Le français, langue normale et
habituelle du travail
Impératif français organise une Table
ronde sur le thème de la consultation du Conseil supérieur de la langue
française « Le français, langue normale et habituelle du travail ». Ceux et
celles qui ne peuvent participer à cette Table ronde sont priés de nous faire
parvenir leurs commentaires à l’adresse suivante :
Imperatif@imperatif-francais.org
TABLE RONDE
le lundi 27 octobre 2003 à 19 heures
au
Centre culturel du Vieux-Aylmer
Salle Lucie-Vigneault
120, rue Principale
Gatineau (Québec)
Document de consultation
préparé par le
Conseil supérieur de la langue
française
Propositions et pistes dintervention soumises à la
consultation
Le but de la consultation est dobtenir vos commentaires
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1. Apprendre à travailler en français
a) Lapprentissage de la
terminologie française devrait faire partie intégrante de toute formation
professionnelle dispensée au Québec par un organisme à caractère public ou
privé.
b) Les logiciels en français et
les versions en français des logiciels devraient obligatoirement être utilisés
pour lenseignement professionnel à tous les ordres denseignement.
c) Le MEQ devrait sassurer que
les étudiants des réseaux scolaires de langue anglaise connaissent la
terminologie française et soient familiarisés à lusage des versions françaises
des logiciels. Cette mesure assurerait que lintégration des futurs travailleurs
au marché de lemploi se fasse en français.
2.
Apprendre le français ou le perfectionner
a) Lapprentissage du français
devrait être reconnu comme un droit fondamental.
b) La formation linguistique
devrait être systématiquement offerte sur les lieux de travail à tout employé
qui ne maîtrise pas le français.
c) La formation linguistique sur
les lieux de travail devrait être encouragée par les associations patronales et
syndicales.
d) Il faut offrir à ceux et
celles qui connaissent déjà le français loccasion de perfectionner leur langue.
e) Les entreprises devraient
être incitées à utiliser le 1 % de la masse salariale consacré à la formation
pour les dépenses reliées (1) au perfectionnement linguistique, (2) à la
formation linguistique, notamment des immigrants non francophones, ou (3) à
lalphabétisation ; la SQDM devrait prendre des dispositions pour que cet aspect
de la mesure soit connue des entreprises.
3.
Disposer doutils francisés
a) Dans le cadre de la mise en
oeuvre systématique de lapproche sectorielle (par secteurs dactivités), lOQLF
devrait entretenir des rapports étroits avec les comités sectoriels
dEmploi-Québec afin dadopter les mêmes catégories sectorielles et de mener des
opérations conjointes de francisation de la main-doeuvre et des milieux de
travail.
b) Les ordres professionnels et
les associations de métier devraient consentir plus defforts quauparavant pour
réaliser lobjectif de faire du français la langue normale et habituelle du
travail. En ce sens, le mandat des ordres professionnels et des associations de
métier devrait inclure la diffusion de la terminologie française et la promotion
de son usage.
4.
Franciser lautoroute de linformation (lInternet)
a) Le gouvernement
devrait énoncer et mettre en oeuvre une politique du français sur linforoute.
b) Le développement et la mise
en marché des produits informatiques en langue française devraient être
privilégiés par létat dans lallocation des subventions du Fonds de lautoroute
de linformation (FAI).
5. Gérer
le plurilinguisme
a) Le gouvernement devrait
exiger des entreprises quelles se dotent dune politique de gestion du français
et des autres langues, qui tienne compte des territoires dusage de la langue
(interne et externes) et des besoins de lentreprise en termes de bilinguisme et
de plurilinguisme, quelles respectent cette politique et quelles fassent un
compte rendu de son application au gouvernement dans le rapport trisannuel
auquel elles sont assujetties.
b) Le contenu de cette politique ferait,
au minimum, une distinction nette entre le plurilinguisme institutionnel (usage
relié à lemploi) et lusage individuel (usage relié à des activités
personnelles) de plusieurs langues ; créerait les conditions dusage des langues
autres et permettrait leur emploi par les individus dans le cadre de
linstitution ; éviterait dans certains postes linutile exigence de
bilinguisme ; privilégierait, sur son territoire, un emploi maximal de la langue
officielle et un emploi balisé dautres langues dans les communications
supranationales et internationales pour sadapter au contexte de mondialisation.
c) Les doléances relatives à une exigence
injustifiée de bilinguisme dans un poste devraient pouvoir être acheminées aux
autorités compétentes au moyen de mécanismes autres que la formulation dune
plainte dun employé contre son employeur. Il serait opportun dajouter
expressément au mandat de lOffice québécois de la langue française celui
denquêter doffice sur le respect du droit de travailler en français, notamment
en vertu de larticle 46 (exigences linguistiques à lembauche) et de larticle
45 (embauche interne).
