LA FRANCE à L’HEURE DES COLLOQUES EN ANGLAIS
Intervention militante à lécole normale supérieure (ENS)
Nous avions été alertés par un universitaire sympathisant de province, de la
tenue dun colloque, les 7 et 8 février, organisé par le Centre national de
recherche scientifique (CNRS), dans les locaux de lENS, 45 rue dULM. Le thème
était : Lespace dans les langues – Space in languages.
Sur les quinze intervenants programmés, neuf provenaient duniversités
françaises.
Après que nous avions interrogé lorganisatrice par courriel fin janvier, il
nous avait été confirmé que le colloque se ferait en anglais, sans traduction
simultanée en français. Cela constituait un manquement au devoir des agents du
service public et une infraction à la loi du 4 août 1994 relative à lemploi de
la langue française.
Nous avons donc décidé dagir.
Le vendredi 7, à 9h00, un groupe de 6 militants, représentant les quatre
associations ALF, ASSELAF, DDC, DLF sintroduisait discrètement dans la salle
Dussane pour observer le déroulement de ce colloque qui regroupait environ 150
auditeurs. Après une allocution daccueil, la première oratrice (universitaire
Lyon II) attaqua son exposé en anglais.
Marceau Déchamps se leva donc pour réclamer une traduction. La responsable du
colloque, Mme Stéphane Roger, encore sur lestrade, lui répondit quil ny en
aurait pas. Le perturbateur insistant et refusant de sasseoir, Mme Roger lui
proposa de quitter la salle si cela ne lui convenait pas. Marceau Déchamps
insista encore et demanda à venir sur lestrade pour faire une déclaration.
Malgré deux premiers refus, il lui fut finalement accordé de venir et il put
lire le tract ci-joint. Cela lui valu quatre à cinq applaudissements des
auditeurs non militants mais aussi, bien sûr, quelques remarques moqueuses ou
acerbes.
Après une distribution de quelques tracts (le plus souvent refusés) les
militants quittèrent la salle. La perturbation avait duré à peine un quart
dheure.
Revenus à la loge daccueil de lENS, il demandèrent à voir le directeur. En
son absence, cest une assistante qui reçut les réclamations des manifestants,
quelle enregistra pour communication au directeur (une entrevue sera demandée
plus tard). Elle fut informée que nous allions déposer une plainte au
commissariat le plus proche.
Cest Lionel Cudenec (ALF) et Marceau Déchamps (DLF) qui se rendirent au
commissariat du 5e arrondissement. La plainte fut enregistrée pour manquement à
larticle 6 de la loi du 4 août 1994 (défaut de traduction simultanée et
documents en anglais sans résumé en français).
Deux appels dans laprès-midi au domicile de M. Déchamps, de la part dun
inspecteur de police, prouvèrent quune vérification était bien en cours.
Nous sommes satisfaits de cette intervention qui aura montré notre
détermination à faire respecter la loi à défaut de pouvoir redonner du civisme à
nos universitaires anglomaniaques. Elle aura aussi, peut-être, ouvert les
consciences de certains participants français.
Communiqué rédigé au nom de Droit de Comprendre
(Le 8 février 2003)
Le droit de Comprendre
Association loi 1901
SIRET 404 367 500 00034
réf md03020
Colloque en anglais
à lEcole Normale supérieure
« Space in language »
les 7 et 8 février 2003-02-01
Organisé par le CNRS
Au prétexte dune exigence de communication
internationale, des chercheurs et universitaires français abandonnent la langue
française au seul profit de la langue anglaise dans un colloque organisé dans un
établissement français encore censé être « prestigieux ».
Cest
une erreur !
En ânonnant péniblement une langue qui nest pas la
leur, les scientifiques français se mettent en position dinfériorité par
rapport aux scientifiques anglo-saxons, qui avec des idées peut-être moins
brillantes, sauront toujours mieux communiquer dans leur langue natale.
Cest
une faute !
En procédant ainsi, ils
condamnent la langue française à nêtre plus quune langue indigène, impropre à
parler de science ou de technique. Bientôt les mots pour désigner les nouveaux
concepts et les idées nouvelles nexisteront plus en français, elle deviendra
une langue morte. Qui perd les mots perd la maîtrise des choses et de lavenir.
Ils découragent
les habitants des pays de la Francophonie et les francophiles à apprendre et
utiliser la langue française.
Ils encouragent
lhégémonie culturelle, économique et politique anglo-américaine.
Cest une
injure faite à lHistoire !
Bannir la langue française
dans le sein dun établissement comme lécole normale supérieure cest
faire injure à la mémoire des grands esprits français qui ont été formés en
français dans cet établissement et qui ont fait la gloire de la France.
Cest une
discrimination !
Pourquoi nous nierait-on, à
nous contribuables, qui finançons ces recherches, le droit den prendre
connaissance dans notre langue, même si quelques scientifiques anglophones sont
présents dans la salle ? Pourquoi, dans notre démocratie, accepterions-nous
ainsi que nos droits de citoyen, les plus élémentaires, soient bafoués pour
quune minorité puisse venir à Paris pour entendre de langlais ?
Cest
une infraction
Les organisateurs du colloque nont pas prévu de
traduction simultanée.
La loi du 4 août 1994 relative à
lemploi de la langue française stipule à larticle 6 :
« Lorsquune personne morale de
droit public ou une personne morale de droit privé chargée dune mission de
service public a linitiative des manifestations visées au présent article, un
dispositif de traduction doit être mis en place. »
Les Français
qui sont attachés à leur langue ne peuvent accepter cette forme de trahison de
la part des agents du service public, par lélite de notre pays !
Marceau Déchamps le 5/02/2003
Droit de comprendre – 34 bis rue de Picpus 75012 Paris
tél.: 01 43 40 24 61 télécopie : 01 43 40 17 91
Groupement dassociations pour laction : Avenir de la langue française*-
Association pour la sauvegarde et lexpansion de la langue française – Défense
de la langue française*- Alliance Champlain – Résistance à lagression
publicitaire.
* Associations agréées par décret ministériel du 3 mai 1995 et renouvelé par
arrêté du 25 juin 2001