ce courriel est destiné à vous donner les dernières informations concernant
notre procès qui comme vous le savez déjà a commencé le 13 juillet 2005.

En fin d’année dernière, nous étions en droit de croire que la sentence
allait être rendue quand un volte-face des avocats de l’accusé a totalement
modifié le déroulement du procès.

Durant presque un an et demi, les audiences au tribunal municipal de Tokyo se
sont succédé au rythme de, une toutes les six semaines environ. De nombreux
plaignants, moi y compris, avons déposé à la barre et les juges se sont toujours
montrés très attentifs à nos déclarations. Lors de la deuxième audience, le juge
principal a demandé aux avocats de M. Ishihara si sa déclaration concernant le
caractère inapte de la langue française pour le calcul, et sa disqualification
sur le plan international avait été faite à titre personnel ou en tant que maire
de Tokyo. Les avocats ont demandé un délai de réponse et ont affirmé lors de la
troisième séance, que les propos de M. Ishihara n’avaient aucun rapport avec la
mairie de Tokyo et que seule la responsabilité individuelle de ce dernier était
engagée. Cela nous a pleinement satisfaisaits car nous ne voulions en aucun cas
que le contribuable soit amené à payer – en cas de perte de l’accusé – quoi que
ce soit à cause des déclarations ineptes du maire de Tokyo.

C’est donc dans cette optique que nous avons poursuivi ce procès qui était en
fin d’année dernière, et selon nos avocats, prêt à se terminer lorsque tout à
coup, les avocats de M. Ishihara – au nombre de trois -, ont déclaré de but en
blanc lors de la huitième audience que finalement et après mûre réflexion, les
propos tenus par M. Ishihara l’avaient été en tant que maire de Tokyo et dans
l’exercice de ses fonctions. Le juge principal visiblement abasourdi a rappelé
aux avocats de M. Ishihara qu’il leur avait explicitement demandé d’être clairs
sur ce point afin d’éviter une ~erreur d’accusé~, mais cette remontrance est
restée sans réponse et les avocats de la partie adverse ont simplement dit que
leur décison était maintenant arrêtée – après un an et demi de procès – et que
c’était bien le maire de Tokyo et à titre public qui avait fait cette
déclaration sur la langue française. Vous imaginez sans peine notre désarroi
devant une telle attitude et devant un tel manque de responsabilité. Le juge
principal nous a demandé si nous souhaitions rejeter la demande des avocats de
M. Ishihara et nous avons bien sûr demandé un délai de réponse. Après
concertation entre plaignants et avocats, nous avons décidé de poursuivre le
procès actuel contre M. Ishihara en tant qu’individu et d’intenter un nouveau
procès cette fois-ci contre la mairie de Tokyo. La plainte sera déposée courant
mars 2007. Nous n’avons pas voulu courir le risque de voir mettre en péril tout
ce qui avait été fait jusqu’à présent à cause d’une ~erreur d’accusé~.

Même si nos avocats n’ont pas souhaité dire officiellement que ce volte-face
de la défense de M. Ishihara était lié aux prochaines élections pour la mairie
de Tokyo, nous pensons tous en aparté que M. Ishihara n’a pas voulu prendre le
risque de se voir perdre un procès qui – si exploité par les media – aurait
peut-être pu nuire à sa campagne, ce dernier briguant un troisième mandat. Quoi
qu’il en soit, c’est dorénavant une institution publique, la mairie de Tokyo, et
par l’intermédiaire de son maire qui a, fin 2004, officiellement insulté et sali
la langue française, la France et les francophones.

Voilà donc où nous en sommes actuellement dans le déroulement de notre
procès. Comme vous pouvez le constater, ce n’est pas une sinécure. Mais sûrs de
notre bon droit, c’est avec confiance et détermination que nous continuerons ce
combat pour la défense de notre patrimoine linguistique.

Quant à moi, j’ai d’ores et déjà informé notre représentation diplomatique à
Tokyo et sollicité un entretien avec notre Ambassadeur, Monsieur Gildas Le
Lidec. A défaut de rencontrer l’ambassadeur, on m’a proposé de discuter avec M.
Penot, Ministre-Conseiller que j’ai rencontré le lundi 19 février. Cet entretien
m’a confirmé une fois de plus que l’ambassade ne souhaitait pas ce saisir du
dossier et on m’a fait savoir également que le rôle de notre représentation
diplomatique n’était pas de polémiquer. Il m’a été dit en outre que la mairie de
Tokyo et son maire M. Ishihara étaient des partenaires privilégiés de la France
et qu’à ce titre l’ambassade ne pouvait pas se permettre de critiquer
ouvertement les propos insultants de M. Ishihara.

Quant aux plaignants japonais, plus actifs que jamais, ils continuent à se
mobiliser pour voir le nombre de leurs sympathisants augmenter. A ce jour Une
trentaine de nouveaux plaignants japonais se sont décidés à rejoindre notre
mouvement. Parmi eux, des résidents en France, au Québec et en
Nouvelle-Calédonie.

A l’instar des ces nouveaux plaignants, nous vous invitons à rejoindre nos
rangs et à prendre une part active dans ce nouveau procès en devenant vous-même
plaignant et en nous aidant ainsi à défendre avec détermination notre patrimoine
linguistique.

Vous voilà désormais, chère sympathisante, cher sympathisant, informé des
derniers rebondissements de notre combat pour la défense de notre langue, et
nous espérons pouvoir compter cette fois encore sur votre soutien, et cela
quelle que soit la façon dont il se manifestera.

Très cordialement.

Le responsable du MOUVEMENT DE PROTESTATION CONTRE LES PROPOS DU MAIRE DE
TOKYO CONCERNANT LA LANGUE FRANçAISE

Malik Berkane

http://www7a.biglobe.ne.jp/~mcpmt

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