Lettre ouverte
Monsieur Richard Henderson
Association des West Quebecers
www.westquebecers.com
wq@magma.ca
Si c’est être bigot que d’exiger le respect de la loi 101, je m’empresse de
plaider coupable. Mais sachez que mes lettres de dénonciation (diatribes) ne
s’arrêteront pas pour autant parce qu’elles s’appuient sur la vérité et ne
ressemblent en rien à votre rhétorique hypocrite.
Je vous rappellerai que cet échange de vues a débuté quand je me suis trouvé
insulté par Fred Ryan (Pontiac Journal) qui a osé comparer les Anglo-Pontissois
aux minorités francophones du ROC et qui a suggéré que le but de la rencontre
organisée par votre organisme (ARWQ) au centre RA de Shawville était de corriger
l’asymétrie dans le financement de l’aide aux communautés minoritaires de langue
officielles. L’asymétrie, messieurs, c’est que l’avenir des francophones hors
Québec ne tient que par un fil (plus de 30 p. 100 d’entre eux parlent maintenant
anglais à la maison) alors que les Anglos de notre région vivent souvent toute
leur vie, parmi les francophones, sans jamais avoir à prononcer un seul mot en
français.
Et il en faut du culot, mes chers amis, West Quebecers, pour manigancer un
stratagème qui vise à permettre aux marchands de Shawville de contourner la loi
de l’affichage en leur offrant de faire acheter par un organisme non assujetti à
la loi, les enseignes délinquantes. Pour la somme de un dollar, CIT CAN appose
son étiquette sur un coin de l’affiche et bingo, elle devient intouchable. (Very
Cute!)
Sur votre site Internet, vous lancer une brique à l’OQLF parce qu’elle
insiste pour que le Canadian Tire du Pontiac offre des services en français.
Je vous rappelle que jusqu’ici, dans ce commerce, c’était le tout anglais :
vendeurs, factures de caisse, affichage, mécaniciens. C’est un bouquet de fleurs
que vous auriez dû envoyer à l’Office eussiez-vous été le francophile que vous
prétendez être.
Peut-être avez-vous raison de dire que Camille Laurin préconisait un
relâchement des mesures de la loi lorsqu’un équilibre linguistique serait
atteint, mais c’était avant octobre 1982, n’est-ce pas? Soit avant le
remplacement de la clause Québec par la clause Canada qui a rendu impossible
l’atteinte de cette sécurité linguistique. Qu’à cela ne tiennne, la loi a été
modifiée cinq fois pour plaire aux anglophones… Notez aussi que l’auteur de la
Loi 101 n’a jamais habité le Pontiac.
Vous me dites que je n’aide pas ma cause avec mes propos honteux, mais il me
semble que vos "chums" des médias anglophones se sont tus l’un après l’autre et
que les commerces anglais de la région font maintenant preuve d’une certaine
ouverture au bilinguisme et ce, malgré votre interférence et vos appels de
détresse.
J’ai appris que vous démissionniez de votre poste de General Manager
(directeur général) à l’Association régionale des West Quebecers. Je crois,
Monsieur Henderson, que vous avez pris là une bonne décision puisque vous
connaîtrez, sans doute, plus de succès à patronner des enfants d’école.
Bon débarras,
Pierre Denault
Pontiac
PaysanP@aol.com
(Le 24 octobre 2004)