L’unilinguisme de la Ligue Canadienne de football en indispose plusieurs
QUEBEC (PC) – L’unilinguisme anglais qui caractérise la Ligue Canadienne de
football a indisposé la direction des Alouettes de Montréal.
Plusieurs affiches installées dimanche au Stade olympique pour la partie
opposant Toronto et Montréal étaient rédigées uniquement en anglais.
Ces décisions ont indisposé la direction de l’équipe locale, au point qu’un
quotidien montréalais signalait, à l’issue du match, que les Alouettes avaient
été "insultés" par le comportement des dirigeants de la ligue.
"A chacun des matchs dans lesquels la ligue est impliquée, nous vérifions
toutes leurs affiches et il nous arrive de devoir en remplacer ou en déplacer
quelques-unes, a affirmé Louis-Philippe Dorais, responsable des communications
des Alouettes à la Presse Canadienne. Nous le faisons toujours en collaboration
avec la ligue, dans le respect de notre clientèle francophone."
Un porte-parole de l’Office de la langue française, Gérald Paquette, a
souligné lundi que le déroulement de la demi-finale de la Coupe Grey à Montréal
"constituait un manque de respect à l’endroit de la Charte de la langue
française et des spectateurs ayant assisté à la partie".
L’Office n’a pas encore été saisi d’une plainte officielle contre la
"Canadian Football League" – le site Internet officiel de la ligue est
uniquement en anglais (
http://www.cfl.ca/ )-, mais l’Office compte bien "utiliser son autorité
morale" pour faire respecter la loi et la langue française.
M. Paquette a noté que les Alouettes, qui veulent promouvoir le football
professionnel auprès des amateurs francophones de Montréal, se sont toujours
comportés de façon exemplaire en matière linguistique. "Leur président, Larry
Smith, est un modèle à cet égard", a mentionné M. Paquette.
Il y a pourtant au Québec la loi 101 et divers règlements qui régissent les
questions linguistiques. Entre autres, le règlement sur la langue du commerce et
des affaires est très clair.
L’article 20 de ce règlement est celui qui s’applique "à un événement destiné
à un public international ou à un événement dont les participants viennent en
majorité de l’extérieur du Québec".
C’est exactement le cas d’un événement comme une partie menant à la Coupe
Grey.
Il faut noter aussi que les autres équipes professionnelles de Montréal, les
regrettés Expos au baseball, les Canadiens au hockey ou l’Impact au soccer, ont
toujours manifesté un respect scrupuleux des dispositions linguistiques qui
s’appliquent au Québec.
A Ottawa
La finale de la Coupe Grey aura lieu dimanche prochain à Ottawa et Jean
Poirier, qui préside l’Assemblée des communautés franco- ontariennes (ACFO), a
dit espérer que les francophones qui assisteront à la finale seront respectés.
"Il y a 15 pour cent de francophones à Ottawa et si on regarde la grande
banlieue, qui compte la ville outaouaise de Gatineau, la proportion de
francophones atteint 30 pour cent", a dit M. Poirier lors d’un entretien avec la
Presse Canadienne.
Déjà, deux conseillers municipaux d’Ottawa, Jacques Legendre et Georges
Bédard, ont multiplié les pressions pour que le caractère bilingue de la
capitale fédérale soit mis en évidence, notamment dans le cadre de la finale de
football.
Reste à savoir si le spectacle artistique qui meuble la mi-temps de la grande
finale de la Coupe Grey respectera le caractère bilingue du pays.
M. Poirier a fait valoir que l’équipe de hockey d’Ottawa, les Sénateurs,
respectent leurs partisans en effectuant des annonces bilingues lors des parties
qui se déroulent au Centre Corel.
© La Presse Canadienne, 2004
Quelques adresses :
Ligue canadienne de Football
cflinfo@cfl.ca
Office québécois de la langue française
Gerald.Paquette@oqlf.gouv.qc.ca
Les Allouettes de Montréal
http://www.fr.montrealalouettes.com/
info@montrealalouettes.com
ACFO
dg@acfo.ca
acfopr@hawk.igs.net
(Ce texte de La Presse canadienne nous a été expédié par M. Jean Lapointe)