publié à MANIFESTE « POUR UN QUÉBEC LUCIDE »
Curieusement pour certains notables qui ambitionnent de marquer leur siècle
la solution reprend toujours le même vieux principe usé chez les politiciens :
on dit au peuple de se serrer la ceinture et que demain sera rose. On interpelle
les travailleurs et on craint leurs associations mais jamais les banquiers et le
monde des affaires.
La lucidité de monsieur Bouchard et son groupe peut être qualifiée dapproche
élitiste qui veut faire croire que les solutions sont toujours du côté des
notables et les problèmes du côté du salarié. Comme si les salariés n’avaient
pas d’idées et de suggestions. La société a changé comme le dit le groupe mais
il faut aussi admettre que le temps des curés qui avaient la Vérité est passé .
Il faut mettre sur la table les profits abusifs et les taux d’imposition
inéquitables, les abris fiscaux, le partage équitable de la richesse et les
subventions données à des entreprises amies qui créent de l’emploi à
l’extérieur. Pour se donner une démarche crédible de dialogue il faut être
sincère.
Le succès des discussions sur les enjeux de société repose sur la confiance
et le respect entre les parties. Avec une sortie somme toute assez conservatrice
à un moment important des négociations dans le secteur public le groupe de
notables a peut-être pensé donner un coup de mains au gouvernement mais pour
avancer de façon positive il faut miser sur une attitude de respect et
d’ouverture que le gouvernement n’a pas. La réaction du chef du gouvernement a
bien montré à quelle hauteur il se situait et voulait garder le débat. Il y
avait une fenêtre et il se l’est fermée sur les doigts. à semer du vent de cette
force on risque de récolter une belle tempête.
Essayons le respect et l’écoute juste pour voir. Qui sait, ça favoriserait
peut-être la confiance et le dialogue.
Lucidité et crédibilité – suite
- Le fait que la dette totale du Québec représentait 52.2 % du Produit
intérieur brut en 1988 et 43.7% du PIB en 2005 prouve que la richesse
collective du Québec est en croissance.. - La question démographique est importante mais pas dramatique puisque la
population du Québec ne vieillit pas aussi vite qu’ailleurs. Dans plusieurs
pays d’Europe, le ratio des personnes âgées dépasse de plusieurs points ce qui
est observé au Québec. En valorisant la famille de différents modèles, en
poursuivant nos actions pour améliorer le parc de logements accessibles aux
familles et en facilitant la réconciliation travail-famille, nous pourrions
contrer la tendance. - Qui mettait les Québécois en garde il y a une dizaine d’années contre le
vent de droite de l’Ontario et qui accusait Jean Charest « de ne pas aimer le
Québec » parce qu’il remettait en question le «modèle québécois » ? - Qui rêve d’un méga-projet, celui de la Société du Havre et en a pris les
rênes ? Qu’est-ce qui risque de coûter une « beurrée » en subventions et
travaux d’infrastructures ? Qui fait preuve d’un sain réalisme ? - Qui a oublié l’évitement fiscal, l’évasion fiscale et les paradis fiscaux
dans son manifeste ? - Qui a oublié le report des versements d’impôts sur les bénéfices qui
constituent dans les faits, selon Louis Gill, économiste, des prêts sans
intérêts consentis par les gouvernements aux entreprises ? ( Le Soleil 25
octobre 2005 ) - « En 1964, au Québec, les contributions des particuliers et des
entreprises aux impôts sur le revenu et les profits étaient respectivement de
39 % et de 61%. Aujourd’hui, quarante ans plus tard, la situation est
complètement inversée: dans le budget de l’année en cours ( 2005-2006), la
contribution des particuliers ( 16.7 milliards ) est de 80%, celle des
entreprises (4,3 milliards ) est de 20 %. ( Louis Gill, Le Soleil du 25
octobre )
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Réflexion philosophique de Confucius Beaudry ( Michel Beaudry, Journal de
Montréal, 25 octobre 2005)
–« Il est faux de croire que les politiciens sont des menteurs et des
hypocrites. Il y a des crosseurs aussi »
Denis Carrier
Gatineau
carde@sympatico.ca
(Le 27 octobre 2005)