Les auteurs : Ernest Bourgault et Gilberte Châtelain sont tous deux nés en Saskatchewan. Issus de famille d’expression française ils ont milité avec acharnement pour le droit à l’enseignement du français dans leur communauté. Ce récit trace les embûches auxquels ils ont été confrontés.
Je me souviens maintenant la belle visite passée chez les Paquette. Alors retraité et modeste rentier, Georges Paquette a fait carrière comme barbier au parlement provincial de Régina. Pendant quatre décennies, il a joué dans la barbe, la moustache et les cheveux des élus de l’Assemblée législative de la Saskatchewan. Ce barbier canadien-français était, avec raison fier et heureux d’avoir fait carrière avec les élus de tout poil, pendant une dizaine de mandats électoraux. Les élus passaient, Georges restait. Gravé en grosses lettres cursives je lis : Dearest Mom and Dad. Sous le nom et les dates de naissance et de décès des époux, au bas de la pierre, en français et en petites lettres : Qu’ils reposent en paix. Sur cette pierre, l’amour filial s’exprime maintenant en Anglais. Le français au bas de la pierre est la langue funéraire qui remplace le R.I..P. ou le Requiescat in pace latin. Le transfert linguistique d’une génération à l’autre se trouve ainsi homologué dans la pierre. Ce témoin éloquent du passage d’une langue à l’autre tombe à point.
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(Le 16 mars 2007)