Réponse de la Commissaire aux langues officielles au message
« DES GOUVERNEMENTS à L’ÉCOUTE ? Resteront-ils sourds aux besoins des
malentendants ? »
Monsieur,
Jaccuse réception de votre courriel du 16 août dernier ainsi que de la copie
de la lettre que monsieur Kevin Hamilton vous a adressée à propos des
difficultés des malentendants et des sourds francophones par rapport aux
émissions de télévision et aux films distribués en DVD et à Super-écran sans
sous-titres. Je regrette le retard de cette réponse.
Permettez-moi dindiquer que je suis préoccupée depuis longtemps par ce
problème. Au cours des derniers mois, je suis intervenue plusieurs fois à ce
sujet auprès des comités parlementaires, de même quauprès de la Société
Radio-Canada (SRC) et du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes (CRTC). Jai souligné la nécessité de prendre des mesures plus
adéquates pour assurer que les gens des communautés de langue officielle
minoritaire qui souffrent de problèmes douïe puissent capter en sous-titres
dans les deux langues officielles la programmation des chaînes de télévision
publique, ainsi que les films quelles produisent.
Il y a quelques années, je suis intervenue auprès de Patrimoine canadien dans
le dossier des sous-titres sur les DVD que mentionne votre correspondant,
monsieur Hamilton, dans sa lettre. Jen fais état dans mon rapport annuel de
1999-2000 (aux pages 70-71, le rapport étant disponible sur le site du
Commissariat aux langues officielles à ladresse
www.ocol-clo.gc.ca).
Aujourdhui je constate que la situation mentionnée par monsieur Hamilton
concernant les DVD sest améliorée, les grands distributeurs ayant généralement
accepté dintégrer la version française dans leurs produits. Compte tenu de ces
progrès, nous sommes en droit despérer que le problème des sous-titres en
version française à Super-écran sera réglé aussi prochainement.
Je suis intervenue également dans le dossier des sous-titres dans la
diffusion des débats parlementaires, comme je lindique dans mon rapport annuel
de 2002-2003 (à la page 83 de ce rapport affiché sur le site du Commissariat).
Par ailleurs, le sénateur Jean-Robert Gauthier a déposé il y a quelques mois
une requête en cour visant à obliger la SRC à rendre toute sa programmation
accessible aux personnes sourdes et malentendantes dexpression française. Par
suite dun travail de médiation, la Commission canadienne des droits de la
personne (CCDP) a annoncé le 1er décembre 2004 la création dun comité de
travail chargé détudier la question du sous-titrage en français à la SRC et au
Réseau de linformation (RDI). Des renseignements concernant les progrès
réalisés par ce comité en ce qui concerne le sous-titrage en français à la SRC
et au RDI sont disponibles sur le site de la CCDP à ladresse
www.chrc-ccdp.ca. Pour ma
part, je compte suivre ces progrès de près. Dailleurs, monsieur Hamilton
voudrait peut-être sadresser à la CCDP, celle-ci ayant comme mandat de «
veiller à légalité des chances et à lélimination de la discrimination dans les
domaines de compétence fédérale ».
Enfin, jai bon espoir que des recherches dans le domaine linguistique
puissent venir en aide aux personnes malentendantes et sourdes grâce à de
nouvelles technologies. Je suis contente que le gouvernement du Canada accorde
aux industries de la langue une priorité dans son Plan daction sur les
langues officielles. Jentends suivre les travaux du nouveau Centre de
recherche sur les technologies langagières à Gatineau. Parmi les domaines de
recherche annoncés au Centre qui pourraient comporter un intérêt particulier aux
francophones malentendants et sourds, notons ceux de la reconnaissance et de la
synthèse de la voix, de linterprétation et des aides à la traduction. Des
renseignements sur le Centre sont disponibles à ladresse
www.uqo.ca/crtl.
En vous remerciant davoir communiqué avec le Commissariat, je vous prie
dagréer, Monsieur, lexpression de mes meilleurs sentiments.
Dyane Adam
comm@ocol-clo.gc.ca
(Le 2 février 2005)