Sacramento, le 13 juillet 2004
Service à la clientèle dAir Canada
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Plainte à propos au service en français sur un vol au départ de Montréal
Jaimerais porter plainte sur la piètre qualité du service en français sur le
vol dAir Canada 671 Montréal-San Francisco.
Tout commence par un accueil unilingue (anglais, bien sûr) dès lembarquement
à Montréal, même quand on prévient en disant « Bonjour ! » à lagent de bord et
puis en insistant dun « Pardon ? » après que lagent de bord en toute bonne
conscience continue à ne parler quanglais pour désigner le siège. Jai remarqué
que la même séance dimmersion anglaise se répétait pour les passagers qui me
suivaient.
Les annonces sont ensuite faites en priorité en anglais à Montréal, les
journaux anglais sont les premiers distribués (mais bon, il faut sans doute se
considérer heureux davoir des journaux en français ce qui nest pas toujours le
cas). Signalons au passage que lagent de bord nous a dit au haut-parleur quAir
Canada avait le plaisir de nous servir en anglais et en français sur ce vol.
Vient le moment de dîner à bord, en classe économique les agentes de bord ne
parlent systématiquement et uniquement quen anglais. Même pas, par simple
courtoisie, un « Monsieur, Madame » suivi dune phrase en anglais.
Une charmante hôtesse (indienne ?) mapporte mon repas spécial et ne
sadresse à moi quen anglais. Je lui parle en français. Elle a lair désemparée
et me répond en anglais. Devant mon insistance à parler français (quelle
arrogance!), elle sest tournée vers la deuxième hôtesse devant elle qui ne
connaissait pas plus le français. Il a fallu faire venir lagent de bord
bilingue qui servait les passagers de la classe affaire. On ma alors servi en
français (très brièvement). Jai pu voir lhôtesse (indienne ?) lever les yeux
au ciel en regardant sa collègue unilingue.
Quand je lui ai adressé la parole par la suite pour me voir servir une
boisson, excédée, elle a hausser le ton « I dont speak French » prouvant cette
vieille formule américaine quen dernier ressort quand un /native/ ne comprend
pas langlais, il suffit de lui parler plus fort. Je lui ai répondu « Justement
! Vous devriez le parler. » Lagent de bord bilingue alors sinterpose et
suggère à lagente de parler anglais doucement. Je dis « Non ! Je veux être
servi en français. » Lagente unilingue, devant ce manque de soumission, me
désigne dautres clients francophones quelle ne sert quen anglais et qui
nosent pas lui parler français. Je rappelle quon nous a promis un service
bilingue dès lembarquement et dans les publicités dAir Canada.
Tout le reste du vol, toutes les fois que les agents de bords unilingues (les
seuls à servir en classe économique) passaient et nous proposaient des boissons,
le tout ne se fit quen anglais. Combien dannées faut-il pour apprendre à dire
« café ou thé ? » Il y a visiblement une dose manifeste de mauvaise volonté dans
ce refus de ne prononcer ne fût-ce que quelques mots en français. Rappelons que
des cours de français sont offerts à ce personnel basé – comme je lai appris
par la suite – à Calgary et peut-être hérité de Canadian International
avec sa dette colossale.
Je porte plainte donc contre Air Canada pour publicité mensongère et manque à
ses obligations de service en français. Jajouterai quune fois quon demande ce
service, le voyage devient nettement plus désagréable. On comprend les passagers
francophones (nombreux apparemment daprès le nombre de patronymes francophones
sur la liste de passagers selon lagent de bord bilingue) se soumettent et se
fassent petit. Et on voudrait ne plus offrir de service en français que là où on
lexige. Mais, devant les désagréments escomptés, on décourage lexigence de ce
service sur un vol au départ de Montréal !
Voilà plusieurs années que cette situation existe (je rappelle ma
plainte similaire du 6 avril 2003 pour un autre vol à partir de Montréal). Jaimerais savoir quelles
mesures concrètes seront prises pour remédier aux services déplorables offerts
aux francophones sur des vols dAir Canada à partir de Montréal. Selon moi, il
ne sagit pas de dépenser plus dargent, mais simplement daffecter
systématiquement uniquement des agents de bord bilingues au lieu dagents
albertains unilingues. Je ne comprends pas pourquoi cette mesure simple na pas
encore été prise depuis les nombreuses années où le service en français est
défaillant sur Air Canada. Après tout, les compagnies aériennes européennes ou
asiatiques ont toutes du personnel bilingue !
Jenvoie pour mémoire ce pli à plusieurs associations et à lOQLF.
Patrick Andries (membre élite dAéroplan depuis de nombreuses années)
Sault-de-Roxton (Québec)
(Le 15 juillet 2004)