L’EUROPE À 25

L’EUROPE à 25

Les députés réaffirment leur volonté de promouvoir le français dans l’Europe
à 25

L’Assemblée s’est prononcée mardi 6 janvier à l’unanimité pour le
maintien de la diversité linguistique et une présence accrue du français
face à "l’hégémonie croissante du modèle anglo-saxon" dans l’Union
européenne après son élargissement à dix nouveaux membres le 1er mai 2004.

Les députés ont adopté une proposition de résolution traitant de ce
sujet qualifié par le rapporteur de la délégation de l’Assemblée pour
l’Union européenne, Michel Herbillon (UMP), de "bombe" à désamorcer
avant le passage de l’Europe à 25.

Le dossier linguistique, sur lequel les négociations sont en cours à
Bruxelles, constitue l’un des "défis majeurs" de l’Union élargie, dont
le nombre de langues officielles passera de 11 à 20. Aux 11 langues en
vigueur (allemand, français, anglais, italien, espagnol, néerlandais,
grec, portugais, suédois, danois et finnois) viendront s’ajouter
l’estonien, le hongrois, le letton, le lituanien, le maltais, le
polonais, le slovaque, le slovène et le tchèque.

"Dans à peine plus de cent jours, la nouvelle Europe se trouvera
confrontée au défi linguistique le plus important de son histoire. Pour
l’interprétation, 110 combinaisons sont aujourd’hui possibles avec 11
langues officielles, ce nombre passera à 420 (gaélique compris) après
l’élargissement", a souligné M. Herbillon.

La question est, selon lui, de savoir "comment concilier le respect de
la diversité linguistique avec la nécessaire efficacité politique et
administrative du fonctionnement des institutions", pour éviter que
Bruxelles ne se transforme en "Babel des temps modernes".

30 % DES TEXTES EN FRANçAIS

Parmi les 19 recommandations du texte figurent le maintien du "principe
de l’interprétation intégrale pour les réunions de niveau politique", la
pérennisation de l’usage de l’anglais et du français dans les réunions
PESC (politique étrangère et de sécurité commune), et de celui de
l’anglais, du français et de l’allemand dans les réunions du comité des
représentants permanents.

Il est préconisé la recherche d’une "solution équitable et consensuelle
autour de quelques langues pivots" pour les autres groupes de travail.
Sont aussi recommandées des mesures pour enrayer le déclin du français
en Europe, notamment l’apprentissage du français dans les écoles de
l’Union et la formation des fonctionnaires communautaires à la langue de
Molière.

Selon le rapport de M. Herbillon, intitulé "Pour une Europe en VO", 58 %
des documents de la Commission des Quinze étaient rédigés en français en
1986, contre à peine 30 % en 2001.

Le gouvernement, par la voix du ministre de la culture et de la
communication, Jean-Jacques Aillagon, et du ministre français délégué à
la coopération et à la francophonie, Pierre-André Wiltzer, a apporté son
"entière approbation" à la démarche de l’Assemblée, soulignant que "la
promotion de la langue française et celle de la diversité culturelle
sont deux causes étroitements solidaires".

Les orateurs des groupes – Bruno Bourg-Broc (UMP), Pierre Forgues (PS),
Gilbert Gantier (app.UDF), Jacques Brunhes (PCF) – ont soutenu le texte,
qui devrait servir de cadre au gouvernement dans les discussions en
cours à Bruxelles.

LEMONDE.FR | 06.01.04 | 20h36 Avec AFP

Message extrait du groupe de discussion [dialogues_francophones]


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