M. Pierre Jury
éditorialiste
Journal Le Droit
Gatineau – Ottawa
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Le Noeud coulant
Réf. : Opinion de Mme édith Gendron, publiée dans LeDroit de ce 1er avril 2004
« Comme s’ils ne savaient pas ce
qu¹il y a de lâcheté dans la modestie. »
Charles de Gaulle, à propos de ses propres compatriotes,
in André Malraux, Les Chênes qu¹on abat
M. Jury,
J’ai le verbe habituellement assez coulant.
Pourtant je suis resté prostré, littéralement sans voix, à la lecture de votre éditorial du 27 mars dernier, portant sur le «dossier» édith Gendron. D’où la présente en différé…
Or si d’emblée opinion semblable dépasse tout entendement lorsque exprimée au sein d’une démocratie qui ne soit point que formelle, lorsque cette position de surcroît émane d’un Francien en Canada (plumitif public au surplus) nous tombons sans conteste – désolé de vous le signifier sans ambages, M. Jury – dans la déliquescence intellectuelle.
Il ne reste même plus – bien que non moins coulant, le verbe ici se fait noeud – une petite brèche par laquelle, afin de contrer l’asphyxie de l’intelligence, puisse filtrer quelque filet d’oxygène pour l’argumentation.
Il est douloureux de constater combien l’asservissement politique volontaire parvient, en certaines occasions ou chez certains esprits (parlez-en à votre député), rien moins qu’à dénaturer la faculté de former un jugement éclairé sur les choses.
Hélas ! C’est l’histoire de tant de Québécois en Outaouais…
Et tout singulièrement, au sein de l’équipe du Droit.
Ce qui d’ailleurs explique – eh oui ! et ça en constitue l’unique motif – que naguère le soussigné ait quitté définitivement (et du coup, un emploi ferme et bien rémunéré) la région de la Gatineau.
C’est dire combien je puis admirer la dignité combative des Michel Légère, des Jean-Paul Perreault et… des édith Gendron de céans. Il faut en effet être investi d’un solide sens de l’abnégation pour persister à vivre en milieu social aussi délétère.
Auquel manifestement, M. Jury, vous contribuez sans effort excessif.
Jean-Luc Gouin
(Ex-résident de l’Outaouais)
LePeregrin@yahoo.ca
Québec, le 3 avril ’04
PS : Je pensais également à vous ce matin, M. Jury, en lisant «Le Principe de Peter John» – texte rédigé par une citoyenne québécoise indiscutablement lucide (http://www.ledevoir.com/dossiers/304/51308.html?304). Type de réflexion que du reste nous ne sommes certes pas près de – bien que par ailleurs nous fussions tous fort prêts à – lire dans LeDroit ou autres sororales feuilles de GESCA (http://www.powercorp.com/index.php?lang=fra&comp=gesca&cd=profile&page=profile&mv=7). Soleil de la capitale nationale compris…