Re : FEDERATION OF ALLIANCES FRANÇAISES – USA
(Alliance française, états-Unis:
federation@afusa.org)
La langue de la France est désormais «déstructurée» de la manière suivante:
un tiers anglais, un tiers franglais et un tiers pseudo-français (un « français »
le plus souvent incorrect: orthographe approximative, syntaxe bancale, grammaire
quasi inexistante, etc., sans compter ces acronymes et ces diminutifs qui
finissent par asséner l’ultime coup de grâce à l’idiome de François Ier).
Or dans les circonstances, «L’Alliance Française» se révèle tout simplement,
ni plus ni moins, en «phase» avec la «métropole»… naguère si fière de sa
langue et de sa culture.
Il est extrêmement douloureux pour un Québécois – et ce par mille manières,
au sein de toutes les couches de la société (affaires, journalisme, cybernie,
littérature, commerce, jeunes et moins jeunes, etc.), qui plus est phénomène de
dégradation de plus en plus marqué au fil des ans – de constater pareil mépris
de la langue française par les Français mêmes.
Et puis enfin, quel effet d’entraînement catastrophique auprès des pays
francophones limitrophes (Belgique, Suisse, Luxembourg…)!
Loin d’exercer quelque séduction que ce soit vis-à-vis des étrangers qui
pourraient se voir (toujours) tentés par l’idée d’apprendre et de maîtriser la
langue de Boileau et de Diderot, ce climat délétère constitue un message de
dégoût de la culture française que la France lance à la Planète tout entière.
Car ces gens-là, visiblement, semblent éprouver rien moins que de la honte –
il est devenu à toutes fins utiles impossible, par exemple, ou peu s’en faut, de
dénicher un texte signé par un Européo-Français, dans la Toile cybernéenne, qui
soit rédigé dans un français ne fût-ce que convenable – à l’égard de l’âme de
leur propre esprit, de leur propre génie. Qui pourtant nest pas mince.
Comme si vivre, penser et s’exprimer en français constituait – aux yeux du
Français même – le nec plus ultra de l’insignifiance et de la médiocrité.
Est-ce là devenue la France de mes rêves d’enfant, de mes années d’étude, et
aujourd’hui de ma condition de citoyen du monde – celle de Saint-Louis, celle de
Versailles, celle de Racine et de Descartes, celle de Voltaire, celle de Balzac
et de Renoir, celle de Clemenceau, de Jaurès, de Malraux, de de Gaulle
aussi…???
Que vous est-il donc arrivé, vous – mes aïeux – dont le sang coule dans mes
veines de fils du Nouveau Monde??? Quel mouche vous a donc piqués pour en être
venus ainsi à vous haïr avec tant de superbe et de conviction…?
Jean-Luc Gouin
LePeregrin@yahoo.ca
Capitale nationale, Pays du Québec
13 décembre 2004