Plainte au Directeur général des élections
Québec, le 10 avril 2003 – La Société nationale des Québécois et des
Québécoises de la Capitale (SNQC), de même que l’équipe en charge du journal Le
Québécois – journal qui est édité par ladite société- désirent rendre publique
la plainte qu’elles ont déposée contre le groupe médiatique Gesca (La Presse
(Montréal), Le Soleil (Québec), Le Droit (Ottawa), Le Quotidien (Saguenay), La
Tribune (Sherbrooke), La Voix de l’est (Granby) et Le Nouvelliste
(Trois-Rivières)), plainte adressée au Directeur général des élections du Québec
(DGE).
La motivation à la base d’un tel geste origine d’une plainte que le Parti
libéral du Québec (PLQ) a déposée la semaine dernière contre la SNQC et contre
le journal Le Québécois, et ce, parce que ce dernier journal prend position dans
la présente campagne électorale pour le Parti québécois de Bernard Landry.
« Nous considérons qu’il est tout à fait aberrant qu’un parti politique tel
que le PLQ puisse s’insurger du fait que les souverainistes de la SNQC
produisent un journal tiré à 23 500 exemplaires et qui se porte à la défense du
seul parti promouvant l’idéal souverainiste, alors que le PLQ jouit lui-même,
depuis de nombreuses années, d’une importante couverture médiatique à son
endroit qui est, et c’est là euphémisme, complaisante », a déclaré à ce sujet
Marc Dean, président de la SNQC.
« Le phénomène de la concentration de la presse désavantage fortement le
mouvement souverainiste, de même que son principal véhicule politique, soit le
Parti québécois. Le fait qu’il existe un journal tel que Le Québécois, journal
qui respecte la Loi électorale et ne viole ainsi pas l’héritage de René Lévesque
comme l’affirment les libéraux ne fait que rééquilibrer un tant soit peu le
monde des médias au Québec, monde qui se caractérise par la prédominance
écrasante des points de vue fédéralistes et néo-libéraux », a renchéri à ce
sujet le rédacteur en chef du journal Le Québécois, Patrick Bourgeois.
En guise d’exemples d’attaques contre le mouvement souverainiste, attaques
diffusées abondamment par Gesca, citons le cas du Soleil et de son président et
éditeur, Alain Dubuc. Assurément, M. Dubuc, dans le texte qu’il a produit le 10
avril dernier, semble contrevenir à la loi électorale en défavorisant les
candidats du Parti québécois et de l’Action démocratique du Québec, et ce, au
profit du PLQ de Jean Charest. C’est ce qui semble ressortir du passage suivant
: « Personne ne sera donc étonné du fait que la persistance de ce débat et la
promesse d’un référendum sur la souveraineté dans les années qui viennent nous
forcent, comme bien des Québécois, à ne pas souhaiter une réélection du Parti
québécois ». Ou encore ce passage suivant : « Mais d’autres facteurs nous mènent
à estimer que le Parti libéral formerait le gouvernement qui servirait le mieux
le Québec ».
Et si les idées ne peuvent être attaquées par les chantres du fédéralisme que
l’on retrouve, de ci, de là, dans les médias québécois, on se rabat alors sur
des détails tels que l’âge de Bernard Landry : « Quel pourcentage réel de
chances les Québécois ont-ils que Bernard Landry, s’il est réélu le 14 avril, à
66 ans, complète le prochain mandat ? M. Landry ne prendrait alors une retraite
qu’à 70 ans, ce qui n’est rien d’exceptionnel pour des politiciens en Europe
mais hors normes chez nous. Le sujet est totalement occulté depuis le début de
la campagne électorale. Par pruderie sans doute, la question n’est jamais posée
au premier ministre par les médias ou les chefs des autres partis. Elle est
toutefois fort pertinente par rapport à la vie démocratique, à la stabilité que
les citoyens sont en droit d’attendre du gouvernement qu’ils élisent et à la
suite des expériences vécues depuis deux décennies », c’est en effet ce que
soulignait Jean-Jacques Samson dans Le Soleil du 3 avril dernier.
à ce chapitre, La Presse, avec son journaliste vedette André Pratte, n’est
certes pas en reste. « Les libéraux ont eu le courage d’appuyer leur plan
d’action sur un cadre financier rigoureux, relativement prudent, produit pour
cinq ans. Lorsque les journalistes ont demandé au premier ministre, Bernard
Landry, s’il pouvait faire de même, il a répondu que "le budget de chaque année
donnera tous les détails", ce qui n’est évidemment qu’une manière d’éluder la
question », garantissait M. Pratte dans l’édition de La Presse du 8 avril
dernier.
à la lumière des quelques exemples que nous rapportons ici et qui auraient pu
être légion dans un contexte autre qu’un communiqué de presse, nous affirmons
que Le Québécois, en produisant son 4e numéro de l’année, année qui compte 5
numéros, n’a en rien violé l’héritage de René Lévesque. Au contraire. L’ancien
chef du PQ croyait fermement en la démocratie et, pour qu’il y ait démocratie
dans le contexte actuel québécois, il est clair que les 2 000 000 de citoyens
souverainistes doivent faire valoir beaucoup plus efficacement leur point de
vue. Par conséquent, si le PLQ était autant attaché qu’il le dit à l’héritage de
René Lévesque, il encouragerait la presse alternative dont fait partie Le
Québécois et demanderait à Gesca de s’en tenir à ce qui devrait être son rôle
premier : celui d’informer efficacement la population québécoise. D’autant plus
que connaissant les liens intimes entre le PLQ et le PLC (l’ingérence des
députés libéraux fédéraux dans cette campagne en témoigne) et les liens directs
entre le PLC et la famille Desmarais-Chrétien, les libéraux québécois n’ont
certes pas de leçons de démocratie à donner au mouvement souverainiste.
La SNQC, de même que le Journal Le Québécois, demandent donc au DGE que
celui-ci intervienne afin que les journalistes de Gesca cessent immédiatement
leurs sorties énergiques en faveur du PLQ de Jean Charest ou, à défaut, que les
parutions de Gesca soient comptabilisées dans les dépenses électorales du Parti
libéral du Québec.
Sources :
Marc Dean
Président
Société nationale des Québécois et des Québécoises de la Capitale
418-640-0799
Patrick Bourgeois
Rédacteur en chef
Journal LE QUéBéCOIS
418-655-9364
p_bourgeois@sympatico.ca