6. Se
concerter avec dautres pays
a) Le MRI devrait faire des
représentations (avec ses partenaires canadiens) auprès des organisations
interaméricaines afin que ces dernières renforcent leur caractère multilingue
et, surtout, fassent une place au français à côté de langlais, de lespagnol et
du portugais.
b) Le gouvernement du Québec devrait
soutenir la création dun Réseau interaméricain pour la promotion des langues
dans une Amérique intégrée, lequel serait consacré à la valorisation et au
respect de la diversité linguistique.
c) Le gouvernement du Québec
devrait se doter dun mécanisme de suivi des travaux traitant des aspects
linguistiques de la normalisation internationale.
7. Continuer à certifier les grandes entreprises
Deux mécanismes peuvent être adoptés
(isolément ou simultanément) :
a) Ajouter à lobtention
du certificat de francisation la possibilité dobtenir une certification « Sceau
de qualité langue » volontaire, garante de lutilisation du français et de la
terminologie française dans lentreprise.
b) Ajouter à la certification
des entreprises un éventail de mesures incitatives à grande échelle, dont le
rôle serait de renforcer la francisation des milieux de travail.
8.
Franciser les moyennes entreprises
a) Laction de lOQLF devrait
être élargie aux moyennes entreprises (10 à 49 employés). LOQLF leur
proposerait une certification « Sceau de qualité langue » volontaire.
b) Pour obtenir une francisation
accrue des moyennes entreprises qui ont des effets négatifs sur la francisation
dautres entreprises et qui tardent à corriger la situation, un mécanisme autre
que celui prévu à larticle 151 de la Charte (obtenir lapprobation du ministre
pour exiger quoi que ce soit des moyennes entreprises) devrait être identifié et
mis en place.
c) LInspecteur général des
institutions financières (IGIF) devrait être mandaté pour donner aux entreprises
de toute taille, lors de leur inscription, une première information sur leurs
obligations à légard du français.
9.
Responsabiliser les partenaires
a) Létat mobiliserait tous les
partenaires du secteur privé pour réaliser lobjectif de faire du français la
langue normale et habituelle du travail. à cet effet, il demanderait à lOQLF
dadopter une stratégie proactive et partenariale de francisation qui intègre
les grandes organisations syndicales, communautaires, patronales et les réseaux
de services, et de fournir laide conseil et des ressources financières pour que
ces derniers simpliquent et assument leur leadership en francisation auprès de
leurs membres.
b) Le gouvernement demanderait
aux comités paritaires créés en vertu de la Loi sur les décrets de convention
collective, aux comités sectoriels de main-doeuvre et aux tables sectorielles de
main-doeuvre dintégrer la question de la francisation à leurs activités.
c) Lensemble des intervenants
(gouvernement, patronat, syndicats) accorderait priorité à la francisation des
tâches associées à lemploi de nouvelles technologies par un nombre important
demployés.
10.
Renforcer le rôle moteur de lAdministration publique et de ses réseaux
a) Tous les ministères et
organismes, les réseaux et les municipalités devraient être mobilisés pour
devenir exemplaires sur le plan de lusage du français.
b) La politique dachat du
gouvernement devrait être rigoureusement appliquée et étendue aux organismes
municipaux et scolaires, aux cégeps et universités et aux organismes de services
de santé et de services sociaux.
c) Toute entreprise de
moins de 50 employés qui fait affaire avec le gouvernement devrait sengager à
sinscrire dans un processus allégé (défini par lOQLF) de certification « Sceau
de qualité langue ».
b) Lapplication de la
politique dachat gouvernementale devrait faire lobjet dun suivi annuel par le
Vérificateur général du Québec.
11.
Maintenir et renforcer les autres mesures incitatives de francisation
Des mesures incitatives
supplémentaires de renforcement devraient être ajoutées à la certification des
entreprises pour franciser davantage les échanges oraux entre les supérieurs,
les collègues et les subalternes, comme des campagnes récurrentes « dachat en
français », des campagnes sur les droits des consommateurs et sur les droits des
travailleurs, des mesures comme celles déjà pratiquées par lOffice mais à une
échelle beaucoup plus grande, pour la mise en oeuvre desquelles lOQLF devrait
disposer de fonds supplémentaires.