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RIEN N’EST PERDU, FORS L’HONNEUR

RIEN N’EST PERDU, FORS L’HONNEUR
France – Retour aux « HIVists » de Toulon.

Réf.: https://www.imperatif-francais.org/bienvenu/articles/2003/–toulon-2004-hiv-meeting–.html

« Se libérer pour être soi-même »
(« Sich zu sich selbst zu befreien »)
Hegel, « Encyclopédie des Sciences philosophiques », § 442, rem.

— Original Message —
> Date : Thu, 5 Jun 2003 06:58:48 +0200 (=heure de Paris)
> From : "Alain Lafeuillade" < avps@club-internet.fr >
> Subject : Re : Le VIH in French Society…

Un congrès médical français qui accueille 40% de participants américains ne comprenant pas un mot de français se doit d’offrir une traduction simultanée dans les 2 langues; c’est ainsi que nous le concevons.

Bien à vous;
Alain Lafeuillade
Le Comté d’Organisation
5 juin 2003
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Dr. Lafeuillade,

Votre réaction me consterne. Hélas ! elle ne m’étonne guère.

Si on feuillette les pages cybernéennes du site concernant ces rencontres médicales – par exemples:

http://www.avps.org/, http://www.avps.org/2003/hiv.htm, http://62.160.79.141/~avps/introduction.htm,
http://www.avps.org/2002/abstracts.htm,
http://www.avps.org/2002/geographic.htm,
http://62.160.79.141/~avps/action.lasso?-database=avps&-layout=Modele&-response=inscription.htm&-view, http://62.160.79.141/~avps/action.lasso?-database=avps&-layout=Modele&-response=recherche.htm&-view, http://www.avps.org/2002/indexa.htm,
http://www.avps.org/2002/logistic.htm,
http://www.avps.org/2002/scientific.htm, http://www.avps.org/2002/place.htm,
http://www.avps.org/2002/comity.htm,
http://62.160.79.141/~avps/default.htm (et al.) -,

eh bien on plonge dans l’anglicitude esseulée, et dans l’anglicitude seulement.

Vous extirpez promptement tel un pou la langue française de vos propres chaussures, dr. Lafeuillade. Et vous monsieur, après constat, que faites-vous? Eh bien vous m’entretenez… de traduction simultanée.

Vraiment, on croit rêver.

Je ne critique – ni ne m’oppose d’aucune manière à – la présence de la langue anglaise au sein de l’événement récurrent, et important, dont vous tenez les rênes. Je la comprends d’ailleurs, et au contraire, fort bien.

Votre réponse, par conséquent, esquive totalement mes remarques et mes arguments. Et c’est bien là, ciblé dans le mille, où réside, selon moi, tout le drame de la société française en la matière (et européo-française par mimétisme baba).

Vous adoptez le comportement-type de la plupart de vos compatriotes en situations analogues. Celui, vous me voyez désolé de l’affirmer franchement et sans détour, de l’aveuglement volontaire. Ce qui en outre entraîne à la pratique systématique, tel un sport national, de la confusion tous azimuts entre l’accueil de l’Autre et le reniement de Soi.

Cela dit, sachez-le, en tout respect pour la qualité de votre travail. Et de votre bonne foi, que je ne discuterai pas.

De la façon la plus répandue depuis moult années, dr. Lafeuillade, les Français éradiquent littéralement leur propre langue de leurs propres forums, quels que soient la forme et les objets de ceux-ci par ailleurs. Et les «sujets» de la République, dont vous êtes assurément, reviennent constamment – tel un leitmotiv – avec cette idée de l’ouverture à la langue anglaise.

Comme si.

Comme si accueillir en quelque manière une tierce langue devait impliquer en toute nécessité (par logique cartésienne, sans doute) la suppression, le rejet, la proscription, l’éviction, ou que sais-je encore (mais la forclusion méthodique dans le meilleur de tous les cas), de la langue de votre propre pays. En l’occurrence celui des Jeanne d’Arc, des François Ier, des Louis IX et des Louis XIV, des Napoléon, des Clemenceau, des Malraux et des de Gaulle.

M. Lafeuillade, si vous saviez combien j’aimerais comprendre en mon for intérieur comment une nation de l’envergure de la République française a pu réussir ce coup de force extraordinaire, inouï, à savoir: parvenir à faire partager massivement à l’ensemble de ses citoyens l’idéal de l’élimiNation de soi.

Je le crains fort, monsieur. Le VIH est d’abord dans l’esprit même de la France. Mais bien peu de symposiums s’y penchent animés de votre indéniable souci de la santé publique.

Vivre, c’est bien. Soulager la souffrance à cette fin, aussi. Mais enfin, vivre pour Quoi-être si ce n’est pour être Soi ?

Bien à vous, concitoyen de la Francité,

Jean-Luc Gouin
Peregrin@Q-bec.com
Québec, 9 juin 2003

**********

< Tout est perdu, y compris l’intelligence ..?.. >>

« Comme s’ils ne savaient pas ce qu’il y a de lâcheté dans la modestie »
Charles de Gaulle (à propos de ses compatriotes, in 🙂
André Malraux, « Les Chênes qu’on abat »

Nouvelle réponse du docteur Lafeuillade, précédée "consécutivement" d’un court mot de JLG) :

J’ai la nette impression que monsieur ne s’est pas même accordé une demi-minute de réflexion à la lecture de ce ‘dossier’. Le drame c’est que c’est là pour l’essentiel, incarnée en un simple individu (on aurait envie de dire: "tout bonnement"), la réaction immédiate type, épidermique, dénégatrice enfin – la non-réflexion en un mot – de l’ensemble de la nation française de manière générale.

Hormis, ici ou là, un Jean Dutourd, un érik Orsenna, un Claude Duneton, un Bernard Pivot, voire un Yves Duteil.

Mais comment condamner sans appel un citoyen singulier, tout banalement "en phase" avec sa propre société…?

Est-ce là vraiment désormais ce qu’est la France devenue ?

N’aurait-elle pas eu droit, cette Marianne magnifique, à autre chose qu’à la compassion des ‘étrangers’…?

Jean-Luc Gouin
Québec, 13 juin 2003

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> —- Original Message —-
> Date: Fri, 13 Jun 2003 19:22:19 +0200
> From: "Alain Lafeuillade"

> Subject: Re : Rien n’est perdu, fors l’honneur

————
Mon cher Monsieur,

Si j’étais seulement citoyen de la terre où je vis, c’est à dire en Occitanie, c’est en cette langue que je tiendrais mon congrès; bah, "nia proun", au risque de vous "bouléguer" un peu, je suis citoyen du monde et j’utilise donc la langue la plus partagée dans ma spécialité professionnelle;

Warmest Regards;

Alain Lafeuillade ( avps@club-internet.fr )
13 juin 2003


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