LA FRANCE ET LA LANGUE FRANçAISE
NDLR – Nous publions le texte suivant car il correspond à une certaine
mentalité que l’on retrouve malheureusement chez certaines personnes où le
processus d’anglicisation est déjà très avancé. Fort heureusement que ce ne sont
pas tous les Français qui pensent comme l’auteur du texte suivant. Nous
connaissons en France et ailleurs au sein de la Francophonie de nombreux
organismes et personnes qui, au lieu de participer naïvement à leur
autocolonisation, à leur banalisation et à leur effacement, croient, au point
d’agir concrètement, que l’humanisme et la démocratie résident dans le respect
et la promotion de la diversité culturelle mondiale et non pas dans celui du
nivellement culturel qui ne peut aboutir qu’à faire de tous les « autres », les
non-anglophones, des citoyens de seconde classe.
**********************************
Je vous communique une lettre que j’ai trouvée dans le courrier des lecteurs du
magazine français Télérama n°2805 du 18 au 24 octobre 2003. Ce texte est
malheureusement révélateur de l’état d’esprit d’un grand nombre de Français
actuellement.
« Le problème linguistique [en Europe] trouve pour l’heure une solution
adéquate dans le choix de l’anglais, comme ce fut le cas jadis dans celui du
latin, qui n’a pas empêché le développement des identités nationales.
L’anglais est porteur d’une immense culture humaniste où tout Européen peut
retrouver une partie de ses racines conceptuelles, celles qui comptent le
plus. Sa diffusion est un fait incontournable dont il faut prendre acte car
elle résulte d’un libre choix, sans coercition politique ni consigne
administrative. Dans les assemblées européennes, son usage supprimera des
contentieux pénibles et permettra aux intervenants de gagner un temps = argent
considérable. Il autorisera chaque pays à dire « je » bien mieux que celui-ci
ne saurait ou ne pourrait le faire dans son idiome maternel, tout respectable
qu’il soit. C’est préférable à Babel, non ? »
Courrier des lecteurs, page 6, Télérama n° 2805, 18 au 24 octobre 2003
Texte communiqué par Louis Riel
(Le 16 octobre 2003)