Impératif
français aura à peine le temps de fêter ses 30 ans ! Lorganisme, son
président, ses membres, ses bénévoles, seront bien trop occupés ! Entre la
défense et la promotion, ici et partout dans le monde, de la langue et de la
culture dexpression française, entre lorganisation dévénements comme la
Francofête, les grandes festivités nationales du Québec, LOutaouais en fête et
bien dautres, entre déjeuners-causeries, bulletins de nouvelles, remises de
prix et de bourses, on aura peine à souffler.
Le président dImpératif français, Jean-Paul Perreault, tient cependant à
rendre un hommage qui simpose à lensemble de loeuvre du mouvement et aux
efforts incessants de ses milliers de bénévoles et adhérents au cours des 30
dernières années. Fondé en 1974 par Mme Lyse Daniels dans lancienne ville de
Lucerne (fusionnée à Aylmer lannée suivante), incorporé en 1975, le mouvement
Impératif français a depuis ce temps mené de nombreuses luttes, organisé fête
sur fête, informé et mobilisé le public.
Sa défense intelligente de la francophonie locale, nationale et mondiale fait
souvent la une et continue de susciter des débats salutaires un peu partout. Son
organisation efficace dévénements et de spectacles a établi sa crédibilité
auprès des grands noms de la chanson québécoise et internationale, et auprès du
public. Ses prix Lyse-Daniels, remis à des individus et organismes dici et
dailleurs qui se sont distingués par leur promotion de la langue et culture
dexpression française, et Gaston-Lallement, honorant les jeunes poètes des
écoles secondaires et collégiales de la région, sont tenus en haute estime.
« Au cours des 30 dernières années, Impératif français a vu sa mission
évoluer grandement, dun organisme à mission et à vocation très locale, cest
aujourdhui devenu un organisme bien connu, très connu et respecté au sein de la
francophonie internationale, surtout par la qualité des activités que
lorganisme organise, et par la pertinence de ses interventions publiques »,
estime Jean-Paul Perreault.
« Comme organisme, nous sommes aujourdhui présents dans lensemble du Québec
et à léchelle nord-américaine, ajoute-t-il. Nous sommes connus en Europe et au
sein de la francophonie, notamment par notre site Internet, qui est devenu un
carrefour international où la diversité culturelle mondiale puise de lénergie
pour tenter dendiguer le rouleau compresseur de la culture anglo-saxonne mais
surtout états-unienne, qui nest pas sans menacer les autres langues et cultures
nationales et internationales. »
Pour le président dImpératif français, la défense et la promotion du
français en Outaouais ne peuvent être dissociée des grands débats à léchelle
nationale, fédérale, mondiale. Les uns et les autres sont intimement liés. La
dénonciation de lembauche dun chef pompier unilingue anglais dans une
municipalité locale, de langlicisation de la fonction publique fédérale et de
lunilinguisme anglais des sites Internet de missions diplomatiques étrangères
au Canada font partie du même combat. « La situation vécue par les francophones
localement résulte de linteraction de plusieurs forces, affirme M. Perreault,
et ce ne sont pas que des forces locales. Il y a également à loeuvre des forces
à léchelle internationale. »
Voilà pourquoi Impératif français est devenu lun des plus ardents promoteurs
de la francophonie mondiale, vue comme un rempart contre les visées, surtout
américaines, de faire de langlais la langue universelle de la planète. Au nom
de la diversité culturelle, Impératif français reproche à des organismes de
lONU de ne plus respecter le français comme langue internationale et même, de
pratiquer une embauche discriminatoire. Cest la francophonie surtout, dit M.
Perreault, « qui pilote le dossier de protection de la diversité culturelle au
niveau mondial, notamment au sein de lUNESCO. »
Sur le plan régional, les situations qui ont donné naissance à Impératif
français il y a 30 ans sont toujours présentes et les menaces de «
défrancisation » saggravent. écorchant au passage les promoteurs immobiliers
qui mènent en Ontario des campagnes de séduction « sans égard au respect de
léquilibre linguistique » et qui se comportent « en véritables prédateurs
culturels », M. Perreault insiste toutefois sur le rôle clé de la fonction
publique fédérale dans « la poussée danglicisation » quImpératif français
observe à la grandeur de lOutaouais.
« La fonction publique fédérale joue un rôle moteur de défrancisation et
danglicisation dans la région, dit-il. Cest une machine dassimilation
incroyable. Pensez-y : la fonction publique de la fédération canadienne nest
même pas capable de respecter la langue du territoire où elle est établie, et je
parle de la fonction publique fédérale en territoire québécois, en Outaouais.
Chez nous, au Québec, la fonction publique fédérale impose toujours langlais
comme langue de travail. »
« Impératif français aimerait bien navoir aucune raison dexister, opine M.
Perreault. Si les problèmes nexistaient pas, nous nexisterions pas. La force
des problèmes justifie notre existence, la force des problèmes nous rend plus
présent. Cest triste à dire, mais Impératif français gagne en force parce que
les forces de défrancisation vont en augmentant. »
Impératif français lance donc un appel à ses milliers dadhérents et de
sympathisants. Lorganisme a toujours besoin de bénévoles, de membres, de
participants. Impératif français, comme tous les organismes à but non lucratif,
a besoin de se financer. « Ce financement vient en bonne partie des abonnements
et des dons. Nous invitons les gens qui le veulent à devenir membres réguliers
ou encore à nous aider par leurs dons, ou encore dutiliser nos programmes
davantages et de visibilité offerts à nos partenaires, à nos commanditaires
dans le cadre de grandes activités quon organise – la traditionnelle Fête des
Rois, la Francofête, la Journée internationale de la francophonie, LOutaouais
en fête (la fête nationale), les déjeuners-causeries et autres activités »,
conclut M. Perreault.
Pour en savoir plus sur Impératif français, il suffit de composer le (819)
684-8460 ou de visiter le site Internet à
www.imperatif-francais.org.
(Cet article est extrait du journal LeDroit du 5 mars 2005)